- Madame kane comment avez vous vécu ces moments de supplice ?
- accusé d'un meurtre qu'on a pas commis a dû être une rude épreuve , comment vous sentez vous ?
- Votre fils doit vous manquer , comment allez vous passer ce cap et comment se passera votre réinsertion ?
Les agents de sécurité nous aidaient à passer en repoussant les journalistes , j'avais fermement tenu le Bras de mon avocat qui ne cessait de dire aux journalistes que je ne répondrais pas aux questions . Arrivée devant une voiture qui est sienne , il me fait entrer derrière à ma demande et contourne pour prendre le volant . Le flash des journalistes nous poursuivait, c'est comme une course poursuite , ils se bousculaient les uns des autres pour pouvoir prendre la bonne photo , c'était ainsi jusqu'à ce que Mr daff démarre en trombe et que nous disparaissons de leur champs de vision . Ce fut un soulagement pour moi , j'étais libre , je suis libre . J'allais pouvoir prendre mon fils dans mes bras , revoir mes parents , mes proches , reprendre ma vie en main .
Un silence gênant règne dans la voiture mais je n'avais rien à dire si ce n'était le remercier et comment pouvais je remercier un homme qui a braver la mort pour me sauver en ne me connaissant même pas réellement, pourtant il aurait pu m'abandonner , se retirer après les nombreuses menaces de mort qu'il reçut , il aurait pu se dire que je n'en valais pas la peine mais il a cru en moi . Maintenant la véritable une des coupable est derrière les barreaux , j'aurai bien aimé ne pas ressentir de la peine pour elle , mais saurait été hypocrite et insensée de ma part de dire que je ne ressens ne serait-ce une once de pitié pour elle . Tout ce que j'espère maintenant c'est qu'il retrouverons aussi sa complice qui j'en suis certaine est la meurtrière de mon mari .
Arrivée chez moi , émotionnellement j'étais apaisée , à peine mon fils dans mes bras que je me suis laissé choir sur le fauteuil en pleurant , lui aussi s'y est mis , je ne pourrais vous expliquer ce sentiment dominant tout mon âme , mes parents de même que mon avocat , yacine , Amira et Rachid , nous regardaient d'un regard commun , affichant le même ressentis , comme s'ils étaient fascinés de nous voir ainsi .
Je suis prête à avancer maintenant et à me reconstruire, je me sens revivante , je peux le faire et je le ferai pour mon fis , pour ma famille et pour moi . Je me rappelle qu'à la mort de seydina je refusais de montrer ma tristesse et la vive douleur que m'affligeait sa perte , je ne parvenais pas à oublier , je ne le voulais pas ou c'était que je ne pouvais pas tout simplement . Je bloquais toujours sur l'événement de sa mort en culpabilisant de ne pas l'avoir prévenu , de ne pas avoir été plus méfiante et c'était chaque jour la même lamentation , à mon réveil jusqu'au couché , comme une ligne de vie brutalement interrompue. Pourtant je refoulais mes blessures en m'entourant d'une carapace et voulant faire croire à tout le monde que j'avais passé le cap . Je cherchais lamentablement et sans répit à reprendre une vie normale mais ça ne passait pas et aujourd'hui je sais pourquoi , parce que j'avais peur d'affronter le monde sans lui , j'avais peur de paraître faible , j'avais peur d'être vu comme une simple veuve , j'avais peur de l'oublier et de tourner la page . Mais maintenant il est temps , pour moi et surtout pour mon fils d'aller vers l'avant , bien que mon amour pour lui ne disparaîtra jamais et il restera à jamais l'amour de ma vie , il faut que j'avance même si j'ai mal et qu'il manque à tout mon être , quand Dieu a décidé l'homme ne peut que s'y résoudre . Je n'avais pas fait ce qu'il fallait faire et à présent j'ai la chance de le faire . Je vais pour de Bon faire mon deuil et en ressortir le cœur apaisé et la tête haute , j'en suis sure que c'est ce qu'il aurait voulu que je fasse .
Dans la salle de bain , appréciant le contact de l'eau chaude sur mon corps , mon esprit fit volt sur ce qui s'est passé ce matin lors de mon procès .
