Une Rencontre Inédite

I

J'ai songé que la vie, c'est un peu comme l'écriture, on ne trouve jamais ce qu'on cherche, on trouve autre chose, et c'est cette autre chose, surprenante, mystérieuse, troublante, qui en fait la beauté.

Laurence Tardieu

_ Elle a sûrement dû aller s'amuser en boîte avec ses amis, lança Djibril en s'éloignant du lit où était couchée la fille.

Il avait peut être raison. C'est assez fréquent de voir les jeunes revenir des boîtes à cet heure ci de la nuit.
Mais rien n'expliquait le pourquoi du comment Sam l'avait retrouvé évanouie à deux pas de l'appartement qu'il partageait avec son ami, Djibril.

Djibril pouvait penser qu'il s'était offerte une partie de jambe en l'air ou qu'il ait bu un peut trop.
Mais rien ne laisser penser qu'elle avait fait tout ce que les préjugés émettaient comme hypothèse.
Elle est arrivée ici en bonne état. Elle s'est seulement évanouie, rien de plus. Peut être, la fatigue mais pas autre chose.
Elle portait un pantalon troué et un tee-shirt noir à la Tupac Shakur qui laissait penser qu'elle était comme ces petites dévergondées qui trainaient dans les rues de Dakar.

Mais non! Le style de cette nouvelle génération ne pouvait pas définir une personne. Ils s'habillent presque tous de la même façon.
Alors qu'est ce qu'elle faisait dans la rue à une heure du matin, à ses risques et périls.

_ Comment on fait pour prévenir ses proches, demanda Sam à Djibril qui regardait la rue de par l'étroite fenêtre de leur appartement.

_ Regardes le sac qu'elle portait, répondit il en prenant une cigarette dans une poche de son pantalon.

_Djibril, non pas ici s'il te plaît.

_D'accord! D'accord

Il allait sortir mais se ravisa. Il était devenue trop accro à la tige nocif. Il pensait pouvoir fumer où il le voulait mais Sam ne voulait pas qu'il le fasse dans leur appartement, à défaut de ne pouvoir le lui interdire.

Sam prit le sac qui ressemblait plutôt à une peluche.
C'était du coup bizarre de voir une fille trainer avec ce genre de gadget à son âge.
Il l'ouvris en regardant son ami, sceptique.

_Un bloc note...une magasine de beauté...une cassette...enfin! Une carte d'identité mais pas de portable, dit il.

_ Elle s'appelle Ngoné et elle a dix neuf ans, ajouta t'il.

_Bien trop jeune pour moi. Elle est belle avouons le, narguat Djibril en s'asseyant sur le canapé infortuné de leur modeste appartement.

Sam allait remettre la pièce à son ami.
En partant, il fait tomber le sac d'où s'échappe un tablier rouge.
Il le ramasse et vit qu'il y'avait une gravure, la marque de chez KFC.

_ Un tablier de chez KFC. Elle rentrait surement du boulot.

_À une heure du matin? Demanda Djibril sur un ton ironique.

_Dans ces restaurants, on a toujours du monde, dit il se grattant le crâne.
Ils travaillent 24/24.

_On fait quoi maintenant, ajouta t'il pour casser la morne ambiance qui régnait dans ce salon où seul un ventilo et les motos des gaillards dans la rue, faisait du bruit.