Solitaire

Un rêve étrange

Il fait froid, il fait nuit. C'est la pleine Lune mais je ne la vois qu'à peine, les feuilles des arbres m'empêche de l'admirer dans son ensemble. Je ne comprends pas, je suis pieds nus et torse nu et j'ai un goût de métal étrange dans la bouche. Je reconnais ce goût ! C'est du sang! Je me mets à courir mes sens sont aux aguets pendant que je recherche un point d'eau, quelque chose, n'importe quoi pour m'enlever ce goût. J'ai l'impression de courir extrêmement vite et je me sens étrangement bien malgré la peur.
Là un point d'eau ! Un lac, la vue est dégagée, cette fois je vois la lune entièrement, elle se reflète sur la surface de l'eau et surplombe la forêt qui m'entoure. Je regarde le reflet de mon visage sur l'eau. J'ai la bouche en sang, mon menton et mon cou sont ensanglantés également. Je plonge mes mains dans l'eau, elle aussi sont pleines de sang. Que s'est il passé je ne comprend pas!

Je reste assis au bord du lac après m'être nettoyé mais je n'arrive pas à déterminer le temps qui s'écoule. Au loin j'entends un hurlement, un hurlement de loup. Je commence à paniquer. Un second puis un troisième, c'est bientôt une cacophonie entière qui résonne dans la forêt. Pris de panique je me remets à courir. Plus vite, toujours plus vite. Allez! Encore, sors de là ! Je trébuche sur une racine, mais qu'est ce qu'elle faisait là?! A terre je regarde autour de moi, il y a du mouvement autour de moi. J'ai peur, si peur, et si froid, une masse sombre s'approche de moi, a quatres pattes, non... Elle se met sur ses deux pattes, on dirait un homme ! Il reste là devant moi, je l'entend grogner, ce n'est pas humain. Soudain ses yeux perçants s'ouvrent devant moi, ils sont rouges vifs. Il s'approche de moi, je ne vois pas son corps juste une masse sombre surplombé par ces deux yeux rouges. Il me saisit par les épaules et me soulève comme si je n'étais qu'une poupée de chiffon et je ne vois que mon reflet dans ses yeux. Mes yeux... Mes yeux sont bleus un bleu vif et froid. Une voix me parle dans ma tête sourde, profonde, caverneuse: "Libére toi de ta prison de chair".

"Bip bip, bip bip, bip bip"
Pendant dix minutes je laisse mon réveil sonner encore sous le choc de ce rêve qui paraissait si réel. Ma mère viens frapper à la porte en gueulant, encore, pour me dire de me dépêcher d'éteindre se réveil de malheur et de préparer le petit déjeuner. Je n'en peux plus de cette routine, d'ailleurs je dis ma mère mais elle n'en a que le statut légal... Elle n'est pas ma mère, et son mari et leurs deux enfants ne sont pas non plus ma famille... L'ambiance a radicalement changé depuis que j'ai découvert que j'avais été adopté. Maitenant c'est comme si j'étais un parasite, indésirable, je veux partir, m'en aller loin et découvrir mes origines. Mais pour l'heure, je dois aller au lycée... Affronter un jour de plus cet enfer.