Reccueil One Shot en tous genres

A. W. E : Le Panneau D'intention

-Tu me suggère donc... D'écrire un mot ?

Avant qu'elle ne puisse ajouter quelque chose, Mademoiselle Stacy demanda à tous les élèves de rejoindre leurs places. Le cœur battant à tout rompre, tremblant légèrement, les deux jeunes gens se quittèrent du regard et regagnèrent leurs pupitres. Diana regardait discrètement Anne qui gardait le regard fixe pour ne plus penser au regard envoûtant du jeune homme. Elle se donnerait volontiers des claques.

***

Les élèves discutaient bruyamment devant le panneau d'affichage. Diana Barry et Anne Shirley se regardèrent et la brune se mit à sourire. Elle dit en posant son lait dans la marre pour le garder au frais :

-Peut-être as-tu reçu un nouveau mot de Charlie Sloane ?

La rousse fit une grimace en grognant tout en imitant son amie. D'un pas hésitant, elle suivit la jeune Barry jusqu'à la foule grouillante d'élèves qui jasaient sur les nouveaux mots. Tillie était entourée de sa petite cours, Ruby jetait des regards discrets à Moody dont elle avait reconnu l'écriture tandis que les autres demeuraient fixés sur un mot en particulier. Diana joua des coudes légèrement pour voir ce qui retenait l'attention de tous. Au fil de sa lecture, un grand sourire naissait sur son visage et Anne qui demeurait en retrait sentit l'angoisse monter de plus en plus en elle, surtout qu'elle voyait les regards des autres sur elle. Finalement, au comble du malaise face à tous ces regards, elle entra dans l'école. Elle s'assit à son bureau, ne fit pas attention à Gilbert qui demeurait plongé dans ses livres de médecine aux côtés de mademoiselle Stacy. Cette dernière vit la mine désabusée de la jeune fille et voulu s'approcher d'elle mais n'en eut pas le temps car une tornade brune entrait dans le bâtiment et se posta face à la rouquine. Un sourire rayonnant de joie aux lèvres, elle lui tendit le papier et lui dit :

-C'est pour toi et ça ne vient pas de Charlie Sloane !

Perplexe, la jeune fille prit prudemment le papier comme s'il risquait de la brûler. L'angoisse était de plus en plus forte. Elle ne croyait pas une seconde qu'un garçon de la classe puisse être intéressé par elle qui était bien trop laide pour cela. Non... C'était forcément une plaisanterie de mauvais goût. Pourtant, lorsqu'elle lut ce qui était écrit, elle ne pu croire qu'un tel poète puisse se moquer d'elle. Les mots étaient puissants, sortant tout droit du cœur de l'auteur :

Je n'attend pas tes grâces mais je tenais à te dire que tu fais l'objet de tout mon amour et de tout mon désir. Tu es une jeune femme extraordinaire, ton imagination a égayé nos vies. Je ne connais personne d'aussi fort et magnifique que toi. Tes cheveux que tu semble haïr ont pourtant envoûté mon cœur. Tu hantes mes nuit alors que le jour je ne peux que t'observer de loin. Tu fais battre mon cœur si vite... Je n'ai jamais ressentit ça avant. Ma Anne avec un e, j'espère que ces mots te feront prendre conscience de la merveilleuse personne que tu es.

Relevant le regard, la jeune fille croisa le regard de Gilbert au loin qui lui souriait tendrement. Son cœur rata un battement. Se pourrait-il que... ?