Chapitre 6 : Dans le fond.

7 1 1
                                    

Summer.

        La fin de journée est passée rapidement. Suite à notre cours je n'ai eu que français et mon niveau étant nettement supérieur à celui du reste de la classe, le temps fut long.

        Je me dirige actuellement vers la bibliothèque, il n'est pas encore 18h, il est 17h38 très exactement, mais je ne tiens pas à attendre sur le parvis, seule, alors que les autres étudiants retrouvent leurs familles et amis.

        Je traverse la passerelle qui rejoint le bâtiment principal. Je dois également le traverser pour regagner la bibliothèque qui se trouve tout au fond de l'enceinte. Peu de gens s'y rendent. Pour cause : son aspect vieillot, l'amabilité presque inexistante des documentalistes et la couverture wifi plus pauvre qu'à la campagne. Pourtant, elle reste cosy et je dirais, d'une certaine manière, accueillante. Elle a été construite il y a longtemps, probablement au début des années 60, mais le conseil administratif a décidé de la refaire entièrement pour pousser les élèves à s'y reposer, relaxer et étudier. Elle possède plusieurs petits salons et chaque pièce correspond à un type de documentation/genre littéraire. L'ambiance générale et le mobilier du lieu sont dans l'esprit victorien. Cela donne l'impression d'entrer dans une capsule temporelle, de sortir de notre réalité pour en rejoindre une autre, comme un univers parallèle. La plupart des rénovations ont été financées par le peu de parents riches de l'établissement. J'ai ainsi la chance de voir le nom de mes parents placardé à l'avant de la bibliothèque.

        J'arrive devant la double porte qui donne accès au petit hall d'entrée et jette un coup d'œil à ma montre, l'heure indiquée est 17h52. J'en déduis que si je rentre et m'installe, je n'aurais pas l'air débile, à attendre seule l'arrivée peu certaine d'un inconnu.

        Afin de pouvoir choisir un coin où m'asseoir, je dois déposer ma carte prouvant que je suis bien une élève du lycée. Les règles sont strictes ici, ils ne veulent aucune bavure et encore moins d'incident. Avant cet école était un vrai moulin à vent et il y avait des affrontements en permanence. La popularité du lieu n'est due qu'aux sommes gigantesque qui ont permis de garantir une sûreté et un enseignement de qualité.

        Lorsque la dame à l'accueil observe ma carte, elle fronce imperceptiblement les sourcils et un rictus de dégoût se dessine au coin de ses lèvres. Elle a reconnu mon nom de famille. Les gens de Pasadena acceptent peu les gens riches. Ils en ont toutes les raisons. La gentrification de beaucoup de quartiers a plongé la ville dans une misère de plus en plus affolante, l'apparition de grandes fortune à également accompagné l'accroissement des inégalités au sein de l'enseignement et de l'accès aux ressources. Ma famille est, de fait, l'une des plus détestées dans les 20 km qui entourent Pasadena.

          Refusant de subir son regard accusateur plus longtemps, je tends ma main pour qu'elle me rende ma carte et fuie au fond de la bibliothèque. Elle est vide, seulement quelques tables sont occupées par des dernier années, ils préparent déjà leurs examens. Je passe au travers de plusieurs salles : les magazines, les thrillers, les mangas, les BD... Pour m'arrêter dans un salon excentré, caché par une immense étagère. Je suis dans la section histoire du monde. Je pense que c'est le plus approprié pour commencer nos recherches.

         Aiden a bien précisé qu'il veut qu'on termine notre dossier au plus vite et je suis de son avis. Moins je le côtoie mieux je me porte. Il ne m'inspire rien d'autre qu'une vague innombrable d'ennuis. Son sourire tendu et ses expressions lasses me hantent encore. Sa voix rauque résonne toujours dans mes oreilles et je me sens plus déstabilisée que jamais.

         Je repense aussi à son frère. Ce jeune homme qui m'a paru si gentleman, tout le contraire d'Aiden. Son sourire à fossettes et ses jolies dents blanches lui donnent des airs de Prince Charmant ou de Prince venu des cieux. Ses mains douces et son ton rassurant ne peuvent que mettre en confiance. Je ne peux me le sortir de la tête. Il m'obsède. Plein de questions se promènent jour et nuit dans mon esprit : pourquoi m'avoir aidé si gentiment ? Pourquoi m'avoir donné un surnom ? Pourquoi avoir été si violent avec son frère ?

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Apr 25, 2020 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

In Love With A GangsterWhere stories live. Discover now