Condoléances

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Ils avaient l'air de t'aimer tous. Tu étais selon eux, généreux et attentif. Tu étais à ce qu'ils disaient, respectueux des autres et toujours à leur écoute.
À l'écoute des autres oui, à l'écoute de ceux qui n'étaient pas tes femmes ni tes enfants; que tu laissais eux, avec pour seules considérations des remarques, qui ont brisé à jamais leur existence. Les gens ignoraient tout. Maintenant, ils faisaient ton éloge.
Et nous, le cœur en miettes à cause de toi, parce que t'es parti sans rien dire, parce qu'il n'y avait plus rien à dire, on savait plus où se mettre. On n'osait plus parler, tata, maman et moi.
J'étais pas triste pour ta mort parce que c'était dans l'ordre des choses que tu crèves. Je pleurais de colère parce que personne en avait rien à foutre de tata. Parce que Caroline, c'était comme si elle existait pas, comme si elle n'était jamais née.
J'étais en colère, parce que tu n'as jamais pris la peine de valoriser maman, parce que tu as toujours fait en sorte qu'elle pense être une incapable et qu'aujourd'hui, elle en subit encore les conséquences, et que j'en suis le fruit.

Le crématoriumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant