J'étais devant sa maison qui bordait la national. C'était une grande maison bourgeoise des années 30. Trois étages la composait. Chaque pièce avait sa grande fenêtre. Mais la plus grande restait celle de ce qu'il me semble être la cuisine. Elle était là devant cette fenêtre. Elle me regardait, tandis que j'étais dans ma voiture. Dans des embouteillages. Je pouvais lire sur son visage de la tristesse, oui elle était triste. Il y avait aussi une pointe d'énervement. Son regard porté sur moi était vide. Je ne sais pas pourquoi mais mes amis ne l'ont jamais aimé. Ils l'a traitait mal. Tout le temps. Quant à moi je restais de côté quand il l'humiliait. Je n'ai jamais agi. Je les connais trop bien pour vous dire, que ça n'aurait servi à rien que je m'interpose. Elle l'avais compris. Et c'est pour ça qu'elle ne me regardait pas avec méfiance. Je la regarde encore, elle aussi. Puis elle baissa les yeux et partie après un court instant d'hésitation. La voiture qui était dans les bouchons avança un peu. Suffisamment pour que je vois à travers une autre fenêtre, qui elle menait au salon, cette fille. Elle avait maintenant un grand et radieux sourire. Elle riait sans fin. J'en aurais presque pu percevoir le son. Je fus pris d'une immense rage, comme jamais auparavant. Comment une famille pouvait elle croire en ça. Ce sourire n'est autre que le reflet de la joie des autres, et ses éclats de rires ne sont que des crises de larmes refoulées. J'en prend enfin conscience. Certaines personnes vivent avec des choses tellement grosse sur le cœur, qu'il est impossible de le voir, car elles ont une habitude, cette habitude de tout transformer en joie. Comme un mélange de deux solutions chimiques. Mais on sait tous que quand on mélange deux mauvais produits il y a une explosion. Elles joues avec le feux. Un feu dangereux, créé par des personnes qui sont aveuglés par leurs égos surdimensionnés. Et un jour elles vont exploser. Soit commettre des attentats, soit se suicider, soit les deux. J'ai décidé qu'à partir d'aujourd'hui, j'irai lui parler. Quitte à me faire lyncher à sa place. Je veux la protéger.
VOUS LISEZ
Libre
Short StoryRegistre de nouvelles sur des thèmes variées. Libre est mon esprit, libre sont ces nouvelles. Bonne lecture