FORGIVENESS

3. Foudres

Des yeux bleus. Depuis son arrivée, Ruby ne rêvait que de ses yeux intenses qui la charmé tant lors de ses années lycée.
A l'époque, ce regard de braise avait le don de la rassurer mais aujourd'hui, il ne fait que lui donner la migraine.

Avec un léger grognement, elle se leva doucement pour ne pas réveiller Stan qui dormait profondément.
Elle alla se rafraîchir dans la salle de bain alors qu'un sentiment de colère noire s'installa dans tout son corps.

Elle était en colère contre Stan.
Comment pouvait-il dormir aussi paisiblement alors que sa propre femme était en pleine insomnie juste à côté de lui ?
Elle savait que sa colère était injustifiée, elle n'avait pas le droit de lui en vouloir pour quelque chose d'aussi futile mais pourtant elle n'arrivait pas à s'en empêcher...

Comme chaque matin, Stan se tourna vers Ruby pour passer son bras autour d'elle mais il fût surpris quand il toucha le drap au lieu du corps de sa femme.

– Ruby...

Sans réponse, il ouvrit les yeux qui se posa sur la partie du lit vide. Les draps étaient froids et il compris que cette dernière n'avait pas dormi là.
Stan descendit alors dans la cuisine et la trouva assise autour de la table en bois.

– Ruby? Pourquoi tu n'as pas dormi dans la chambre ?

Elle tourna la tête vers son interlocuteur. Elle pouvait voir dans ses yeux de l'inquiétude mais cela ne la toucha guère.

– Répond-moi Ruby. Pourquoi tu ne me parles plus depuis qu'on est ici ? Si on à déménagé dans cette ville c'est pour toi, alors essaie de faire aussi un effort ! J'en ai plus qu'assez d'être le seul à donner corps et âme pour que notre couple fonctionne !

Ruby se leva furibonde, c'était quoi son problème à la fin ? Elle soutenue son regard frustrer de son attitude enfantin.

– Tu veux savoir mon problème ? Eh bien, mon problème c'est toi ! Tu es toujours sur mon dos je ne peux pas faire un pas sans que Monsieur Peterson ne me demande ce que je fais et où je vais ! C'est pas une vie que j'ai, c'est un calvaire, oui !

– Mais pourquoi...

Elle lui coupa la parole en claquant sa tasse sur le comptoire qui sépare la cuisine du salon.

– Arrête ! Arrête avec tes questions débiles ! Tu ne comprends pas que tu me rends folle ? Tu n'as pas besoin de connaître tous mes faits et gestes! J'en ai vraiment marre, Stan.

En sortant de la cuisine, elle alla vers la porte d'entrée. Sous les yeux de son mari, elle mis sa veste et prit son sac.

– Ruby, ne t'en va pas...

Sans un regard, elle partie en claquant la porte derrière elle.
Stan comprit alors la violence de ses mots. Au lieu de l'aider à s'ouvrir à lui, il l'avait blessé.

Sans vraiment s'en rendre compte, Ruby se retrouva devant le bar de son adolescence. Elle monta alors les marches et s'installa sur un tabouret sans regarder les gens qui étaient assis autour des tables. Elle avait besoin de se retrouver seule.

En récupérant son verts de bière, Ruby senti une présence derrière elle, et la voix qu'elle entendit lui donna un frisson tout au long de sa colonne vertébrale.

– Ruby...