Lundi 18 juin, 7h40.
Mon réveil sonne, et comme d'habitude, je sursaute. Sérieusement, qui a eu l'idée de rendre l'alarme d'iPhone aussi insupportable ?
Je la coupe d'un geste rapide et m'assois sur mon lit, laissant mes pensées vagabonder. C'est étrange, cette sensation de flotter entre mille réflexions et rien du tout en même temps.
Quelques minutes plus tard, je passe une main dans mes cheveux frisés , ce qui me ramène à la réalité.
Allez, direction la douche !
Après une bonne douche chaude, je sors, les cheveux encore humides, que je sèche doucement avec ma serviette avant d'enfiler mon peignoir. Ensuite, c'est l'heure des soins. Parce que, oui, prendre soin de soi, c'est la base.
Quand ma routine skincare est bouclée, je me tourne vers ma garde-robe et enfile mon ensemble blazer beige de chez Zara. Simple mais élégant. Et pour couronner le tout, je sors mes tout nouveaux talons noirs de chez Yves Saint Laurent.
Oui, je me permets de préciser parce que c'est la première fois que je me paye un truc de luxe. De mes propres sous, en plus ! Alors, tu m'excuseras, mais je le souligne.
Une fois habillée, je passe à l'étape maquillage. Je suis du genre à prendre des risques calculés : sourcils parfaits, faux cils, un trait d'eye-liner pour le drama, et un gloss qui brille juste ce qu'il faut.
Je ne voulais pas trop en faire non plus. Après tout, c'est mon premier jour de travail, je préfère éviter de débarquer en mode « m'as-tu-vu ».
On verra ça un peu plus tard.
D'ailleurs, parlons-en de ce boulot : j'ai déposé mon CV et, bam, le lendemain j'avais une réponse positive. Aucun entretien, pas de période d'essai. Que demander de plus ? Bref, j'étais déjà en train de kiffer avant même d'y mettre les pieds.
Je termine en collant ma lace-wig avec un peu de fond de teint pour que tout soit parfaitement naturel. Petit-déjeuner ensuite : un croissant et du lait froid bien sucré.
Le lait froid, c'est clairement ma drogue. Je crois que je pourrais en boire à la place de l'eau.Une fois mon repas terminé, il est temps de filer au travail. Petit pipi de la dernière chance, je prends mes clés et file vers ma voiture. Je monte à bord, lunettes de soleil en place, et c'est parti.
Arrivée à La Défense, je gare ma voiture devant le bâtiment où je vais travailler. Et là, première impression : "Waouh !" La façade m'impressionne déjà. Et pourtant, j'en ai vu des gratte-ciel, mais là, l'idée de bosser dans un truc aussi immense... je me sens fraîche, tu peux pas savoir !
Je tape ma meilleure démarche – talons qui claquent et tout – mais je me rends vite compte que je n'ai absolument aucune idée de où je vais. Je marche, je marche, mais l'accueil reste introuvable.
— Vous êtes perdue ? me demande une voix féminine.
Je me retourne, retire mes lunettes de soleil et les remonte sur mes cheveux. Une femme magnifique se tient là, probablement d'origine marocaine à en juger par son teint hâlé.
Elle est trop canon !— Euh... oui, enfin... je crois... enfin... peut-être, dis-je, complètement confuse.
Elle plisse les yeux et rigole doucement. Je ne peux m'empêcher de rire aussi.
— Noor, dit-elle en me tendant la main.
Je la regarde un instant, un peu perdue.
Elle me jette un regard du style : « T'attends quoi pour me serrer la main ? »
— Oh, euh, pardon ! dis-je en lui serrant enfin la main. Moi, c'est Alma, mais mes amis m'appellent Alèm.
— Ouais, j'ai bien compris, mais franchement, j'm'en fiche, lâche-t-elle avec un sourire narquois.
— Ah... ok... sympa...
— Alors, c'est toi, la nouvelle secrétaire ? reprend-elle, tout sourire.
— Oui, enfin normalement... je crois...
Avant que je puisse continuer à m'enfoncer dans mes maladresses, Noor passe un bras autour de ma taille et m'entraîne avec elle.
