Chapitre 30

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Allongée sur mon lit, je sonde ma mémoire en fixant le plafond. La Fluctuation. Mon moi futur. Ma jumelle et maintenant... un soit-disant « père » que craint ma sœur. Est-il ici sur Paralielna ? En plus, elle a affirmé qu'il m'aurait envoyée jusqu'à elle pour la localiser, mais comment ? La peur s'empare de moi. Peut-on téléporter un Paral-lel sans qu'il n'utilise la brèche ?

On frappe soudain à ma porte.

Je me lève et vais ouvrir.

Le prince Clay. Le visage toujours sévère, il colle quelque chose contre ma poitrine. Je baisse les yeux. Un livre. Je m'en empare et mes yeux s'arrondissent en découvrant le livre. Le même livre que mon double tenait entre les mains avec une couverture en soie. J'en suis ébahie et je fixe le prince.

— Tu peux le garder, je l'ai déjà lu des centaines et des centaines de fois.

Il tourne les talons. Je franchis le seuil pour le suivre du regard. Il pénètre dans la chambre juste à côté de la mienne.

Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je rentre dans ma chambre en passant les doigts sur le recueil. Mon moi futur aurait-elle reçu cet ouvrage du prince ? Je colle le livre contre ma poitrine, je me sens oppressée et totalement dépassée.

Je passe une bonne partie de la nuit à lire les poèmes et l'un d'eux me fait pleurer :

J'étais là, parmi les étoiles

J'étais là, dans l'espace sidéral

J'étais là, à attendre le drame

De ma vie mélodrame

J'étais là, baignant dans la solitude

J'étais là, fuyant la plénitude

J'étais là, à attendre la fin

De ma vie de divin

J'étais là, à observer la fusion

J'étais là, à oublier la collision

J'étais là, à attendre la venue

De ma vie inconnue

J'étais là, quand le monde a disparu

J'étais là, quand le monde est réapparu

Mais toi où étais-tu ?

Dans le passé ou dans le futur ?

Dans le néant ou dans la réalité ?

As-tu survécu, mon amour ?

J'étais là, quand la mort a frappé

J'étais là, quand la vie m'a rattrapée

J'étais là quand le monde s'est détraqué

Et j'étais la seule rescapée

Aujourd'hui, j'attends ma sentence

Aujourd'hui, seule reste la souffrance

Aujourd'hui, mon monde éclate, éclate

Et il ne me reste que le ciel écarlate

Je sais que je meurs

Sans savoir si je demeure

Une étoile à ton cœur

J'étais là à t'attendre

Mais tu n'es jamais venu.

Poème de la Terre V 174.

J'essuie mes larmes ayant l'impression que ce poème reflète ma vie... En tout cas la vie de mon futur moi.

PARAL-LEL Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant