Edoras

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Voilà des jours que nous sommes en route, les journées me semblent interminables et répétitives. Nous passons les journées assis sur le dos de nos chevaux, parfois nous ne nous arrêtons même pas pour manger, chacun prend ce qu'il a dans son sac. Quand le soleil se couche, nous allumons un feu, grignotons un peu, puis dormons jusqu'au levé du jour.. enfin pour ceux qui arrivent à dormir correctement, ce qui n'est pas mon cas. Quand je m'allonge près du feu, j'ai peur de fermer les yeux car à chaque fois que je le fait, je vois Amdir. Ces rêves sont tous les mêmes, il s'approche de moi je ne peut décoller mes pieds du sol, je suis comme paralysée. Je cri son nom mais il ne semble pas m'entendre et continu d'avancer, jusqu'à arriver à quelques centimètres de moi. Le regard rempli de haine il me plante un couteau dans le cœur. Quand je me réveille en sueur, je me surprend à avoir la main sur mon épée. Il m'arrive même de le voir devant moi quelques instant avant de disparaître dans la noirceur de la nuit. Ces rêves me paraissent si réels que je ne peux refermer l'œil de la nuit et me retrouve donc à m'endormir la journée sur mon cheval, la tête qui se balance de droite à gauche, me provocant de vilaines crampes dans la nuque.

- Est-ce qu'on la réveille ? fait une voix en chuchotant

- Elle ne voudrait surement pas rater ça, réveille là Gimli.

J'ouvre les yeux difficilement et m'étire avant de m'adresser aux garçons.

- Inutile, vous ne savez pas chuchoter, dis-je la voix encore endormie. Qu'y a t-il ?

Aragorn se racle la gorge puis annonce d'un air faussement hautain :

- Elue des Neuf, sur votre gauche vous pourrez apercevoir l'Isengar... (Il étouffe un rire) Du moins, ce qu'il en reste après le passage des Ents.

- Je ne vois rien, dis-je en regardant vers le lieu qu'il désigne du regard.

On m'avait raconté beaucoup de choses sur l'Isengar, Je m'attendais à voir de hauts murs sur plusieurs kilomètres gardant une forteresse sur un terrain brulé, dépourvu de végétation. Je ne m'attendais pas à voir ce qui se présente devant moi. Il n'y a ni mur, ni forteresse, la nature semble y avoir repris ses droits. De l'herbe recouvre le sol, des arbres fruitiers ont poussé un peu partout. Ce lieu est l'exemple même de l'espoir qui renait, la vie qui continue et qui finit toujours par vaincre le mal. Cette image me redonne un peu d'espoir pour la suite car même si nous vivons une époque difficile, le mal ne peu triompher éternellement, que ce soit dans un an, dis ans ou un siècle, la vie change encore et encore, tout est éphémère. La Terre du Milieu verra encore des temps durs, des guerres, des maladies, mais elle verra aussi des jours heureux, des temps ensoleillés, des moments de joies où les gens ne penseront plus à ces heures de douleurs. J'y crois et c'est pour ça que je me bat, c'est ça ma motivation.

Nous nous arrêtons quelques minutes pour prendre quelques fruits, cerises, framboises, groseilles. Je prends une framboises et la déguste en fermant les yeux, le gout et l'acidité du fruit me rappelle le marché à Bree où un marchand qui vendait des fruits m'avait une fois donné une poigné de framboises gratuitement. Je m'étais caché pour les manger afin que personne ne me les pique mais en avait tout de même gardé deux ou trois pour Amdir. Il avait été ravis.

- Après la guerre de l'anneau cette Terre a été rasée, dit Legolas en refermant son sac, les Hommes et les Elfes ont travaillé ensemble pour faire de cet endroit maudit un lieu de paix et rempli de vie.

Nous reprenons la route à contre cœur, nous aurions tous souhaité rester ici encore un peu, à nous prélasser sous les arbres et gouter à chaque fruits gorgés de soleil, mais nous devons arriver à Minas Tirith rapidement et nous concentrer sur ce qui est important : Monter une armée puissante et résister à Amdir qui ne tardera pas à nous attaquer.

L'Élue des Neuf TOME 2 - Le Fantôme de la Terre Du Milieu -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant