Epilogue

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Sept mois plus tard

Sur le toit de la bibliothèque, face aux étoiles elle repensa à cette année.
Elle avait l'habitude de monter en haut des immeubles, mais depuis sa rencontre, depuis lui, ce lieu était chargé de souvenirs.

On disait toujours qu'on ne rencontrait jamais les gens par hasard. Qu'ils étaient destinés à traverser notre chemin. Elle était persuadée qu'il avait escaladé ce mur, un an auparavant pour une bonne raison. Que ce qu'ils avaient vécu n'avaient rien d'ordinaire, qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Comme la lune et la nuit.

Elle avait survécu. Grâce à lui, elle avait appris à écouter son coeur. Il était ce qu'elle avait espéré.

Et ils s'étaient battus. Ensemble.

Allongée, en fredonnant l'une de ses chansons préférées, elle sentit une présence s'installer à ses côtés.
Avec un sourire, elle tourna la tête.

Il était là.
Il savait toujours où la trouver. Comme il savait que les super-héros qu'elle aimait autrefois, n'avaient pas besoin d'exister.
Parce que les vrais héros n'avaient pas besoin de capes. Ils avaient juste besoin de sauver les gens.
Et il y avait tellement de façon de sauver une personne.

Il l'avait sauvé elle.
Et depuis ce jour, c'était son héros préféré.

Il y avait juste elle, lui et les étoiles.
Pour toujours et à jamais.

——

Flashback: Avril 2019

Lili commençait à bouillir dans les gradins quand le numéro 31 a commencé à se battre avec Charlie. Encore plus quand les supporters aboyèrent sur lui lorsqu'il atteignit la prison. Elle était hilarante.

Et du côté des gradins , la tension était palpable. Pour je ne savais quelle raison, nous n'aimions pas les supporters adverses. Et par « nous », j'entendais bien les supporters à ma droite qui gueulaient contre eux. On était solidaires ou on l'était pas.

Mon téléphone glissa entre mes mains et tomba au sol. Je pestais comme moi-même en le ramassant. C'est quand j'entendis des cris de stupéfactions que je releva la tête.

Un groupe de joueurs s'étaient réunis au centre de la glace. Ils laissèrent la place pour les médecins qui étaient à côté.
Je voyais Charlie patiner vers cette zone. Lili lâcha un « Merde! » et se leva. Je l'imitai aussitôt.

Je ne voyais pas Casey. Et mon sang ne fit qu'un tour.

- Où est Casey? lancé-je. Où est Casey?! , répétais-je à Lili.

La détresse dans son regard me répondit.

Quand je le vis sur la civière emmené hors de la patinoire, mes jambes se mirent à courir à travers la masse de corps qui s'était regroupée devant les vitres. J'entendais vaguement Lili au loin, mais je ne ralentissais pas. Je devais être à ses côtés.

Quand je sentis la pluie couler sur mon visage, je réalisa que j'étais venue avec lui.
Lili me rattrapa quelques instants après et m'informa qu'il était transporté à l'hôpital le plus proche. Sa voiture était garée au parking du supermarché d'en face.

Je m'élançais dans la voiture et cria sur Lili pour arriver le plus rapidement possible.

Ça ne pouvait pas arriver. Pas maintenant. Pas lui.

Ce n'est que quand ma vue se flouta que je réalisais que ce n'était pas que de la pluie. Je n'arrêtais pas de pleurer. Je ne pouvais faire que ça.

Lorsque la voiture s'arrêta devant l'hôpital, je bondis à l'extérieur et me précipita aux portes.
Je chercha désespérément un médecin ou une infirmière qui pourrait me dire comment il allait et surtout si je pouvais le voir.

Une minute plus tard, après qu'ils nous avaient informés qu'ils ne savaient pas l'état de Casey, Lili me guida à la salle d'attente.

C'était sans doute les heures les plus longues que j'ai jamais vécues. Dans cet ensemble de blanc et de bleu, cet hôpital me rappelait de mauvais souvenirs qui me ramenait deux ans auparavant.

La salle se remplissait soudain de vestes de hockey et le coach déboula au centre tentant d'en savoir plus sur Casey mais n'arrivait pas à avoir plus d'informations.

La nuit remplaça le jour et mes yeux ne quittèrent pas la porte où il se trouvait.

- Emilia?
C'était la voix du coach.

- Emilia? répète-il.

- Oui coach?

- Tu devrais aller te reposer, dit-il en s'installant à mes côtés.

- Désolé coach, je ne bougerai pas.

- Tu es aussi têtue que lui ma parole, lança-t-il.

Je devais être là.

Quelques minutes après, la porte s'ouvrit et un médecin sortit. Je me leva rapidement suivit par le coach.

Au fur et à mesure qu'il parlait, ses mots se transformèrent en bruit sourd et je me rassit.

Mon coeur recommença à battre au même moment où mes paumons expirèrent une bouffée d'air.

Il était stable.

D'après les médecins, il avait eu de la chance. Son casque avait amorti sa chute. La commotion cérébrale sera a surveiller mais il allait bien.

Le médecin accepta ma requête et je me glissa à l'intérieur de sa chambre. Il dormait.

——

Je fus réveiller par un raclement de gorge. Je m'étais endormie. A ma droite, Casey toucha ses pansements sur sa tête.

- Ça fait un mal de chien, gémit-il. Em?

- Je suis là, dis-je en lui prenant la main. Tu m'as fait peur Casey..murmuré-je.

- Eh, regarde-moi, je vais bien Em. Ça va aller.

- Je suis désolée, c'est juste que..

- Je sais, ne t'inquiète pas. Viens, dit-il en me faisant de la place dans son lit.

- Tu es sûr que tu vas bien? Tu ne veux pas que j'appelle les médecins?

- Laisse-les où ils sont. Je suis très bien avec toi, me dit-il en m'embrassant.

- Je t'aime plus que 3x 1000, Em.

A travers mes larmes, un rire m'échappa.

Je n'avais pas besoin d'Iron Man ou de Superman. Le mien s'appelait Casey McAvoy. Il avait sauvé mon âme et je lui avais donné mon coeur.

FIN

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