Chapitre 12 : Je crois que tu m'as pété le bras

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Kyungsoo

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Kyungsoo

Kyungsoo, la nuque trempée de sueur, fit coulisser la porte de sa chambre avec toute la prudence et le sang-froid dont il était capable après trois nuits d'un sommeil fragmenté et d'une crainte qui prenait des proportions presque irrationnelles. Il y eut un craquement qui le tendit encore plus, mais la porte tint bon et bougea lentement, par à-coup brusques qui mirent son petit cœur à rude épreuve.

Quand il estima qu'il avait suffisamment d'espace pour se faufiler, Kyungsoo glissa une épaule dans le couloir, les deux mains levées comme un prisonnier pris en flagrant délit, puis sa seconde épaule.

Avec son pied, il tira prudemment son sac de cours à sa suite, un sac qu'il emportait toujours à la fac mais qu'il n'avait pas ouvert depuis... depuis l'incident du téléphone. Son ordinateur y était, et Kyungsoo ne savait même pas dans quel état. Il serra les dents et les poings, inspira profondément, puis se pencha en avant pour le ramasser avec une extrême délicatesse.

Ses certitudes, ses principes et ses valeurs, pourtant solides et indiscutables à ses yeux, s'étaient effondrés et il avait eu tout le temps du monde pour assister au spectacle.

Il avait essayé des dizaines de fois de briser à nouveau ses crayons, de tordre sa chaise déjà fichue, en espérant chaque fois échouer. Que ses doigts courts et fragiles, qui avaient une si belle calligraphie, aient perdu la force absurde qu'ils avaient obtenus par l'exact inverse d'un miracle. À chaque fois, les objets s'étaient brisés en une seconde, sans résistance.

- Tu pars déjà ? Tu veux manger quelque chose ? lui proposa sa mère alors qu'il la croisait dans le couloir.

Kyungsoo avait délibérément évité la présence de ses parents durant le week-end, mais il avait quand même été forcé de leur mentir. Il avait prétendu que c'était dû à ses révisions, et son père l'avait accepté sans un mot. Mais sa mère était préoccupée et se doutait que quelque chose clochait.

Le jeune homme eut un mouvement de recul et repoussa la porte de sa chambre du bout des doigts, espérant qu'il ne l'arracherait pas de son support.

- Ça ira, mère, je mangerai sur le trajet de la fac, dit Kyungsoo.

- Comme tu voudras...

Kyungsoo la contourna, le cœur serré, en essayant d'éviter son regard triste et inquiet. Il n'avait jamais été très tactile mais désormais, il faisait aussi de grands détours par peur de blesser ses proches. L'expression de Baekhyun, alors qu'il avait simplement voulu le détacher de son cou, était gravée dans sa tête et même dans ses rêves pleins de culpabilité.

- À plus tard ! dit-il en s'acharnant à enfiler une paire de basket sans les mains.

Il arrivait à ne pas les détruire s'il les manipulaient avec ses pieds, simplement les déformer. Mais mettre ses chaussures était un exercice vraiment difficile et il s'était relevé en pleine nuit plusieurs fois, simplement pour s'entraîner. Même problème pour la poignée de la porte. Sa mère, ses deux mains dans les poches de son tablier, se planta au milieu du couloir pour l'observer.

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