iris aggustoni
lundi 29 juillet, 07h59
paris iii
je me réveillai moins heureuse que la veille, m'étant répétée toute la nuit le message de l'attaquant pour essayer d'en comprendre la cause.
jamais on ne m'avait insulté de la sorte, et à ce niveau, j'étais à peu près sûre de connaître ma valeur.
je ne compris vraiment pas son message, et la seule interprétation que je trouvais était simple : on avait couché ensembles, il avait eu ce qu'il désirait, et maintenant il voulait juste se débarrasser de moi. c'était blessant, mais j'étais naïve, et j'étais juste tombée dans un piège ridicule, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même.
-souris iris, me dit isaia, plus que cinq jours avant le week-end !
je l'imitais en levant les yeux au ciel, comment pouvait on être d'aussi bonne humeur dès le matin ? surtout un lundi.
-bilan du mois de juillet, me demanda agnès, et plan marketing du mois prochain avant midi, si c'est possible.
j'allais avoir besoin de plusieurs litres de café.
...
de isaia, 29/07/21, 18h45 :
y a ton pote en bas
je décidai de pas répondre, et me focalisai sur les courbes de ventes face à moi. je touchai à mon but, ce n'était pas le moment de me déconcentrer.
de isaia, 29/07/21, 18h47 :
il te cherche des yeux, c'est gênant
j'hésitai quelques secondes, et finis par repasser une couche de mon rouge à lèvres rouge, et me recoiffai avant de descendre. je pris une cigarette, me servant d'excuses à ma sortie, et descendis les escaliers les yeux rivés sur mon téléphone. connaissant bien isaia, je sus parfaitement que « mon pote » n'en était pas un, et que je pouvais m'attendre à n'importe qui.
une fois au rez de chaussée, mes yeux parcoururent le magasin rapidement, et se posèrent sur l'attaquant et une blonde à ses côtés.
mon cœur se serra immédiatement, mais surtout, une vague de honte me submergea. ce fut la plus grosse des humiliations pour moi, après avoir eu tout ce qu'il souhaitait, il emmenait ses conquêtes dans mon magasin ? je me sentis mal immédiatement, et voulu sortir prendre l'air au plus vite.
-tu peux prendre le footeux ? me demanda agnès en posant sa main sur mon épaule.
-tout, je la suppliai, mais pas ça, s'il te plaît.
-je sais que t'es pas vendeuse ma puce, elle me répondit, mais promis après je te laisse partir, et regarde la, elle a pas l'air futée, ça risque pas de durer des heures.
-d'accords, je soufflais.
l'humiliation allait être à son apogée, mais je pouvais au moins essayer d'en sortir la tête haute. je posai donc ma cigarette à la caisse, et m'approchai du couple en cherchant mes mots.
-bonjour, je dis de la voie la plus avenante que je puisse.
apparemment je les surpris, puisqu'ils sursautèrent avant de se tourner tout deux vers moi. mes yeux croisèrent ceux de kylian instantanément, et son regard se durcit dans la seconde. une boule se forma dans mon ventre, ça n'allait pas être facile pour moi.
-je peux vous aider ? je demandai malicieusement.
je devais pas me laisser déstabiliser, c'était injuste de rater une vente pour une malheureuse idylle de quelques mois.
-vous avez encore des saddle blancs ? me demanda la blonde l'air enjouée.
-je suis désolée il est indisponible partout en europe, je répondis toujours le même ton, mais je peux le faire venir du canada...
-c'est parfait, s'exclama la magnifique blonde, t'en penses quoi kylian ?
sa clameur sortit le footballeur de ses pensées, qui sembla essayer de comprendre le sens de la conversation plus tard.
-tu prends c'que tu veux, il lâcha simplement.
-j'te demande juste ton avis, souffla la blonde, c'est toujours la même chose avec toi...
« c'est toujours la même chose » résonna dans ma tête, comment j'avais sincèrement pus penser que j'étais "unique" ?
-désolé, lui dit l'attaquant, tu veux pas ça ? ça t'irait bien j'pense.
la blonde rougit, et moi de même. je baissai les yeux alors que kylian riait face aux sous vêtements qu'il présentait à sa copine.
-j'insiste, il dit, c'est cadeau mon amour.
l'ironie régnait dans sa voie, mais la blonde ria et nous nous dirigeâmes vers la caisse rapidement.
ma collègue partit me chercher les sous vêtements et s'occupa de les emballer alors que je contactai nos boutiques outre-atlantique.
-vous désirez boire quelque chose ? je demandai pour les faire patienter.
-non merci, répondit la blonde, on va aller aller manger un bout, nan ?
je n'écoutai pas la réponse de l'attaquant, et terminai de m'occuper de l'importation en priant pour que toute cette histoire se finisse rapidement.
-vous souhaitez faire graver la lanière ? je demandai.
-oh, bonne idée ! s'exclama-t-elle, vous pouvez marquer « anissa » ?
-bien sûr, je lui souris.
je posai enfin un nom sur ce visage m'étant si familier, c'était enfaite la fille nous ayant interrompu à ibiza. mais il s'agissait surtout, de celle ayant appelé l'attaquant il y a quelques jours, alors que j'étais chez lui.
je fus presque heureuse de mettre un visage sur le prénom plus que présent dans la vie du footballeur.
-l'ensemble est à cinq cents, je dis, le sac à deux milles six cents, et les frais d'expédition à huit cent-'.
-c'est pas si loin que ça le canada, souffla anissa, ça fait beaucoup pour un aussi petit colis.
-il ne s'agit pas que de l'expédition, je lui expliquai, mais aussi de payer le bénéfice que perd le magasin en nous envoyant le sac.
elle se tut, et je lui souris le plus gentiment que je puisse, et attrapa la carte que kylian me tendit.
-c'est donc un total de trois milles neuf cents, je dis, vous êtes d'accords monsieur ?
-vous avez l'air d'être quelqu'un de confiances, il répondit, j'vous crois.
c'était ironique, une nouvelle fois, mais cela m'était destinée. je ne compris pas sa phrase, mais je réagit pas plus que cela, et inséra sa carte avant de lui tendre la machine.
le couple quitta enfin le magasin après m'avoir salué, et les larmes me chatouillèrent presque le coin des yeux. il m'avait touché, coulé et humilié.
*****
je suis de retour hihi, désolée pour l'absence mais j'étais en reconstruction de ma pensée <3
musique en pièce jointe - coeur wanted -shay
