Chapitre 3

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Charlie pleure.

à force de courir , ses yeux s'embuent de larmes de désespoir, et elle détale le plus vite possible dans la grande cour, en étant passée par la porte qui lui permet d'y accéder . Elle fait frémir l'herbe verte coupée au ras par le rythme de ses pas . Les murs de son établissement , baignés par la lumière éclatante de la lune, se dressent autour d'elle tandis qu'elle s'empresse de sortir le trousseau de clefs qu'elle avait trouvé dans le pot de fleurs.  Son esprit bouillonne de questions ;

Qui est cet entité ? Un fantôme revenant? Que va t-il lui faire? Est ce qu'il veut lui faire du mal ?

La jeune fille entend les pas de cette créature se diriger vers elle . La silhouette crie quelque chose après elle, mais Charlie n'écoute pas, ses oreilles sifflent et les tintin des clefs s'entre choquant les unes les autres couvrent tout autre bruit . Ses mains tremblent mais elle essaye de passer comme elle peut les clefs dans la serrure de la grande entrée en baie vitrée de l'autre côté de la cour , pour parvenir à accéder aux salles de cours.

Elle a trouvé ! Il s'en est fallu de peu , car la seconde d'avant, l'individu tendait la main dans sa direction, et si il avait pris l'avance de deux ou trois mètres, il aurait pu attraper la lycéenne très facilement . Charlie pousse le battant de l'immense porte transparente et s'engouffre dans un grand couloir.

Des escaliers en colimaçons et couverts de faux marbre s'offrent à elle . Cette dernière les grimpent quatre à quatre , toujours dans le noir complet. Elle sent son souffle épuisé résonner dans ses oreilles à mesure qu'elle les monte. Elle fonce à l'aveuglette, pas le temps de respirer; les pas dans son dos se font de plus en plus rapide et de plus en plus forts. Charlie ne sais plus quoi faire; elle est arrivée au troisième étage, le dernier, en soi. Il n'y a que l'escalier central, par lequel elle vient de monter en conséquent, par où on peut accéder à la sortie.

L'adolescente ne sait plus quoi faire. Elle se retourne et fait la première chose qu'il lui vienne à l'esprit ;

- Laisse moi tranquille! Réussit-elle à placer entre deux sanglots.

La silhouette s'avance; elle a ralenti , depuis la montée endiablée des escaliers. Elle s'approche de Charlie , et , celle ci , comme elle ne sais pas quoi faire d'autre...

La gifle .

Sur le coup, la victime semble désorientée . Elle vacille , en se tenant la joue , qui est immaculée d'un rouge irrité. Charlie est elle même surprise et choquée par son geste. Elle entend la personne devant elle gémir, et sur le coup , a une hésitation.

Mais cela ne prend qu'une fraction de seconde; La jeune fille reprends ses esprits et dépasse l'intrus en le poussant d'un coup à l'épaule au passage. Dans la descente, elle prends conscience que ses larmes lui gâchent la vue et les balaient d'un revers de mains rageur. Charlie profit de cette action pour regarder en arrière et pousse encore un cri d'effroi. Il la suit toujours ??

- Qu'est ce que tu me veux? fiche moi la paix !

- Mais arrête de courir comme ça ! tu veux te faire mal ou quoi ?

Hein?

Charlie se stoppe en pleine course . Elle s'attendait à tout, sauf ça . Elle est désorientée . La voix de l'apparition est faible , mais elle est grave et tonnante, comme celle d'un homme .La fugitive n'a pas remarqué qu'elle se tenait en plein escaliers du premier étage . Cette situation lui rappelle quelque chose. Ah, oui . Sa course poursuite avec ses amis, lorsqu'ils étaient en train de se balader clandestinement dans les couloirs de l'enceinte de l'établissement pendant les inters cours. Un surveillant les avaient repérés , et il ne cessait de les poursuivre . Elle était tombée en bas des escaliers. On a du appeler les pompiers, qui étaient arrivés par le portail de derrière. Et c'est exactement ce qui est en train de se passer, d'ailleurs. Charlie tombe, face conte terre. Elle va certainement se rompre le cou.

Elle voit sa vie défiler devant ses yeux. Oh, il n'y a pas grand chose à voir, vu la banalité se sa vie. Et elle voit aussi le sol se rapprocher de son visage, au ralenti. Elle perçois un semblant de voix, celle de l'homme derrière elle .

Mon intrusion aura eu raison de moi, pense t-elle . Elle n'aurait jamais du aller dans un endroit pareil, à une heure pareille. Charlie ferme les yeux.

Elle attends .

Encore. Un peu trop longtemps. Un bruit sourd résonne sur le sol. Sans doute son crâne, dans sa chute...

Mais non.

Elle sent ses jambes heurter le sol, mais sa tête est épargnée. Par quoi? La jeune fille n'en sais rien.

Elle sent que , au fur et à mesure, tout se calme. 

Il n'y a plus aucun bruit , à part celui de son souffle saccadé . Charlie ne voit rien du tout . Elle est dans le noir complet, et seul , à quelque mètres, un rayon de la lune perce la baie vitrée dans l'obscurité. Contre sa joue , quelque chose semble se soulever et se s'abaisser en rythme. Elle entend un râle . Ses yeux papillonnent , et elle essaye de s'habituer à ce que la visibilité ne soit pas très avantageuse.

Charlie essaye de bouger, mais quelque chose la retient . Elle pose ses mains frêles sur de grosses poignes qui maintient sa tête contre un truc ...

Tout doux.

- Ch... Charlie ?


Rencontre sous les étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant