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J'entendais seulement mon cœur battre en scrutant le coin de la grange, à la recherche d'un mouvement quelconque qui m'indiquera la présence d'une personne. Je ne pouvais pas être sûr qu'une personne se trouvait là, mais je ne pouvais pas non plus être sûr que l'étable était vide d'humain. Je restai là, planté comme un piquet, à scruter l'obscurité, Etoile soufflant fortement derrière moi. Et quand je pensai me retourner, pour rassurer un peu plus ma jument, j'entendis un nouveau bruit.

– Qui est là ? demandai-je d'une voix plus forte et j'espérais un peu plus menaçante même si je n'étais clairement pas serein.

Un mouvement attira mon attention, je vis une ombre bouger, avant de remarquer une chevelure rousse sortir de derrière des tas de foin. C'était une jeune femme, mais je ne parvenais pas à distinguer correctement ses traits d'où je me trouvais.

– Je suis désolée, me dit-elle d'une voix tremblante, en sortant un peu plus. Ne me faites pas de mal...

– Qui es-tu ? Qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je en ne parvenant pas à utiliser un ton bien dur de voix.

Ce n'était qu'une jeune femme pensais-je, elle ne me semblait pas offensif et elle me donnait le sentiment d'avoir peur, ce qui me mettait en confiance de mon côté.

– Je m'appelle Charlotte, j'avais... j'avais juste besoin de me... cacher.

– Te cacher ? De quoi ?

Elle ne répondit pas de suite, je ne parvenais pas à voir correctement son visage pour me faire une idée de l'expression de son visage. Je la vis cependant joindre les mains, dans un geste qui me laissait penser qu'elle hésitait à m'en dire plus.

– Il y a..., elle marqua une pause, sa voix tremblait un peu plus. Il y a des hommes qui me cherchent.

– Qui ?

Je n'avais pas réellement l'habitude de m'occuper de ce qui ne me regardait pas, mais en même temps cette jeune femme se trouvait dans ma grange, alors je me permettais d'être un peu curieux. Celle qui se prénommait Charlotte mit encore un peu de temps avant de me répondre.

– Des hommes... qui me veulent du mal.

– Je ne comprends pas.

Des hommes, c'était comme ne rien dire du tout. J'avais une tonne de question qui tournait dans ma tête. Qui était ces hommes ? qu'est-ce qu'ils lui voulaient ? pourquoi s'était-elle cachée ici ?

– Je ne cherche rien d'autre qu'un endroit où me cacher pour la nuit, je vous promets que je serais parti avant le levé du soleil. Je ne vous volerai rien, je ne vous causerai aucun tort.

Elle parlait plus rapidement, la voix toujours tremblante. Elle me donnait vraiment le sentiment d'avoir peur, ce qui ne me rassurait pas spécialement. Ce n'était pas tant sur la possibilité qu'elle nous vole quelque chose qui m'inquiétait, ce n'était pas comme s'il y avait grand-chose qu'on puisse nous voler en dehors de nos bêtes. Mais quelque chose me poussait à me dire que je ne pouvais pas seulement la laisser dans l'étable comme ça, sans chercher à en savoir plus.

– D'accord, admettons que tu ne cherches pas à nous voler. Mais comment je peux être sûr que je ne risque rien à te laisser ici cette nuit, si tu me dis que des hommes te cherche.

– Ils n'ont rien contre vous... me dit-elle dans un murmure qui me donna le sentiment d'être un souffle. Mais je ne peux rien vous dire, cela vous mettra en danger.

Encore une fois, la remarque de l'inconnue me fit me poser plus de question qu'elle ne me donnait de réponse.

– Vous ne pouvez pas dormir dans cette grange, ce n'est pas confortable.

Désir incandescentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant