Prologue

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Mongolie, 1398.

Un homme, au crépuscule de sa vie, contemplait la cité qu'il avait fondée, ainsi que le royaume qui l'entourait. C'était le royaume de Nur. Aujourd'hui englobé dans la Mongolie, il était situé à la frontière avec la Russie, et centré sur le lac Khovsgol.

Fondé en 1368, après la chute de l'empire de Gengis Khan, il constitua rapidement le territoire le plus sûr d'Asie. Sa renommée fut si grande sur tout le continent qu'il devint un lieu d'asile pour les paysans que les guerres de successions avaient forcés à fuir. Peu à peu, sa population croissante lui fit prendre une certaine importance aux yeux des peuples voisins qui ne le voyaient jusqu'alors que comme un petit état incapable de se défendre en cas d'attaque.

L'homme se souvenait de tout cela. Il se souvenait d'avoir profité de cette image pour accomplir sa mission, une mission très importante : préserver le monde de la magie. L'homme rit amèrement. Dans le monde, la magie était considérée comme quelque chose d'absurde par les hommes. Il y avait toujours eu des faits inexpliqués mais pour eux la magie n'en était pas le déclencheur. Il y avait forcément une autre explication : la science, les dieux...

Mais lui savait la vérité : La magie existait réellement et celle-ci baignait le monde. Mais comme toute force puissante elle risquait à tout moment de provoquer des catastrophes surtout entre de mauvaises mains. Alors il fallait la cacher aux yeux du monde, la garder secrète et ne la partager qu'avec des initiés qui saurait l'utiliser pour rendre le monde meilleur.

Usant de celle-ci l'homme avait créé son pays -une administration juste, une armée solide, une égalité entre chacun- pour rassembler la magie environnante et les initiés, pour préserver le monde et le rendre meilleur. Grâce à elle son pays était devenu un pays prospère et attractif. Il n'en avait pourtant pas espéré autant. Cela le rendait d'autant plus fier de sa réussite.

L'homme laissa son regard parcourir la surface du lac en face de lui, et s'assit avec le sentiment d'avoir été à la hauteur de la mission qui lui incombait. Et pour poursuivre il savait que ses aptitudes magiques et son titre d'Empereur serait transmis à sa descendance qui poursuivrait alors la mission de leur aïeul.

L'homme se dit alors, en respirant la brise nocturne, qu'il ne lui restait plus qu'à mourir en paix.

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