Tout Comme Toi

Chapitre 1

S'accepter. Il paraît qu'il faut le faire pour être épanoui. Mais comment y parvenir ?

C'est sûrement l'une des choses les plus dure à faire.

Tout commence par ce petit sentiment qui nous dérange, ce sentiment de malaise qui nous pousse tout d'abord à nous détester, à nous comparer. Alors on rejette, on blesse, autant nous même que les autres.

S'accepter est un long chemin. Il se construit tout au long de notre vie, à travers les événements que nous vivons, les personnes que nous rencontrons, qui nous touchent, nous bouleversent, nous changent. Une rencontre peut tout faire basculer, nous faire prendre conscience de ce qui sommeille en nous, notre obscurité comme notre lumière.

Mais on ne peut pleinement aimer les autres ni recevoir de leur amour tant qu'on ne s'aime pas soi-même.

« On ne peut arriver à être ce que l'on veut être tant et aussi longtemps qu'on ne s'est pas acceptés dans ce que l'on ne veut pas être. » – Lise Bourbeau

La journée se terminait pour le jeune Type, qui venait tout juste de finir son cours de sport. Dans les vestiaires du stade, il se changeait quand son meilleur ami Techno débarqua, essoufflé. Il prit appui sur ses genoux, se courbant pour récupérer. Type se retourna, soupirant.

– Qu'est-ce qu'il y a 'No ?
– J'ai.. Une nouvelle.. De... DINGUE !
– Quoi ?
– Tu vas pas en revenir !
– Crache le morceau !
– Ton coloc... wow... Il est GAY !

Pendant une demi seconde il se figea.

– QUOI ? Qu'est-ce que tu viens de dire ? Demanda-t-il d'un ton sévère.
– Bah ouais, t'as bien entendu. Tharn est gay !
– Tu te fous de moi là !?

La phrase avait détonné dans le vestiaire tel un coup de feu, figeant tout le monde dans son changement de tenue. En un clin d'œil les images avait fusé dans la tête de Type, il ne pouvait les contenir alors il s'était mis à marmonner, les yeux perdus dans le vide.

– Oh l'enfoiré... Ça fait un mois que je vis dans la même pièce que lui, que je lui fait un grand sourire tous les matins...que je dors à un mètre de son lit...

Bam ! Le pied de Type s'enfonça lourdement dans son casier. Rage et dégoût faisaient fureur en lui. Il n'en revenait pas de ce qu'il entendait. Il se sentit trahi. Ça faisait un mois déjà qu'ils habitaient ensemble.

Il se souvenait encore du jour où il avait emménagé. Tharn l'avait aidé à porter ses lourds cartons dans la chambre lumineuse. Sans lui, il en aurait eu pour des heures. Ils avaient tout de suite accroché. Ils prenaient le temps de papoter autour du petit déjeuner même si généralement Tharn se levait avant lui. Il avait comme rituel de commencer ses journées par s'entraîner à sa batterie, faire du sport ou revoir ses cours. Lorsqu'il lisait, il posait sa joue sur son poing et, de l'autre main, tenait son livre. D'ailleurs Tharn avait cette manie de s'asseoir les jambes croisées, le dos bien droit et de regarder par la fenêtre. Sa mâchoire était bien marquée, et sa peau étincelante, légèrement bronzée.

Il était quelqu'un qui aimait prendre soin de lui. Quand il sortait de la douche et qu'il renversait sa tête en avant pour sécher ses cheveux, on pouvait voir les muscles de ses bras et de son dos onduler sous sa peau. Il était toujours irréprochable quand il s'agissait de sa tenue et portait la chemise blanche de son uniforme toujours parfaitement repassée, les deux premiers boutons ouverts.

Lorsqu'il parlait, c'était toujours intéressant mais il savait aussi quand il fallait savourer le calme et le silence. Quand Tharn revenait des cours, il ramenait des petits snacks qu'il partageait avec lui, offrant son sourire chaleureux qui savait mettre à l'aise. Ses grands yeux dégageaient une expression sincère d'amitié.