Ryan
Je la connais timide, réservée, joueuse, insouciante, amoureuse, heureuse, malicieuse, triste, peinée, touchée, mais pas furieuse. Elle était prête à taper ma sœur, j'en suis sûr. Bien que Jenny l'aurait mérité, j'ai bien fait de les séparer. Puis ma sœur aurait été capable de porter plainte contre coup et blessure.
Aux mots de Jenny, Bonnie doit la prendre pour une fille égocentrique et bourrée de fric. Ça a un semblant de vérité, mais ma sœur ne l'a pas dénigré car elle l'a prend pour une roturière, mais parce que elle ne supporte pas de me voir avec une une autre fille que Hannah. Bien sûr, elle voudrait me voir avec une fille de mon milieu. Mais ce n'est rien comparé à ses envies de me remettre avec mon ex.
Pour ne pas croiser Jenny, nous nous sommes éloignées de mon immeuble pour faire redescendre la pression. Bonnie marche devant moi, les bras croisés. Elle porte toujours sa petite tenue de sport : son legging noir qui lui font des jambes et un postérieure moulant, et sa veste fourrure marron. Ses cheveux mal coiffés et emmêlés montrent une facette d'elle détendue et simple. Je détourne le regard. C'est pas le moment de la matter. Comme à chaque fois, mon bas-ventre se réveille à un simple coup d'œil insistant sur ses courbes.
Quand j'ai entendu la voix de ma sœur, j'ai pas réfléchi et me suis rué à la recherche d'un vêtement qui pourrait cacher ce qui se passait dans mon caleçon. Mais elle m'a vite refroidi quand elle a désigné salement Bonnie.
— T'as pas peur qu'elle saccage ton appartement ? me demande-t-elle avec rancœur et dégoût après qu'elle s'est assise sur une rampe d'escalier d'un immeuble de pierre au hasard.
Sans attendre, je me joins à côté d'elle et lui répond en haussant les épaules :
— Je m'en fous.
Elle lâche un petit ricanement nerveux.
— C'est vrai que t'as l'argent pour t'en payer un nouveau, se rappelle-t-elle en regardant les voitures passées dans la rue en face.
C'est pas cette raison là. Je préfère être avec Bonnie et que Jenny se défoule sur mes affaires que de laisser ma petite amie en colère et seule. J'ai la nette impression qu'elle le sait au fond d'elle, mais que la raison qu'elle a nommée est juste pour se moquer d'elle-même, et de Jenny en même temps, peut-être aussi de moi. Je ne réponds rien et n'accorde pas d'importance à sa mauvaise humeur.
— Je savais pas que t'étais prête à vendre ton beau visage dans une bagarre...
Elle plante son regard dans le mien avant de dériver sur mes lèvres où un sourire amusé doit s'y lire. Elle ne sourit pas, mais ses yeux le font.
— Je suis tellement peu crédible à ce point ?
— Non. J'ignorais cette part rebelle de toi.
— Y a beaucoup de choses que tu ignores de moi.
J'aime ce ton de sa voix joueur. Nous nous sourions .
— Comme la façon dont tu pourrais passer tes lèvres sur moi...
Elle écarquille les yeux, passe un regard rapide sur mon buste avant de froncer les sourcils. Je passe pour un obsédé, mais j'aime tellement la chercher, encore plus si ça peut lui changer les idées. Je dois avouer que j'en veux à Jenny d'avoir gâché le moment formidable qu'on passait.
— Tu feras moins le malin quand je te ferais crier à en exposer les murs, me déballe-t-elle en haussant les sourcils d'un air détaché.
C'est sûr. Elle n'imagine pas l'impact que produit ses paroles sur mon corps entier. Par son regard coquin, je comprends qu'elle ne se retiendra pas pour se montrer dominante. Bonnie est fascinante, Jenny est tellement aveuglée par l'histoire que j'ai eu avec Hannah qu'elle ne voit même pas l'ange que cette magnifique femme est.
Attendrie par elle, je pose ma main sur sa joue. Elle cesse immédiatement de rire comme si le temps venait de s'arrêter. Sa peau pâle est laiteuse et particulièrement brillante sous la lumière des lampadaires et des fars des voitures ne s'imaginant pas une seconde à quel point il l'a rende si jolie.
Ses beaux yeux sombres sont mystérieux et entrent dans mon esprit avec une facilité qui me fait demander si elle n'est pas en train de lire mes pensées. Ces derniers observent chaque particule de mon visage avec concentration, aidés d'un silence harmonieux malgré les klaxons, le mouvement dense des passants sur le trottoir juste à côté de nous et des voitures usants de leur moteur pour tenter d'accélérer à cause de la circulation de New-York à cette heure-ci.
Ses lèvres sont fermes, mais pulpeuses. D'habitude marquées par un rouge à lèvres de la même couleur que ses cheveux, à se demander si cette couleur de maquillage n'a pas été fabriquée pour elle. Rarement, elles ont cette teinte naturelle et pure d'un rose frais.
Derrière ce physique doux et innocent se cache une vraie femme, très jeune, mais une adulte bien plus mâture que certains le sont. Elle est sensible, mais forte à la fois. Pas une seconde, elle se serait laissée faire par Jenny si je ne serais pas intervenue.
Ma sœur était la méchante dans l'histoire bien que Bonnie a éclaté d'une vulgarité que je ne lui connaissais pas, mais qui a montré de la confiance en elle et du répondant, pas que pendant notre partie de défi.
Comment j'ai pu vivre sans elle, sans cette femme extraordinaire à mes côtés ? Je suis raide dingue d'elle, vraiment. Elle fait ressentir le vrai moi, le vrai humain, pas l'homme riche qui donne une image de mec raffiné et soigné. Le Ryan, celui que j'avais enfouis il y a bien longtemps par trop de souffrance. Elle fait ressentir mon naturel doux et gentil, celui qui m'a été donné gracieusement par ma mère.
Je l'embrasse en laissant ma tête dérivée vers la sienne, lui offrant mes lèvres comme si elles pouvaient en faire ce qu'elle voulait à partir de maintenant. Directement, elle ouvre la bouche, m'aspire, referme ses lèvres contre les miennes avant de plonger sa langue à l'intérieur de moi passionnément.
Sa salive entre en contact avec la mienne, chaque pores de sa bouche est un cadeau et je la veux davantage. Ma main se glissant derrière sa nuque, s'entremêlent dans ses cheveux. Sa langue va plus profondément dans ma bouche.
Aucun de nous ne veut discuter de ce qui s'est passé ce soir. J'ai d'autres choses plus importante à penser à ce moment-là.
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La Maladresse de T'aimer [Is it Love ? Ryan]
Hayran KurguCarter Corporation, grande firme influente de New-York est l'entreprise que choisit Bonnie comme premier travail en tant qu'assistante de direction. À 22 ans, elle est une jeune femme assez mignonne, discrète et soignée mais quelque fois maladroite...