Partie 4

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Aujourd'hui une douce brise printanière flottait dans l'air, les joyeuses couleurs de deux papillons se découpaient sur un ciel bleu sans nuage.

Une vielle femme aux cheveux blancs, portant dans ses mains un jolie bouquet de fleurs colorées, passa le portillon du cimetière de cette étrange ville.

Elle s'arrêta devant une tombe bien entretenue pour y déposer ses fleurs. Elle prononça quelques mots puis repartit sur ses pas, mais juste avant de franchir le portillon une tombe attira son regard.

Elle marcha un peu pour s'en rapprocher, elle était vielle, très vielle comme les trois autres qui l'accompagnaient.

Il y'avait tellement de mousse par endroit qu'on ne distinguait plus la pierre en dessous, de grandes herbes poussaient tout autour, elles ne semblaient plus être entretenu depuis de nombreuses années.

On ne voyait plus très bien les lettres taillées dans la pierre mais elle réussit tout de même à lire un prénom sur une des tombes : Marianne Parks.

C'était étrange, elle avait l'impression de connaître ce nom, comme si il était resté enfoui dans un endroit oublié de son cerveau et qu'il venait de refaire surface.

Peut-être était-ce le nom d'un personnage appartenant à un des très nombreux romans qu'elle avait lu durant sa longue vie.

Puis ses yeux se posèrent sur un livre placé sur le rebord de la tombe, il semblait avoir était déposé ici il n'y a pas longtemps. Peut-être l'avait-on oublié.

Elle le prit dans ses mains et ne sachant pas pourquoi, un sentiment qui ressemblait à de l'angoisse s'empara d'elle.

Elle lut En Hiver, la Nature se Meurt, elle le retourna pour lire le résumé mais il n'y en avait pas.

Elle l'ouvrit alors, les pages était blanche et soudain des images lui revinrent en tête comme sortit d'un épais brouillard, sa vielle librairie, un garçon en noir et blanc, une ancienne maison, une photo de famille dans un journal et un livre, ce livre.

Elle reposa le livre à toute vitesse le cœur battant. Un vieux sentiment de peur et d'incompréhension se mêla à son angoisse dans une de ces horrible danse.

La vielle femme s'empressa de franchir le portillon sans un dernier regard vers les tombes centenaires.

Tout ces horribles sentiments et visions disparurent quand elle franchit ce portillon. Elle respira une grande goulée d'air et se remit en marche, comme si ce qu'il venait de se passer devant ses tombes ne s'était jamais réellement passé.

Pourtant cette angoisse, cette peur qu'elle avait ressentie était bien réelles.

Ces visions poussiéreuses qu'elle avait eu, d'où venaient-elles exactement ? D'une histoire qu'elle avait lu dans son jeune âge ? D'une réalité qui avait sombré dans les abymes de sa mémoire ? Ou d'un affreux cauchemard qui, une nuit, l'aurait réveillé en sueur ?  

La Librairie de l'AngleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant