12 - Solitude.

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Lucy

Où es-tu Talia ?...

Cette phrase tourne en boucle dans ma tête comme une mélodie insoutenable. Les lumières des gyrophares rouges et bleus sont à présent imprimées sur mes paupières la nuit. L'appétit, l'envie et les études me sont maintenant complètement inconnus : rien ne peut calmer la douleur de l'abandon.

Tout aller si bien avant sa disparition, c'est pour quoi je ne peux pas croire ce que les policiers me disent. Ils refusaient de m'en dire plus sur la disparition de Talia après mon interrogatoire, il a fallu qu'il me retrouve après ma fugue pour m'en dire plus sur le "présumé" kidnappeur. La douleur d'avoir perdu Talia est indescriptible, mais savoir que Bradley pourrait être impliqué dans le crime l'été encore plus. Aucune preuve, aucun indice et pourtant, il n'est toujours pas revenu en cours depuis sa disparition lui aussi. Comment prévoir un tel scénario ?

J'attrape le coussin à côté de moi et le serre de toutes mes minces forces contre ma poitrine. Cela me remémore de jour en jour la disparition soudaine de mon amie après son acte. Là encore, je n'avais pu ni l'empêcher ni l'aider. Quel genre d'amie suis-je, une amie si aveugle ?

J'entends quelqu'un frapper à ma porte de chambre. Je n'ai même pas l'envie de me lever, je n'en ai plus le courage depuis quelques jours. Je redoute le jour où je reprendrai les cours, seule. La porte s'ouvre dans un mouvement très lent, mon père s'y trouve derrière un plateau en main. Il a un petit sourire triste au coin de son visage détruit d'angoisse. Très lentement, il s'approche de mon lit pour s'asseoir dessus avec le plateau. Je ne réagis pas et ne bouge pas de mon lit, ma couette me sert de protection. De sa main fragile, il caresse avec tendresse le coin de mon visage tiré de fatigue, les larmes coulent doucement de ce contact si pur.

-Tu es sûre de ne pas vouloir sortir ? Peut-être que reprendre les cours te ferait du bien. Me demande-t-il.

Je secoue la tête pour lui faire comprendre que non, les forces me manquent, mon état est lamentable pour que je puisse reprendre les cours.

-Pense à tes études, je sais que c'est une période difficile pour toi mais il ne faut pas que tu abandonnes maintenant.


Il se rapproche un peu plus de moi pour caresser ma tête. Je sens toute sa chaleur rien qu'au touché, je hoche la tête pour le rassurer. Mon père à était la première personne à avoir mal vécu ma dépression, il a toujours tout fait pour que je me sente mieux ; psychologue, voyage, traitement, thérapie... Même si le chagrin était encore présent, l'envie d'en finir avec la vie s'éloigner peu à peu jusqu'au jour où j'ai rencontré Talia à la fac. Épaulé et soutenu, je me sentais plus forte que n'importe qui. C'est un peu comme mon pilier qui m'a permit de tenir et de me reconstruire. Mais là, c'est comme si j'allais une fois de plus tomber d'une chute mortelle.

Sans un mot de plus, mon père quitte la pièce me laissant seule avec ce plateau. Dessus un petit déjeuné de pancake à m'en faire saliver, ils ont réellement l'air délicieux, mais c'est plus fort que moi je n'arrive pas à y toucher. Je décale le plateau sur mon lit un peu plus loin de moi pour pouvoir me lever. Je me rassois immédiatement en voyant ma vue se brouiller et ma tête tourner. Je lâche brusquement un énième sanglot étouffé dans mes mains. Aucune pensée ne m'a fait pleurer, juste sentir mon corps lourd a suffit.

Je me relève, le visage mouillé de larmes. Je ne sais pas quel est la meilleure chose à faire, si je dois retourner en cours ou rester ici à pleurer toute la journée. Après tout mon père à raison resté enfermé ne m'aidera pas à réussir mon examen de fin d'année. Je me suis donnée pour réussir à intégrer cette école, si je ne réussis pas alors je ne sais pas si je pourrai le repasser. Je fais les cent pas dans ma petite chambre pour prendre une décision claire, Talia aurait aimé me voir réussir, elle m'aurait soutenu jusqu'au bout pour y arriver, elle aurait voulu que j'y retourne. L'abandon de mes études n'est pas une option.

Ni une ni deux, je m'avance vers mon placard pour l'ouvrir en grand, cela va faire quelques jours que je porte le même pyjama sale. J'attrape un jean et un sous-pull qui me tiendront chauds, je les pose sur mon lit et cours prendre une douche. J'ai manqué quelques cours ce matin, mais je peux encore prendre ceux de cet après-midi. Je souhaite ne pas avoir pris trop de retard.


Je ne suis pas l'acteur principal de cette histoire, et pourtant j'ai l'impression que tous les regards sont tournés sur moi. Je ne saurais pas dire s'ils me jugent ou ont pitié pour moi. Je pensais que les gens seraient compréhensifs, mais cela semble tout le contraire, les chuchotements s'intensifient à chaque fois que je traverse les couloirs. Je dois sûrement me faire des idées. J'arrive devant mon casier pour prendre les cahiers des jours précédant que je n'avais pas pu récupérer. Évidemment, je retrouve des photos de notre groupe sur la porte, Bradley et Talia collaient ensemble. Mes questions sans réponse reviennent au galop, et en voyant la photo, je commence à me demander si Bradley visait depuis le début Talia, avant même qu'ils sortent ensemble.

Il ne parlait jamais de sa personne, pourtant rien ne prouve que c'est lui. Et s'ils étaient tous les deux kidnappés, ils s'étaient donné rendez-vous au même endroit, quelqu'un de mal attentionné aurait pu en profiter. Mais pourquoi la police pense-t-elle que Bradley est un suspect ? J'ai toujours été avec eux, qu'est-ce qui a pu m'échapper ?

-Excuse moi ?

Je me retourne vers ma gauche, consciente de mettre perdu dans mes pensées.

-Tu m'empêches d'accéder à mon casier.

Je prends un moment avant de comprendre ce qu'il essayait de me dire, il montre du doigt son casier en dessous du mien, effectivement je bloque l'accès. Je prends tous mes cahiers avant de m'écarter pour lui laisser la place. Je m'éloigne, un peu gêner, j'espère qu'il n'a pas attendu trop longtemps. J'ai perdu un peu de temps et il vaut mieux que je me dirige vers le prochain cours. Mes questions resteront sans réponse peut-être définitivement mais mon père a raison, il faut que je finisse cette dernière année. Une fois diplômé, je pourrais souffler et penser à ce qui est important, à savoir, aider à retrouver mon amie.

 Une fois diplômé, je pourrais souffler et penser à ce qui est important, à savoir, aider à retrouver mon amie

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DEATH ROAD - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant