Rencontre sous les étoiles

Chapitre 5

Le jeune homme tient Charlie par le poignet. Les deux jeunes gens traversent la grande cour verte, toujours éclairée par la lumière blanche de la lune. Le sauveur de la lycéenne marche lentement, de sorte que celle ci digère la situation. Charlie est un peu plus sereine, maintenant ; l'aspect terrifiant de l'école à disparut, faisant place à une obscurité rassurante. Elle n'est plus seule, désormais ; elle sait qui est là , et qu'elle n'a pas a avoir peur. Même si la jeune fille ne connait rien de ce garçon, sa peur a disparu , comme par enchantement. Elle se sent en sécurité.

Ils montent calmement les escaliers qui mènent aux salles de classe et aux clubs, bureaux, ou lieux de l'établissement. Une fois arrivés au dernier étage, ils se dirigent dans un couloir. Les pupilles de Charlie se sont habitués au noir, désormais, elle voit mieux qu'avant. L'ambiance est de moins en moins oppressante. Cela permet à Charlie de voir son lycée sous un autre angle. Le garçon s'en rends compte, et ça parait lui plaire; il sourit , et l'obscurité n'empêche pas à Charlie de l'apercevoir.

Charlie et l'inconnu passent devant quelques clubs; cet établissement en compte 10; le club de sport, le club de jardinage, le club de lecture et d'écriture, le club informatique, le club d'arts, le club de chearleaders, le club de cuisine, le club de musique et le club de photographie. Charlie appartient au club d'art , de photographie et de cuisine. Nos deux adolescents bifurquent dans un couloir qui mène jusqu'à la "salle à outils " du club de jardinage.

- Tu as toujours les clefs ? demande le rouquin.

Charlie lui tends le trousseau. Le garçon le saisit et tourne une clef dans la serrure. La porte s'ouvre , laissant échapper une odeur de bois mouillé, comme celui dans des garages à voiture. La jeune fille adore cette odeur spéciale; ça lui rappelle la cabane de ses grands parents. Charlie hume l'air. Elle n'était jamais entrée dans cette salle, mais elle l'adore déjà. Le temps qu'il faut pour Charlie à lorgner les étagères de pelles, balais, scie, graines et plus encore, son acolyte revient, une échelle pas très grande avec un bois lisse et poli dans les mains. La lycéenne l'aide comme elle peut en tenant l'autre bout, pour la faire passer à travers la porte.

- Pourquoi une échelle ? demande timidement Charlie.

Le garçon ne lui réponds pas; il lui adresse un sourire confiant suivi d'un clin d'œil discret et les deux ados traversent le couloir, l'échelle polie les séparant. A force de marcher, ils arrivent à la hauteur d'une fenêtre au dessus d'eux. Le garçon saisit l'échelle et pose le haut contre l'ouverture de la fenêtre et le bas sur le sol.

- Les dames d'abord, dit le jeune homme en s'inclinant comme pour une révérence, en l'invitant à monter.

Charlie , intriguée, grimpe les barreaux et pousse la vitre. Lorsque sa tête dépasse, elle se peut s'empêcher de sursauter de surprise.

Une mer de tuiles s'étend presque à perte de vue. La jeune fille tourne la tourne la tête à droite et à gauche; cette fenêtre à accès au toit, elle le savait, mais d'en bas, on n'aperçoit pas les tuiles, depuis la cour. Charlie s'accroche au toit couleur ardoise. Les tuiles sont plates, mais pas très glissantes pour autant. Elle se hisse par dessus l'ouverture, et une brise légère vient faire valser ses cheveux roses. Charlie est à quatre pattes, elle à peur de tomber et son rythme cardiaque augmente soudain .

- J'ai peur de tomber.

Au fond de Charlie, elle se demande si elle à bien fait de dire une telle chose, car le garçon se sent soudain frappé par quelque chose d'invisible. La fillette l'observe d'un regard interrogateur le temps qu'il reprenne ses esprits.

- D'accord, laisses moi monter en premier, dans ce cas là, lance t-il, un sourire triste aux lèvres.

Pendant qu'elle descend, des questions en plus affluent dans sa tête, qui en est déjà remplie. Pourquoi ces sauts d'humeur ? Pourquoi cette tristesse ? Elle n'a pas de temps pour s'interroger plus que ça ; le garçon lui tends la main ; il est déjà monté en haut de l'échelle . Charlie la prend et ressent une secousse; il l'a tirée vers l'avant et désormais ,elle est assise sur les tuiles ,un peu sonnée.

Charlie ferme les yeux et les ré-ouvre. Elle regarde droit devant soi, s'affale et réfléchit. Elle est sur le toit de son lycée. En pleine nuit. Avec un parfait inconnu , ou si l'on préfère, une légende vivante. Qui aurait cru un truc pareil, surtout venant d'une fille comme elle, timide , naïve et tête en l'air ? Que va en penser son père ? Et dire qu'elle était venue ici juste pour un sac oublié. Elle va rater l'anniversaire de son cousin , et elle n'aura sûrement pas le temps de faire sa punition...

Les étoiles éclaire les deux adolescents. De sa ville , ou toutes les lumières empêchent de les voir clairement , Charlie n'y faisait attention que quelque fois. Mais là, elle ne pouvaient les ignorer. Aucune lumière ne peut la gêner d'assister à ce spectacle.

Des multitudes points blancs brillants s'élèvent au dessus de leur têtes. "Multitude" en soi est un euphémisme , Il y en a des milliards et des milliards, les compter serait pire que compter des cheveux sur une tête. On peut même désigner la voie lactée, car celle ci est marquée par une légère teinte de bleu turquoise. Dans cette couleur affluent de minuscules planètes, plus petites que celles en dehors de ce champ, mais distinctes. Grâce à ses cours de sciences, elle peut deviner dans ce ciel parsemés des galaxies , toutes aussi sidérantes les unes que les autres . Cette chose est incroyable au yeux de Charlie.

- Tu dois être épatée, mais moi, j'en ai pris l'habitude , depuis tout ce temps.

Charlie a l'impression d'être dans une sorte de transe. Ces étoiles sont presque aussi nombreuses que ses questions à l'égard de ce garçon. Depuis tout ce temps? Il habite ici ? Que fait il ici ? Qui est t-il ? Que lui ai t-il arrivé...

- Haha ! Tu es vraiment dans la lune, si l'on peut dire. Charlie, la fille des étoiles ! S'exclame le garçon.

La concernée se redresse en riant un peu malgré elle .

- Tu m'a déjà donné un surnom, mais moi, je ne connais même pas ton nom. Comment tu t'appelles?

Charlie a conscience qu'elle risque gros en posant cette question. Un simple nom peut faire tant de choses... Le garçon en à conscience aussi . Il plisse les yeux, d'un air amusé.

- Elijah. Moi c'est Elijah !