— Viens, ma belle, je t'emmène à l'accueil. Là-bas, tu demanderas à voir Amir. Enfin, pour toi, c'est Monsieur Mendes, évidemment.
— Amir ? dis-je, surprise. Je savais même pas qu'il s'appelait comme ça.
— Allez, suis-moi.
Elle me laisse finalement avec la réceptionniste, une jeune femme aussi, très sympa. Après avoir ri un bon coup ensemble – parce que oui, j'ai encore fait ma gaffe du jour –, elle m'indique que je dois monter au 16e étage. "À gauche, tout au fond," me précise-t-elle.
Je monte dans l'ascenseur, souffle un bon coup en face de la porte et toque doucement avant d'entrer. Et là... la scène que je ne m'attendais pas à voir : Monsieur Mendes à moitié déshabillé, en plein "moment privé" avec... je suppose que c'était sa femme. J'ai immédiatement refermé la porte.
— Oh putain, murmuré-je, totalement choquée.
Deux minutes plus tard, la femme sort, me bouscule volontairement au passage. Charmante, n'est-ce pas ? Je lâche un petit "Tss," pour la forme, puis retourne toquer avant de rentrer à nouveau. Il est assis à son bureau, les bras croisés, et me fixe avec un regard noir.
Super début, Alma. Vraiment, top.
— Apprenez à attendre que je dise "entrez" la prochaine fois, lance-t-il avec un ton glacial. Ça vous évitera de voir des choses que vous n'êtes pas censée voir.
Choquée par sa manière de parler, je le regarde bouche bée. Il se lève et sort sans un mot de plus.
— Mais je rêve ! C'est un malade ! dis-je, frustrée, en imitant son ton exaspéré.
Quelques instants plus tard, il revient et me lance d'une voix sèche :
— Pas de siège pour toi ici. Va t'asseoir sur la chaise là-bas. Pas sur mon fauteuil.
Sérieusement ? Ce mec a clairement un ego aussi grand que ce gratte-ciel. Je m'assois donc là où il m'indique, bien que j'aie envie de lui balancer une réplique bien salée. Mais bon, je dois garder mon calme. Pas question de perdre ce job à cause de mon sale caractère.
— Écoute, tu es ma secrétaire. Ça, c'est clair. Mais il y a des règles ici, commence-t-il en se rasseyant derrière son bureau.
Il continue à débiter ses exigences comme un dictateur : arriver à 9h précises, lui apporter son petit-déjeuner – pain au raisin, donuts, croissant, cappuccino... le combo complet, quoi. Et pas une minute de retard, sinon...
Ce type, c'est clairement un cauchemar ambulant.
Après une matinée passée à jongler entre ses demandes absurdes et mes tâches de secrétaire, arrive enfin l'heure de la pause. Je retrouve Noor et son groupe à la cafétéria. Brahim et Allan, deux gars plutôt cools, m'accueillent chaleureusement.
— Alors, cette première matinée ? demande Brahim avec un sourire.
Je ris nerveusement, un peu trop fort. C'était plus de l'exaspération que de la vraie joie.
— Bien passée ? Non, mais c'est une blague ? Ce type est un tyran ! Monsieur "viens à 9h précises", "fais ci, fais ça"... Qu'il aille se faire voir, ce n'est pas pour ça que j'ai signé !
Tout le monde éclate de rire, mais leur hilarité s'arrête net. Leurs regards fixés derrière moi.
Je me retourne doucement et tombe nez à nez avec Monsieur Mendes.
— "Me faire voir" ? Ça va être compliqué, non ? dit-il, un sourire en coin.
Je soupire. Cette journée promet d'être longue...
VOUS LISEZ
«𝐀̀ 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐥𝐞𝐭𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐞̀𝐬, 𝐣𝐞 𝐭'𝐚𝐢𝐦𝐚𝐢𝐬"
RomanceL'amour, ce n'est pas qu'un mot, c'est un état d'esprit, une émotion qui transforme l'âme. Chaque pas sur ce chemin est parsemé d'épreuves, de défis qui tantôt se contournent, tantôt nous percutent de plein fouet. Mais certains obstacles cachent des...