Ange gardien

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Hôpital de Los Angeles, le lendemain...

Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi.
Les rayons du soleil réchauffent mon corps qui lutte pour se réveiller, et c'est difficilement que j'ouvre les yeux et découvre le plafond blanchâtre de ma chambre d'hôpital. Des brides de souvenirs d'hier reviennent: mon sauvetage, l'odeur de la salle d'opération, le soulagement de l'équipe en me sachant tiré d'affaire mais surtout...la main de Paige dans mes cheveux. Paige ! Je tourne la tête et la vois en position fœtale dans un siège si inconfortable que je me demande comment elle a pu réussir à s'endormir. Je remarque qu'elle porte les mêmes vêtements que la veille...serait-elle restée toute la nuit à mes côtés ? Je repense alors aux paroles que nous avons échangées hier, et un sentiment de honte émerge en moi. Comme j'ai du lui paraître pathétique et égoïste en lui demandant de rester et à continuer de me caresser les cheveux ! Mais que m'est il dont arrivé ? En 30 ans de vie je n'avais jamais rien ressenti et voilà qu'en quelques mois à peine j'en arrive à monopoliser le temps d'une jeune mère pour ne pas rester seul ! Mais pourquoi a t'elle accepté ? Sûrement que ce sont sa gentillesse démesurée et sa pitié qui l'on maintenue près de moi, il n'y a pas d'autre explication. De la même façon, ce doit être mon accident qui explique ma soudaine vulnérabilité. Pourtant, alors que ces deux explications sont plausibles, mon esprit me dit qu'il y a autre chose, quelque chose comme une affection mutuelle entre Paige et moi...

Paige: «  Walter, Walter ? Comment vous sentez vous ? Je suis vraiment désolée de m'être endormie, je fais une piètre veilleuse.»
Walter: rassemblant mes esprits «  Bonjour Paige, ça ne fait rien. Vous étiez exténuée et je m'excuse. Je ne sais pas ce qui m'a pris de vous retenir ici...ce n'est pas dans mes habitudes, je vous l'assure »
P: haussant les sourcils « Voyons Walter, ça m'a fait plaisir de rester. Je ne me sentais en rien obligée de vous veillez et vous n'avez pas à vous justifier. L'accident que vous avez vécu n'est pas à prendre à la légère et quiconque aurait été à votre place aurait eu besoin non seulement de réconfort mais aussi de chaleur humaine, votre demande était légitime »
W: « Tout de même, Ralph a davantage besoin de vous. Ma demande était égoïste et j'aimerais que nous oublions ma vulnérabilité. Ça ne se reproduira plus »
P: d'une voix douce «Walter, je n'ai pas eu pitié de vous hier soir et nous avons tous le droit d'être vulnérable. J'ai vraiment été heureuse de rester avec vous, et Ralph était entre de bonnes mains. S'il vous plaît, ne vous renfermez pas, pas avec moi. »

En disant cela, elle se rapproche de moi et me  caresse les cheveux comme elle l'avait fait la veille, si bien que rapidement et presque malgré moi, je sens tout mon corps se détendre. Moi qui n'avait jusqu'à présent jamais apprécié le contact, je me sentais étrangement bien. Mais l'urgence était de lui présenter mes excuses et la remercier pour son dévouement.

W: souriant timidement « Merci Paige, pour tout ce que vous faites. J'aimerais d'ailleurs vous présenter mes excuses à propos d'... »

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que la porte de ma chambre s'ouvre brutalement sur une jeune femme d'une vingtaine d'années, petite et menue aux longs cheveux blonds.

Infirmière: « Monsieur O'brien, je suis Callie. C'est moi qui m'occuperait de vous durant votre séjour à l'hôpital pour toutes les choses du quotidien que vous n'êtes actuellement plus en mesure d'accomplir seul »
Le charme du moment est rompu, Paige s'éloigne de moi pour laisser suffisamment de place à l'infirmière, laquelle se rend compte que nous étions en train de parler.
Callie: « Excusez moi, je pensais qu'il n'y avait encore personne avec vous. » Se tournant vers Paige pour lui tendre la main: « Bonjour, vous devez être Mme O'brien je suppose »

Je vois alors les joues de Paige se colorer légèrement et, tout en baissant les yeux vers moi elle répond qu'elle est seulement une collègue et amie restée cette nuit pour s'assurer que j'allais bien. Callie ne semble pas convaincue mais lui sourit tout en me disant combien je suis chanceux d'avoir des amis aussi dévoués.

Paige: mettant sa veste et attrapant son sac à main « Et bien Walter, je vois que vous êtes entre de bonnes mains alors je vais aller récupérer Ralph au Garage. Nous repasserons plus tard dans la journée, mon fils sera ravi de vous tenir compagnie, vous lui avez manqué. Sauf si bien sûr vous n'êtes pas encore en état et désirez un peu de repos supplémentaire. »
Walter: m'empressant de lui répondre « Au contraire Paige, je serai vraiment heureux de passer un moment avec Ralph. Merci encore d'être restée cette nuit, je m'en rappellerai. Une dernière chose, étant donné que vous allez au Garage, pourriez demander à Toby de me rapporter quelques affaires ? Merci. »
P: « Naturellement, je lui demanderai. Prenez soin de vous et à plus tard Walter. Je vous laisse en bonne compagnie »

Elle me fait un clin d'œil puis sort de la chambre, et presque malgré moi je sens un pincement de regret à la voir partir.

Callie: « À nous Monsieur O'brien ! Il est 8 heures du matin et je vais vous aider à faire votre toilette puis on vous apportera le petit déjeuner. Les repas sont à heures fixes ici : 9h, puis 12h30 et 19h00. Si vous avez besoin d'appeler une infirmière, vous n'aurez qu'à appuyer sur le bouton jaune à votre gauche et si c'est une urgence, sur le bouton rouge. Le docteur Lewis passera plus tard pour vous parler des modalités de votre sortie et des soins dont vous bénéficierez dans les semaines à venir. Des questions ? »
Walter: « Je ne suis pas certain d'avoir bien compris, quand vous dites ma toilette ?... »
L'infirmière se met à rire avant de m'expliquer qu'elle va intégralement me laver et m'habiller.
Walter: « Écoutez, je suis tout à fait en capacité de m'occuper de moi sans votre aide. Et arrêtez de m'appeler Monsieur O'brien, c'est insupportable. Je m'appelle Walter »
Callie: « On m'avez prévenu quand à votre caractère bien trempé. Je suis désolée Walter mais vous n'êtes absolument pas en capacité de vous laver seul. Votre main droite est fracturée, vous souffrez d'un important traumatisme crânien sans oublier que vous avez été opéré de la rate il y a mois de 24heures. Je comprends votre gêne, elle est légitime, mais je vais devoir vous laver. Maintenant à la douche, vous n'êtes pas le seul patient dont j'ai la charge! »

Avant même que je puisse répondre quoi que ce soit, elle rabat mes draps et m'installe dans une sorte de fauteuil roulant en plastique et m'amène dans la salle de bain.
C'est qu'il commence bien ce séjour à l'hôpital !

Merci de m'avoir lue, surtout n'hésitez pas à commenter pour que je puisse m'améliorer !

Walter & Paige Où les histoires vivent. Découvrez maintenant