II

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il se précipita alors derrière elle.

- Antigone, ma douce Antigone. Tu étais donc sérieuse ?

- Je ne l'ai jamais autant été mais je pensais que tu l'aurais remarqué.

- Non, non, non. Je t'en prie pardonne-moi. Pardonne-nous, moi et ma vilenie.

- Et à quel prix ? À quoi bon ? Pour quelle raison ?

- Tout simplement parce que je saurai te donner ce que tu souhaites.

- Absolument tout ?

- Absolument tout.

- Tu me le promets ?

- Je te le promets.

- Très bien. Mais vois-tu, la différence qui fait que jamais rien n'ira entre toi et moi, c'est que nous ne nous aimons pas équitablement. Tu dis vouloir m'offrir la lune, alors que de mon côté, quand je la regarde elle et ces millions d'étoiles c'est toi que je peux voir. Toi, moi, notre amour, ce sentiment qui nous lie. Je te vois toi et ton sourire princier, je te vois toi et ton allure de gaillard, je te vois toi et ton amour flou. Le seul problème est peut-être que tu ne m'aimes pas comme moi je t'aime. Et si telle est la réalité, alors je l'accepte. Je ne veux t'emprisonner dans mes bras, mon beau prince, lorsque tu rêves des bras d'une autre.

- Antigone, où veux-tu en venir ? Je ne comprends pas tes paroles, je ne comprends pas tes agissements, et tout compte fait, je ne le veux pas. Je t'offre mon admiration sur un plateau d'argent et t'élève sur un piédestal de par mon nom. Que veux-tu donc de plus ? Que désires-tu que je puisse t'offrir en plus ?

- Si tu savais, il y a tellement peu de choses que je désire.

- Alors fais m'en part tout de même !

- Hors de question. Jamais je ne dévoilerai mes rêves les plus chers à un homme tel que toi. D'ailleurs pourquoi restes-tu là, sous le regard interrogateur de l'astre lunaire, à tenter de me rattraper ? Que ressens-tu en ce moment même ? Je suis presque sûre que tu es en train de me comparer dans ta tête à un courant impossible à attraper. Je suis libre comme l'air et vole comme un oiseau. De ce fait, je m'envole dès à présent loin de toi et de ton orgueil. Comme cela tu pourras offrir ton titre chéri à la prochaine bourgeoise venue, loin de penser à la bonne vielle Antigone qui rêvait bêtement d'amour et d'eau fraîche. Sur ce, mon prince, je te souhaite une belle et douce nuit.

elle fit une légère révérence en direction du prince. puis partit. et lorsque celui-ci fut assez loin pour ne pas entendre, elle dit.

- Une belle et douce nuit qui te suivra jusqu'à l'inexorable folie, je t'en fais la promesse mon doux prince. N'oublie donc pas, "je t'aime" est une promesse.

"je t'aime" est une promesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant