02:22
Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Je me retrouvais seule, dénudée sur le sol froid de la salle de bain. J'avais peur, je tremblais. Je ne savais pas quoi faire ni à qui demander de l'aide. Thibaut devait sûrement être occupé avec ses amis, et Julie en aurait sûrement eu rien à foutre de comment j'allais. J'étais perdue. Je préférais rester là, à ne rien faire à part repenser à ce qu'il s'était passé. Mais tout devenait de plus en plus flou au fil des larmes qui noyaient mes yeux. Ma respiration s'accélérait. Mon cœur battait à 100 à l'heure et le stress se faisait ressentir dans mon corps tout entier. J'arrachais mes cheveux. J'avais chaud, puis froid, puis chaud, puis froid.. J'allais m'évanouir. Je me suis évanouie.
- Deb ?! Deb tu vas bien ?! Qu'est-ce que tu fais par terre ?? Donne-moi ta main, j'vais t'aider à te relever.
Je ne sais pas combien de temps se sont écoulés avant que Thibaut ne me retrouve.
J'étais laissée pour morte par terre, recroquevillée sur moi même, la tête cachée dans mes genoux. Les larmes coulaient le long de mon visage et dans mon coup jusqu'à même s'enfuir sous mon t-shirt. Je n'avais même pas envie de les sécher de mes mains. Je n'avais plus envie de rien. Ni de rester, ni de repartir. Je n'avais pas assez de force dans mes jambes pour me mettre debout, pas assez dans les bras pour les tendre à Thibaut. Il me porta en mariée et me transporta à travers les couloirs de la maison de Julie. Elle-même parue effrayée de me voir dans cet état. Car je crois l'avoir entendu demander à Thibaut si j'allais bien. Et sa voix semblait désorientée, apeurée. Mais je n'ai pas vue l'expression de son visage. Je ne voyais rien, je ne voulais rien voir. Ni de visages inquiets, ni de lumières aveuglantes. J'avais de toutes façons les yeux trop imbibés pour percevoir quoi que ce soit, à part quelques couleurs et mouvements, par-ci, par-là. Je préférais plisser les yeux très forts, pour que je puisse m'endormir et partir loin. Mais je n'y parvenais pas. Thibaut m'a déposé dans la voiture et a attaché ma ceinture. Il a pris le volant, a activé le contact et a pris le chemin de sa maison. J'espère qu'il n'avait pas trop bu à ce moment là.~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~
02:41
Arrivée chez Thibaut, je me suis directement dirigée vers la salle de bain afin de prendre une douche. Il fallait absolument que je me lave. Que j'enlève cette odeur de cigarette de ma peau, l'odeur de bière qu'on m'avait renversé dessus. Ainsi que les moindres sensations de caresses et de baisers que je pouvais encore ressentir sur mon visage, sur mes bras. je me sentais sale. Sale d'avoir fait ce que j'ai fait. Sale d'avoir dis ce que j'ai dis. Je ne m'étais jamais sentie aussi mal de toute ma vie. Je sentais l'eau couler le long de mon corps et, malgré le jet d'eau puissant et ma peau sensible, je ne ressentais rien. Pas même un quelconque soulagement. Même les doigts qui s'étaient posés sur moi faisaient plus de mal que les gouttes venant s'écraser sur moi. Je voulais tout oublier. Tout.
Enfin sortie de la douche, j'ai tourné la tête vers le miroir. Je suis resté figée devant celui-ci à fixer mes yeux rouges. Non seulement je me sentais sale, mais désormais, je me sentais laide. Comment ai-je pu croire seconde qu'on pouvait m'aimer ? Que je méritais une personne aussi parfaite ? Je ne m'étais faite que des idées voilà tout. Et désormais je n'étais que la rêveuse, la naïve. Je ne pouvais plus espérer aucune forme d'amour qui puisse me convenir désormais. Je n'étais qu'une ordure. Et dans le miroir je pouvais voir une tache rouge dans mon coup. Apparemment malgré la douche, on dirait bien que le rouge à lèvre était tenace. J'étais toujours rouge après l'avoir effacé, mais cette fois c'était parce que j'avais trop frotté.
Je sortais de la salle de bain en pyjama, le regard toujours vers le sol. Ne voulant pas croiser celui de Thibaut qui s'inquiétait. Mais je ne voulais rien lui dire. Tout ce que je voulais, c'était plonger dans les draps et essayer de ne plus penser à ce qu'il s'était passé. Mais il était impossible de dormir, toutes les images ne faisaient que défiler et se rembobiner dans ma tête. J'en tremblais de désarroi dans mon lit. La pire des images fut sûrement celle de Maurinne qui me rejetait. Comme si je n'étais qu'une saleté, comme si je ne représentais et que je ne valais rien. Je n'étais rien pour elle, je ne l'avais jamais été, et je ne le serais jamais.
Thibaut me regardait gigoter dans mon lit avec pitié, ne sachant pas quoi faire. Il me parlait de temps à autre, pour essayer de me changer les idées.
- Tu veux qu'on regarde Twilight ?
Il faisait ça pour moi car il détestait, comme je l'ai dis. Mais je n'ai pas répondu.
- Tu veux écouter Britney Spears ?
Mais je n'ai pas répondu.
Et au bout de quelques instants, sachant bien que je n'allais pas parvenir à dormir dans ces conditions je lui demandais :
- Je peux dormir près de toi ?
Je l'ai rejoins et je me suis blottie contre lui. J'avais besoin d'être rassurée. J'avais besoin de bras pour m'enlacer. Une étreinte sincère et vraie. Une étreinte qui me dirait " tout va bien se passer ".
- Que s'est-il passé Deb.. ?
...
- Deborah, s'il te plait.. j'aime pas te voir comme ça.
Je relevais la tête vers lui. Il me regardait avec un regard de chien battu. Il s'inquiétait. C'est tout ce que je savais faire, rendre les gens mal.. Je n'étais pas capable de rendre quiconque heureux, même pas moi. Il posa sa main sur ma joue et reprit sa question de nombreuses fois. Mais même si je voulais lui parler, je ne pouvais pas, la douleur prenait trop de place dans ma gorge nouée et il était pour moi impossible de dire quoi que ce soit.
Il n'y avait que mes yeux pour pleurer. Alors j'ai passé ma nuit comme ça, à pleurer dans les bras de Thibaut, avant de m'épuiser de chagrin et de m'endormir. En espérant tout de même au plus profond de moi que tout ce qu'il s'était passé quelques heures auparavant n'était qu'un horrible cauchemar.03:00
...
5h37
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7h19
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8h00
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*message de maman*
- coucou mon amour, n'oublie pas de revenir pour 15h ! bisous je t'm !
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hors des flots
Teen Fictiondeborah a 17 ans. elle aime la natation mais surtout, elle aime Maurinne, une fille de son lycée. mais dans le monde dans lequel elle vit, être "différent" n'offre pas que de bonnes choses. mais malgré les problèmes, deborah sait qu'il n'y a qu'une...