Le vin

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Heureusement papi que tu n'as pas connu tout ça, tu sais. Tu aurais été complètement effondré, seul à l'hôpital. Et moi-même qui ne pouvait pourtant plus te voir (dans tous les sens du terme), j'aurais eu de la peine à te savoir là bas, entre ces murs, à râler contre les misères de l'humanité qui t'ont toujours fait vomir.
Papi, pardon...pépère, c'est vrai j'oubliai, il fallait t'appeler comme ça. Quand ton humour noir venait se transformer en haine, et que tu la calmais dans le vin, tu me faisais parfois horreur avec tes mots de fer et tes silences d'acier.
Et je pleurais, le visage de cuivre rouillé par les larmes.
Il y avait tant de gens ce jour là quand ils ont regardé ton cadavre, que ça m'a donné envie de dégobiller toute ma rage par terre.
Et je n'avais ni cigarette ni vin pour la calmer. Alors je suis sortie prendre l'air.

Le crématoriumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant