La corde au cou

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La poussière dans la gorge, le nez en sang, à quatre pattes par terre je tente de reprendre mon souffle. Dans quel état est-ce que je suis ? Ce n'est pas digne d'un capitaine.

- Ça suffit pour aujourd'hui, dit Legolas en baissant son épée.

Je sens le regard des autres sur moi, un regard de pitié que je ne connaissais plus mais qui est bien présent.

- Non, soupiré-je en me levant difficilement. Encore.

Surpris, Legolas cherche l'approbation des autres tandis que j'essuie mon sang avec ma manche.

- Aïlana, ça ne sert à rien de t'acharner, ajoute Aragorn, tu auras encore le temps de t'entrainer, viens t'asseoir maintenant.

- Non, répété-je déterminée en serrant le manche de mes épées. Encore.

J'avance droit vers Legolas et frappe avec mes deux épées en même temps, mais mes forces me quittent, je ne parviens pas à le toucher, ni même à l'effrayer un peu.

Du manche de son épée, il me cogne sur le coté de la tête et me fait retomber par terre. Il n'est même pas essoufflé.

Ma tête tourne et me fait souffrir, ma vision n'est plus très clair. Je sens une goutte de sang couler sur mon arcade, ça ne doit pas être beau à voir mais je ne peux pas laisser tomber, tout ça ce n'est pas moi.

- Arrête maintenant Legolas, ordonne Aragorn en se relevant.

Il s'approche de moi et me tend la main pour m'aider à me relever, mais je la refuse et me relève seule les yeux à moitiés clos et les jambes flageolantes.

- Encore, dis-je à bout de souffle.

Aragorn soupire et retourne s'asseoir, exaspéré. Legolas, quand à lui, ne tente pas de me dissuader malgré mon état pitoyable. Il range ses épées, serre ses poings s'empresse d'envoyer vers mon visage.

J'en évite, un, puis un deuxième, mais alors que je voulais l'attaquer à mon tour, je sens son poing frapper ma tempe. La douleur se propage sur tout mon visage puis s'empare de mon corps tout entier. Mes jambes me lâchent et je tombe par terre sans pourtant sentir le choc qui doit être violent. Le ciel, la terre, tout se confond. Ai-je les yeux ouverts ou fermés ? Je ne sais plus, mais tout est noir autour de moi.

J'ouvre les yeux, éblouie par le soleil et frappée par la douleur sur tout mon visage, je les referme aussitôt en gémissant.

- Qu'as tu essayé de te prouver Aïlana ?

Je reconnais la voix d'Aragorn et m'efforce à rouvrir les yeux. Je le vois alors assis à coté de moi, le visage sévère.

- Je voulais savoir jusqu'où est-ce que je pouvais aller, répondis-je en m'asseyant. Où sont les autres ?

- Partis chasser. Qu'est-ce que ça t'a apporté à part un visage bleu et gonflé ?

Je touche doucement mon visage et remarque qu'il a doublé de volume.

- Tout ce que j'ai fait n' a servi à rien, soupiré-je la gorge serrée. La quête des anneaux ne m'a rien apporté, au contraire, j'y ai tout perdu. Je devais être plus forte, mentalement et physiquement. Regarde-moi aujourd'hui...

Aragorn ne dit rien, il sait surement que j'ai raison. Je n'ai été qu'une arme contre les anneaux, et je le suis une fois de plus, mais contre Amdir cette fois.

Je me lève et marche vers les plaines de l'Eregion pour me dégourdir les jambes et aérer mon esprit embrouillé.

Au retour de Legolas, Gimli et Othar, nous mangeons un peu près du feu un lapin qu'ils ont apporté de la chasse puis repartons en direction de l'Enedwaith.

L'Élue des Neuf TOME 2 - Le Fantôme de la Terre Du Milieu -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant