Mon cœur battait la chamade alors que j'entendais les bruits de sabot s'approcher plus de notre cachette de fortune. Mes yeux observaient attentivement la chevelure rousse de ma comparse, le visage collé à la porte de la cabane en bois dans le but d'observer dehors. J'attendais un signe de sa part pour savoir si nos sorts étaient scellés, si nous allions mourir ici et maintenant, ou si nous avions tout de même une infime chance de nous en sortir. Je tournai un instant mes yeux vers la fenêtre derrière moi, nous pourrions y passer, mais ouvrir les volets de bois serait sans doute trop peu discret. Et tant qu'ils seraient dehors, nous n'aurions aucune chance de nous en sortir en courant à travers la forêt. Ils n'avaient jamais été aussi proche de nous attraper, aussi proche de réduire à néant les efforts que nous fournissions depuis tout ce temps pour les fuir. Je n'avais pas envie de me dire que tout était fini, mais je parvenais difficilement à garder espoir.
Finalement, la rouquine se retourna vers moi et m'adressa avec ses yeux bleus un regard qui me serra le cœur. Je l'avais déjà vu paniqué, je l'avais déjà vu pleuré, mais je n'avais jamais vu ce regard de résignation chez elle encore. Elle ne prononça aucun mot, s'approcha de moi et vint s'emparer avidement de mes lèvres. Je ne le lui refusai pas, je n'en avais aucune envie. C'était devenu vital, j'avais besoin de sentir ses lèvres contre les miennes, juste une fois si cela devait être la dernière. Et quand elle les écarta des miennes, je n'en fus que d'autant plus frustré.
– Je n'ai plus besoin de toi, me lança-t-elle alors, d'une voix froide et dure et que je n'avais encore jamais entendu venant d'elle.
J'eue envie de dire quelque chose, mais sous l'effet du choc aucun mot ne me vint. Trop rapidement ensuite, je sentis la lame de ma dague s'enfoncer dans mon flan. Rapidement, du sang se mit à couler sur le sol alors que je m'effondrai. Par réflexe, je posais une main sur ma blessure, sans enlever la dague toujours enfoncée dans mon corps. Je levai mon regard rempli de larme à temps pour voir la chevelure flamboyante disparaître à travers la fenêtre de la cabane.
Ma tête tournait, j'en perdais tout repère, alors que les bruits de pas se faisaient de plus en plus oppressants autour de ma cachette. La dernière chose que j'entendis avant le noir complet, fut cette porte s'ouvrir et la dernière chose que je ressentis fut cette indéchiffrable solitude.
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Désir incandescent
FantasyIsaac, un jeune paysan sans histoire, va voir son destin complètement chamboulé en rencontrant une jeune femme aux cheveux de feu. Entre destins liés, secret, ordre du feu, les aventures seront nombreuses et parfois particulièrement mortels.