Chapitre 12

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Par reflexe elle avait pris sa respiration. Mais après quelques secondes sous l'eau elle se rendit compte rapidement qu'elle pouvait réellement respirer sans risques. A ce moment-là elle se détendit et osa regarder autour d'elle. Elle fut subjuguée. Tout était vraiment aussi beau sur cette île. Des poissons de toutes les couleurs nageaient autour d'elles. Des bleus, des jaunes, des multicolores. Ils avaient aussi des tailles différentes. Elle regarda vers la barrière de corail. Des centaines de petits poissons roses nageaient en banc tout en suivant le courant. Elle ne pu s'empêcher de sourire. Ils étaient si mignons. Devant elle Laïa nageait avec grâce et tiraient sur l'algue qui leur servaient de corde. Le seul souci de cette algue c'est qu'elle lui entaillait la hanche. Elle dû s'en rendre compte car elle s'arrêta et laissa Mora s'accrocher autour de son cou et se mettre sur son dos.

Elles repartirent en suivant la barrière de corail. Au bout de quelques minutes, elles plongèrent vers les abysses. La végétation se fit de plus en plus rare et les deux femmes ne croisèrent presque plus de poissons. Le courant était étrangement fort à cet endroit. Elles descendaient en pic vers le fond. Il faisait très sombre et Mora passa en mode vision de nuit.

Elle ouvrit grand la bouche. Devant elle se trouvait une ancienne cité. Des colonnes de pierres trônaient devant l'entrée d'un immense temple tandis qu'une gigantesque fresque recouvrait le sol. Elle regarda davantage. Des sirènes de toutes les couleurs et de tous les âges étaient représentées. C'est magnifique ! se dit-elle. De la mosaïque ornementait les murs extérieurs. Dessus figuraient de grands personnages, mais ceux-là étaient humains. Laïa ralenti. Elle lui désigna l'entrée. Elle décrocha ses bras et se laissa tomber délicatement au sol. Une fois les deux pieds à terre, elle avança doucement. Etonnamment, ce fut beaucoup moins difficile que ce à quoi elle s'attendait comme si la gravité avait été augmentée pour l'empêcher de remonter à la surface. Elle avança jusqu'à l'entrée en suivant de près Laïa. Tout en avançant, elle glissa sa main le long du mur. La roche était fraiche et douce. Elle leva la tête. Le plafond ressemblait à une grande voute comme dans les églises. La belle sirène lui fit signe d'avancer plus rapidement. Mora agrandit le pas. L'eau ne présentait aucune résistance contre elle.

Les deux jeunes femmes avancèrent jusqu'à ce que le grand hall se transforme en couloir de plus en plus étroit. Au bout du couloir il y avait un léger renfoncement dans lequel se nichait un escalier en colimaçon. Mais pas n'importe quel escalier. Il était entièrement fait d'eau. A la place de la colonne de pierre il y avait un courant puissant et à la place des marches, des milliers de bulles. Elle la regarda et indiqua à Mora les escaliers. Celle-ci lui fit un signe de tête. La sirène avança doucement vers le courant et se laissa porter tandis que Mora posa le pieds sur ce qui lui semblait être la première marche. Elle posa sa main sur le mur adjacent pour s'aider et commença l'ascension. Il était interminable. Elle monta des centaines de marches. Ses jambes la brûlaient. Elle s'adossa au mur.

Elle se demanda pourquoi elle ne pouvait pas elle aussi prendre la voie du courant. Elle tenta d'abord de passer sa main au travers du tourbillon. Sans succès. Au toucher, cela ressemblait de près au mur sur lequel elle était adossée. Puis elle essaya de passer tout son corps en même temps mais se heurta au même mur.

Enervée, elle frappa du pied le courant mais le regretta presque aussitôt. La douleur lança dans son gros orteil. Et merde ! Elle leva la tête. Impossible de savoir combien de marche il restait.

Elle posa son pied sur la marche suivante en boitant et continua de monter. Elle avait de plus en plus de mal à respirer et sentait sa réserve d'air s'amenuiser au fur et à mesure que les minutes défilaient. Elle fixait ses pieds. L'un après l'autre elles les montaient sur la marche suivante. Petit à petit les marches d'eau se transformèrent en pierre. A un moment donné, elle releva la tête. Elle vit alors de toutes petites bulles quelques centimètres au-dessus de sa tête. La surface !

Amy-Mora   La rose BlancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant