Follement vôtre

Chapitre 2 - Ambre

Souvent, je retourne au Bella, plus précisément à l'arrière, là où le plus intéressant ce passe. Où je peux avoir autant d'amants que je le désire. Sans jugement.

C'est un peu comme un club d'échangiste. On peut y être juste pour partager un verre, ou plus, si on le désir. Le barman au comptoir est très sympathique ! Je ris souvent avec lui, oubliant mes soucis. Il est gay et ne s'en cache pas. Il ne le devrait pas de toute façon. Il s'assume et j'aime ces personnes-là.

Beaucoup danse dans un collé-serré où des mains disparaissent souvent sous les vêtements. D'autres s'isolent dans des box pas si fermé que cela... Du bécotage et des préliminaires en direct !

La Salle du Voyeurisme au rez-de-chaussée a beaucoup de succès et je dois dire que je me suis laissé tenter plus d'une fois à y glisser un œil.

Les spectateurs sont derrière une paroi vitrée qui les sépare des occupants où les ébats se passent souvent sur un spacieux lit massif, décoré de coussins moelleux et cales en mousse.

En ce moment, deux femmes sont agenouillées devant un bel homme musclé, leurs mains et leurs bouches se relayent sur son érection. Son pantalon baissé sur ses chevilles et son expression indique qu'il est au bord de l'orgasme. J'assiste à une belle fellation en direct. Autant dire que ça ne me laisse pas du tout insensible !

—Que fais-tu ici ?

Je frissonne sous cette voix basse, mais reconnaissable entre toutes.

—Comme toi, j'imagine.

Lentement, je tourne ma tête vers lui.

—Le lieu est assez explicite Maxwell, non ?

Son regard bleu détaille chaque trait de mon visage, les siens sont fermés.

Même s'il est mon patron – dans les locaux, pas ailleurs –, on se tutoie et nous nous appelons par nos prénoms. Depuis que je travaille dans l'entreprise, c'est ainsi et j'aime bien ce côté-là, comme beaucoup d'autres.

—Ta place n'est pas ici.

—Pourquoi ? Un homme peut s'envoyer en l'air comme il l'entend, mais pas une femme ?

—Je n'ai pas dit ça. Juste...

Il se penche vers moi et me chuchote à l'oreille :

—Ta. Place. N'est. Pas. Ici.

Je ris tandis qu'il s'écarte. Ses sourcils se froncent.

—Justement, lui dis-je. Elle est précisément ici pour ce que je recherche.

—Et que recherches-tu ?

—Du nouveau, des sensations et du plaisir. Je ne serais pas dans ces lieux dans le cas contraire.

Il secoue la tête négativement. Il n'est visiblement pas d'accord avec moi.

—Non, ce qui se passe ici n'est pas fait pour toi.

—Qu'en sais-tu ?

—Je le sais, c'est tout. Va-t'en Ambre et ne revient pas.

Il me tourne le dos et s'éloigne.

Non mais, il se prend pour qui ?! Je ne suis pas à ses ordres ! Et je vais clairement le lui démontrer ! Ici, il n'a rien à me dire, je fais ce que je veux de mon temps et de mon corps.

Quelques minutes plus tard, je me dégote un type qui fera l'affaire. Main dans la main, nous montons à l'étage. Maxwell se retourne vers nous, je lui décoche un sourire provocateur. Sa mine se ferme davantage puis je me détourne et entre avec mon amant de l'instant dans La Salle du Plaisir. Car c'est ce que je veux, ce que je recherche.