Chapitre 1

1.9K 81 3
                                    

CHAPITRE 1

Pov Sora

Les injonctions répétées de mes parents, m'encourageant à arborer un sourire face aux vicissitudes de l'existence, prétendaient que c'était le reflet d'une force intérieure, d'une sagesse profonde, et d'une élévation spirituelle. Initialement, cette maxime m'insufflait le réflexe du sourire dans les moments de chute ou de tristesse, transcendant ainsi chaque émotion négative, comme mes parents me l'avaient enseigné. Cependant, à mesure que les épreuves de la vie s'accumulaient, le nombre d'effondrements et de moments où rester à terre semblait une option attrayante ont graduellement relégué cette maxime, autrefois empreinte d'un espoir candide, au néant.

Ce sourire, autrefois érigé en ma devise personnelle, a perdu tout sens. Il ne me permet plus de discerner le positif dans les tourments, car il demeure impuissant face à la guérison de mes plaies, à la satisfaction de mes besoins fondamentaux, à mon réconfort émotionnel, et à mon évasion des abîmes de cette anxiété dévorante. Aujourd'hui, sourire dans ces situations équivaut à rire des coups implacables que la vie m'a assénés, car mes yeux ont perdu la capacité de verser des larmes, symbolisant une résignation face à l'implacable réalité.

De plus je me suis jamais considéré comme sage ou optimiste je suis plutôt du genre à être noyer par mes insécurités et penser en boucle toutes formes d'interactions sociales, j'ai juste dû grandir plus vite par soucis de survie mais pas envie, j'aurai voulu que mon enfance dorée se soit étendue jusqu'à mon adolescence pendant laquelle j'aurais une petite crise d'adolescence et je me serais découvert mais que des passions, un avenir et un futur.



La vie, fin Dieu ou une force supérieure a décidé de me faire traverser ces épreuves. On dit qu'il donne ses plus fortes batailles aux plus forts soldats. Premièrement je ne sais pas quand j'ai signé pour la guerre. Deuxièmement je ne veux pas être soldat.

À vrai dire je pense que j'aurais préféré une enfance difficile, après tout tu ne peux pas manqué ce que tu n'as jamais eu et tu peux qu'oublier ce que tu as connu. Donc oui j'aurais préféré démarrer directement ces « batailles » dès le début de ma vie à choisir.

Pour décrire cette enfance « dorée », je peux le faire à travers des bribes de souvenirs. Je me souviens des fameux Noël avec ces pulls moches et autres traditions en tout genre, je me souviens des soirs où on me plongeait dans un monde féérique à travers des récits rocambolesques de loup-garou à la recherche de son âme-sœur.

Je me souviens de la barbe de mon père qui me chatouiller les joues et des longs cheveux blancs de ma mère et son regard doux comme le miel. Mais ce dont je me souviens le plus c'est la douceur de ces câlins et de sa voix qui me chuchotait des paroles de chansons ou des déclarations d'amours scandant un amour inconditionnel et moi qui lui répondait avec de milliers de baisers et des « je t'aime maman » à n'en plus finir.

Et puis un jour, un dimanche soir, des bruits de pas, des cris, une odeur métallique marquaient la fin de mon enfance dorée et le début de ma « bataille ».

J'avais 10 ans je me tenais aux portes de ma « pré-adolescence », il faisait nuit c'était la veille de ma rentrée scolaire au collège, ayant 1 an d'avance, ma mère n'avait fait que me rassurer davantage et me promettant une surprise à mon retour, elle allait enfin me dévoiler un grand secret et me donner accès, à la partie restreinte de la bibliothèque en lien avec ce secret.

Je me suis donc endormi en pensant à ce qui m'attendait demain mais fut brutalement réveiller par des bruits de pas et des cris. J'entendais ma mère crier, nier mon existence pour me protéger sans doute. Je me suis donc caché dans le placard et fit aucun bruit. J'ai attendu que tout bruit cesse avant de sortir de ma cachette.

SoraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant