3e partie

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Ramadan Moubarek. qu'Allah nous facilite 🙏
Mes camarades du LMR😘😘

Moustapha Mbaye
Aujourd’hui je vais passer la journée chez Aicha. Cette fille ne me laisse pas indifférent. Et j’ai bien prévu de le lui dire. Je veux du sérieux avec elle. J’en ai même parlé à maman.

Moi : « yaye » (surnom donné à sa mère) ! Ces temps-ci j’ai rencontré une fille. Franchement elle me fait de l’effet. Je ne lui ai pas encore fait part de mes sentiments mais deifna istikhar (j’ai fait la prière de la consultation) et ce que j’ai vu me rassure.
Yaye : Alhamdoullillah ! Tu sais mon fils, toll nga ci dieul sokhna (tu es en âge de te marier). J’en discute souvent avec ton père qui ne comprend toujours pas ce qui retarde ton mariage. Comme ya deim ba guissal sa bop koula doy (puisque tu as trouvé celle qui est à ta pointure), je suis rassurée.
Moi : yaye elle m’a invité chez elle demain. Si tout se passe bien, dinalako indil (je te la présenterai).

C’est vers 13h que je suis arrivée chez les Ly. J’ai retrouvé facilement la maison près de la clinique Maimouna, aux HLM Rufisque. Lorsque j’ai sonné c’est une jeune dame qui m’a ouvert. C’est plus tard que j’ai su qu’elle s’appelait Sarata et que c’était la belle-sœur à Aicha. J’ai trouvé à l’intérieur une dame (elle devait être la maman d’Aicha) et deux hommes  qui se ressemblaient trait pour trait.

Sarata : « badiène », (surnom que l’on donne à la tante paternelle), l’invité de Néné (Aicha est appelé Néne chez elle) est là.
Moi : Assalamou anleykoum ! yaye boye nanguein deif (bonjour !comment allez-vous maman)? dis-je en serrant la main de la dame.
La dame : wa anleykoum salam (bonjour) mon fils. C’est comment le nom ?
Moi : je me nomme Moustapha Mbaye !
La dame : Mbaye ! moi c’est Aidra ! bissimila togal (vas-y prends place).
Je serrai  la main des deux hommes et m’assis sur le siège qu’on m’avait indiqué. Plus tard Aicha était venue me saluer. Elle me présenta à sa maman, aux jumeaux qui étaient ses frères et à leurs épouses. Elle est ensuite retournée à la cuisine. J’ai tout de suite été mis à l’aise par sa famille et la discussion était très animée surtout grâce aux neveux d’Aicha.
Je n’ai revu cette dernière qu’au moment du déjeuner. Je mis quelques secondes avant de la reconnaitre car elle avait quitté son tablier de tout à l’heure et avait enfilé une taille basse en wax qui lui donnait une grâce que je n’avais jamais soupçonnée. Avec Aicha, nous avons déjeuné dans un autre salon. Elle m’expliqua plus tard que sa maman voulait que je sois à l’aise.

Aissata Ly
Je déjeune avec Tapha dans l’autre salon. A chaque fois que j’ai des invités maman m’oblige à manger seule avec eux pour qu’ils soient à l’aise. Quand on est nombreux ça ne me dérange pas. Mais là, seule avec Tapha, je suis un peu gênée.  Bref j’ai installé une jolie nappe. Sur un plateau j’avais disposé des verres, deux carafes, l’une contenant de l’eau et l’autre du bissap, des cuillères et des torchons. J’apportai le plat de «thiébou dieune» que je déposai timidement. Nous mangions en silence mais je savais que ça n’allait pas durer. Tapha reik, ci meuna togn (il est trop taquin pour rester silencieux)!
Tapha : mais ta belle-sœur est sacrément douée ! Elle est de Saint-Louis?
Moi : tu veux dire que c’est elle qui a cuisiné ?
Lui : tu veux dire que ce n’est pas elle qui a cuisiné ?
Moi : tu es en train de me provoquer là !! mais je ne répondrai pas.
Tapha : je veux bien croire que tu as cuisiné, mais accepte le fait que ce soit la magie des bouillons qui ait opéré.
Moi : mdrrr. Ce concentré de mauvaises choses n’est pas utilisé chez nous. Avoue juste que je t’ai surpris.
Tapha : C’est vrai que je ne m’attendais pas à tout ça. Mais en même temps je ne suis pas surprise. Tu es jeune mais tu as l’âme d’une grande maa chaa Allah.
Moi : je rougis là ! boulma rouss loo waay.

Après le repas, j’apportai mon petit gaz et me mis à coté pour faire le thé. Il me complimentait sur ma tenue, me disait qu’il trouvait ma famille gentille, et il demanda après mon père. Je lui fis savoir qu’il était décédé. Il en fut désolé.

Il avait prié Asr avec mes frères et avant de partir, il me dit : « je voudrais te parler Aissata ».
Je ne pouvais rien lire sur son visage. Il avait l’air très sérieux, ce qui ne lui ressemblait pas.
Moi : ah bon ! mba diam ?
Lui : oui ne t’inquiètes pas ce n’est rien de grave.
Moi : d’accord ! je t’écoute alors !
Lui : tu sais ma chère, je t’apprécie vraiment. Tu es une de ces rares filles qui malgré leur jeune âge, ont développé une certaine maturité. Tu es belle sans être superficielle. Et surtout Aicha, tu es pudique. Tu n’es pas une petite fille Néné… (il m’appelle ainsi certainement pour me détendre un peu car je commençais à rougir). Tu es une grande dame dans ta tête. J’ai vu quelque chose de spécial en toi le premier jour où j’ai posé mon regard sur ta personne. Je ne te le cache pas, je ressens quelque chose de fort pour toi. Durant nos discutions, j’ai compris que tu n’avais personne dans ta vie, et c’est tant mieux. Rassure toi je ne compte pas sortir avec toi car, dans ma tête, j’ai dépassé les amourettes. Je veux faire de toi mon épouse, la mère de mes enfants. Je ne veux pas que tu répondes tout de suite. Je te laisse le temps de digérer tout ça et nous en reparlerons.
Moi : je ne sais vraiment pas quoi te dire. Je suis flattée par tout cela et…
Lui : shutt Aicha ! on en reparlera.
Après ça il prit congé, me laissant perturbée.

Cette nuit je n’arrivais pas à dormir. Il fallait que je parle, il fallait que je me libère. Ema serait parfaite. Mais on lui a volé son téléphone au village, elle n’est joignable que sur celui de sa mère. Et à cette heure de la soirée je ne veux vraiment pas déranger. Donc je vais toquer à la porte de maman
Maa : c’est qui ?
Moi : Maa manla ! je peux entrer
Elle : néné ? viens ma fille !
J’entre et vais me blottir dans ses bras comme quand j’étais petite.
Elle : wa qu’est ce qui ne va pas ? pourquoi tu ne dors toujours pas ?

Maman est ma confidente. Je lui parle de tout mais vraiment de tout. Mais le sujet d’aujourd’hui, je ne sais pas comment l’aborder. Je n’ai jamais été confrontée à ce genre de situation. Au lycée, on n’osait jamais m’aborder pour ce genre de choses à cause de mon fort caractère. D’ailleurs, j’étais surnommée « miss gnangal ». Mais le sentiment que j’ai pour Tapha est indéfinissable. Avec lui, je me sens comprise, protégée bref je me sens complète. Donc j’essaie de former des phrases cohérentes pour expliquer à maman ce qui me tracasse.
Moi : Maa, je suis un peu perturbée. Tout à l’heure, avant de rentrer, Tapha m’a parlé de sentiments qu’il avait pour moi.
Elle : tu sais ma fille, Il arrivera un jour où tu quitteras cette maison pour rejoindre une autre. Mais il y a des étapes avant d’y arriver ; il n’y a rien de répréhensible à ses sentiments.
Moi : Maa je sais dei. Mais il m’a parlé de mariage. C’est du sérieux qu’il veut, je ne pense pas être prête pour ça.
Elle : ça doit te ravir, ma chérie. Ecoute, j’ai observé ce jeune et vraiment kou kham adouna la (il est bien éduqué). Je t’ai toujours dit qu’avant d’entamer une chose, quelle qu’elle soit, deifal istikhar (fais une prière de consultation). Je te le redis aujourd’hui, avant de dormir fais tes deux rakkas et demande Au Tout Puissant de choisir pour toi et de t’éclairer.
Moi : d’accord ! je le ferai avant de dormir.
Elle : maintenant nak sors de ma chambre. Ta pauvre mère est fatiguée…
Elle m’a chassée ou je n’ai pas compris ?
Bon je lui souhaite une bonne nuit et sors de sa chambre plus légère, prête à me confier Au Seigneur…

Hello🤗
Je suis ravie😁 de voir la famille s'agrandir et j'espère que ça ne s'arrêtera pas là. Vos commentaires me ravissent et j'en suis très touchée.😍😍 Tout ce que j'espère c'est ne pas vous décevoir.
Ma petite zeyna, je te réserve une surprise dans les toutes prochaines parties...
PS: l'histoire n'a pas débuté😉

Que la Jannah nous réunisse!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant