Chapitre 4: Wonder Woman

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La fois où il lui proposa de nouveau un tour à la patinoire, elle accepta la seconde qui suit. Elle s'était demandé pourquoi elle n'avait pas appris avant, et comprenait maintenant le sentiment qui l'habitait lorsqu'il parlait du hockey.
Pour lui, cette passion ne pouvait que s'accroître au fil des années, et il était heureux qu'elle s'y intéressa, heureux de partager ce qui le rendait si comblé.

A la nuit tombée, ils se glissèrent à l'intérieur de la patinoire de l'université. Il avait réussit à obtenir la clé auprès de son capitaine -en toute discrétion, et il avait hâte de partager ce moment avec elle.

Il lui offrit une paire de patins, bleu nuit, leurs rappelant ainsi que les astres les suivaient et veillaient sur eux.

——

Une fois de plus, il me surprit. Généralement, ce sont des fleurs que l'on offre, pas des patins. Mon coeur tambourinait et mon sourire renaissait face à cette attention.

En entrant sur la glace, je garda ma main dans la sienne, l'appréhension étant toujours présente, je préférai rester à ses côtés.

Casey se déplaçait sur la glace avec légèreté, on aurait dit qu'il survolait la glace, ne touchant pratiquement pas le sol. Il était lumineux et sa joie était contagieuse.

Je me rappelai la nuit où il m'avait fait rire la première fois.
C'était à la bibliothèque.
Il pensait que je ne le regardais pas, plongée dans mon roman. Il s'était levé pour regarder les étagères, et quand je m'étais levée -discrètement, sans faire de bruits et faisant le tour, je l'avais surpris en flagrant délit de lecture d'un magazine sportif.
Le plus drôle dans l'histoire c'était la tête qu'il faisait. Je ne sais pas ce qu'il pensait à cet instant, mais l'expression qui s'était installée sur son visage était hilarante.

Je devais avoir le même air sur le visage. Depuis quelques semaines mes amis avaient remarqué les changements que ma rencontre avec lui avaient fait.
Des petits signes. Quelques rires et beaucoup de sourires.
Casey avait cet effet.
Il me répétait sans cesse que les âmes brisées pouvaient toujours respirer et réapprendre à vivre, parce que la survit ne doit qu'être temporaire.
Et je commençais à y croire.

- Tu sais comment t'en servir? lança-t-il.

- Ça ne doit pas être si compliqué que ça, répliqué-je, sourcils froncés, en tenant la crosse qu'il m'avait lancé.

- C'est tout simple: le palet, la crosse, le but et moi, liste-t-il. Comme au golf, mais le green c'est de la glace.

Au bout de 20 minutes, je n'arrivais toujours pas à mettre un palet dans le filet. Casey appréhendait chacun de mes mouvements, rien d'étonnant à cela. Il ne me facilitait pas la tâche.

Mais je n'abandonnais pas.

Et puis, par je ne sais quel miracle, le palet glissa à gauche de Casey, et sa jambe n'avait pas réussi à dévier la trajectoire du palet, qui atterrit directement dans la cage.

Je lâcha la crosse et quitta le casque que je portais pour lever les bras, signe de ma victoire.
Je m'élança en direction des buts, rejoignit par Casey a mi-chemin et me lança dans ses bras.

Casey me faisait virevolter dans les airs, aussi heureux que moi. J'étais euphorique.

Je pris son visage entre mes mains et dans un élan d'entrain, je posa ma bouche sur la sienne.
Je ne pensais à rien. Ou plutôt qu'à lui.
Sa bouche était chaude malgré le froid qu'il faisait et ses lèvres avaient un goût sucré.

Je n'étais pas euphorique -non, j'étais radieuse.

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