Sang

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Gouttes de sang qui dégoulinent
Sur les parpaings, les gouttes sanguines

Le ciel est noir comme un cœur d'orage
Les rêves s'envolent au travers des nuages

Les yeux mi-clos les bateaux accosté
Voiles rabattues visages fermés

Le sol est rouge sous les pieds gelés
Les flammes brûlent dans les enfers bleutés

Le monde s'endort sur un ouvrage oublié
Et on s'active nous chèvres apeurées

Le rire est moite et la chair crue
Larmes arides remplissent rivières nues

Les cris deviennent silences pesant
Une aura de tempête souffle sur les corps dansants

Jamais le temps fut si rapide
Jamais la vie paru si longue et vide

Une onde surpasse les contours des dessins
Et les mains abîmées traces des chemins

Pensées lointaines dans ce pétrin camouflé
Les idées se démêlent pour mieux s'entortiller

Apollinaire décrète que de ce monde nous sommes las
Quand tout à coup les livres s'entassent

Les allumettes flambent les rideaux fleuris
Les orties inondent les prairies

Quand la moitié du monde se réveille
L'autre entame sont tour de veille

L'incompréhension des présents
Déclenche la terreurs des futurs

(Écrit le 12/05/2020)

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