Chapitre 2

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Mashirao s'arrêta, essoufflé, à la fontaine de l'école. Il laissa ses larmes rouler le long de ses joues. Il resta ainsi, le regard perdu, pendant au moins cinq bonnes minutes, jusqu'à ce qu'une voix grave et masculine l'interpella:

"Oi oi oi, Mashirao, viens ici poupée, pleure pas comme ça, ça ruine ta beauté."

C'était Bakugo, le prodige de l'école, un garçon arrogant au tempérament explosif. Il était allongé sur le banc près de la fontaine et fixait le ciel avec indifférence. Bakugo s'était toujours comporté comme un vrai salaud, et Mashirao était étonné de la manière dont il venait de lui parler.

"Bakugo, depuis combien de temps es-tu là?" demanda calmement Mashirao.

"Je suis resté ici toute l'après-midi, je faisais l'école buissonnière."

Mashirao soupira et vint s'asseoir sur le banc, près de Bakugo qui changea de position afin de laisser plus d'espace à Mashirao.

"C'est Todoroki, je me trompe?"commença Bakugo.

Mashirao manqua de s'étouffer, ce qui arracha léger rire à Bakugo. Mashirao ne l'avait jamais vu rire jusqu'à présent.

"C'est tellement évident, il n'y a qu'à voir la manière dont tu le dévores des yeux."

Mashirao se mit à rougir. Si Bakugo l'avait remarqué, c'était peut-être aussi le cas de ses autres camarades!

"Si seulement il n'y avait pas Koji, hein, c'est ce que tu penses?" continua Bakugo.

Mashirao ne répondit pas aux provocations de Bakugo et se leva du banc, il en avait trop entendu. Bakugo, lui attrapa violemment le bras.

"Où tu crois aller comme ça salope? Tu restes là." dit sèchement Bakugo.

Mashirao soupira de nouveau.

"Très bien." lâcha Mashirao, tentant de canaliser sa colère.

"OK. Pour en revenir à Todoroki, il n'a pas toujours eu la vie facile et c'est l'amour et la douceur de Koji qui lui ont permis de remonter la pente. Todoroki n'en a rien à battre de toi."

Mashirao grinça des dents et se libéra violemment de l'emprise de Bakugo.

"Si tu viens m'adresser la parole pour me rabaisser, il faudrait mieux que tu te taises" répondit Mashirao.

Ce dernier se leva pour de bon et tourna le dos à Bakugo.

"Mashirao, attends, je n'ai pas fini. Ce que je voulais te dire, c'était que je pouvais te donner ce que Todoroki n'était pas capable de t'offrir."

Mashirao ne se retourna pas et continua sa route, feignant d'ignorer les paroles de Bakugo. Cependant, sa proposition ne le laissa pas de marbre. Mashirao ne pouvait s'empêcher d'y penser, mais il devait rester fidèle à Todoroki, Bakugo n'était pas en mesure de lui faire changer d'avis.

Toi toi mon toitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant