La bonne fréquentation

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2/ la bonne fréquentation et ces effets positifs :

L'homme étant, comme on dit, civil par nature, il doit donc chercher la compagnie des autres pour se mêler à eux. Si tel est le cas, si le contact avec les autres est quelque chose d'inévitable autant donc joindre l'utile à l'agréable et choisir une bonne compagnie pour passer avec elle son temps, faire ses voyages et ses déplacements.

Un seul coup d'œil à nos réunions d'aujourd'hui nous fait éprouver de profondes douleurs et amertumes pour le sort triste de celles-ci devenues le lieu de prédilection de la diffamation, des commérages, des bavardages, des mensonges, et autres manifestations de l’oisiveté. La détresse ressentie croit encore et toujours quand on compare nos assemblées avec celles des vertueux dont nous citerons quelques exemples dans le présent article.

Les Compagnons du Prophète étaient les plus grands vertueux

Allah (le Très Haut) a choisi pour son Prophète ( ) les meilleurs compagnons, les fleurons de cette Oumma, ceux là même qui sont les plus purs de cœur et d’esprit, les plus versés dans les connaissances, les plus simples. Ce sont eux qu'Allah a choisis pour accompagner son Prophète, mettre en place sa religion en vue de diffuser l'islam à grande échelle.

Plus instruits que nous en toutes sciences, en matière de jurisprudence, de religion et d'orientation, leurs conseils pour nous sont plus valables et même plus sincères que les nôtres pour nous-mêmes. Ainsi, lorsque l'un d'eux exprime une opinion, le Coran ne tarde pas à corroborer son point de vue émanant, il est vrai, d’un cœur plein de lumière, de foi, de sagesse, de connaissance et de compréhension.

Si ces compagnons justes du Prophète ( ) tenaient des réunions, et ils en tenaient, celles-ci étaient pleines de foi et de bonté. Foudheil ibn Ghazwan raconte: "Moughaira et moi-même avions l'habitude de nous asseoir pour réviser un peu de jurisprudence et il nous arrive parfois de rester ainsi jusqu'à l'appel du muezzin à la prière de l'aube".

Quand ils se rencontraient ils se demandaient les uns aux autres de leur faire entendre quelques versets du Coran. Une fois qu'ils se sont réunis, Omar - qu'Allah soit satisfait de lui –a dit : «O Abou Moussa, parle nous de notre Seigneur. Alors celui-ci se mit à leur lire le Coran et eux à écouter.

Il n'est pas rare que l'un d'eux dise à l'autre et même à ceux qui sont autour de lui: "Asseyons nous pour faire en sorte qu'on croie, ne serait-ce qu'un instant, en Allah. Aussi le Prophète ( ) a, à plusieurs reprises, guidé des prières surérogatoires avec un groupe de ses compagnons. Il lui arrive d'aller rejoindre ses compagnons de Souffa(les pauvres parmis les compagnons) où un récitateur du Coran se trouvait parmi eux. Il s'assoit alors avec eux pour l’écouter.

Quand ils se retrouvaient ensemble ils se mettaient à étudier la jurisprudence régissant les bonnes œuvres, à chercher les voies et les moyens les plus susceptibles de les rapprocher davantage d'Allah. Ainsi Abdullah ibn Salam raconte :"Une fois que nous étions ensemble –nous les compagnons du Messager d'Allah ( )- nous nous demandions: si seulement nous connaissions l’œuvre qu’Allah (exalté soit-Il) aime le plus  pour que nous nous empressions à l’accomplir". Hadith Sahih).

Leurs discussions portaient sur des sujets tels: Qui sont les gens du Paradis? Quelles sont leurs qualités?

Mouslim dans son Sahih d'après Abou Said al Qudhriyyi -qu'Allah soit satisfait de lui a dit: «Rendant visite à un groupe qui était en session de prière et d'invocation dans une mosquée, Maaouya s'est adressé à eux en ces termes:« Qu'est-ce qui vous a fait réunir ici ? Ils dirent: Nous nous sommes réunis ici pour évoquer Allah. Il dit: Par Allah, uniquement pour cela? Ils répondirent: "Par Allah, c'est la seule et unique raison de notre présence ici. Il dit alors:« eh bien si je vous ai fait jurer ce n'est nullement par manque de confiance en vous mais parce que, malgré la position rapprochée que j'occupais près du Messager d’Allah, j’étais néanmoins celui qui rapportait le moins de ses Hadiths. Malgré cela, j'affirme qu'une fois, alors qu’il était parti voir certains de ses compagnons qui étaient en session de prière et d’adoration, le Prophète ( ) leur a dit: «Qu'est-ce qui vous a fait asseoir ici? Ils dirent: "Nous nous sommes assis pour évoquer Allah, pour le louer pour nous avoir guidé à l'Islam et pour nous avoir conféré, en votre personne, une si grande faveur. Il leur dit: "Par Allah, uniquement pour cela"? Ils répondirent: "Par Allah, c'est la seule et unique raison de notre présence ici". Il leur dit alors : «eh bien si je vous ai fait jurer ce n'est pas par manque de confiance en vous mais parce que l'ange Gabriel était venu pour me dire qu'Allah le Tout Puissant se vante de vous auprès de Ses anges".

Abou Talha raconte: "une fois que nous étions assis dans une cour entrain de parler, nous fûmes rejoint par le Messager d'Allah ( ) qui nous dit: « Pourquoi tenez-vous vos réunions au bord des routes? Eviter d'y être" (parce que cela encombre la route et permet de donner libre cours aux regards sans parler des autres inconvénients qui y sont liés). Nous répondions que nous y sommes sans arrière pensée néfaste. Nous en profitons pour évoquer Allah et pour discuter et parler (du Coran, de la révélation, des questions liées à la jurisprudence et de l'au-delà et ses conséquences)". Le Prophète ( ) nous dit alors : "Si vous y tenez, au moins respectez sa déontologie (c'est-à-dire si vous n'avez pas d'autres choix vous devez donc respecter les normes et les règles en vigueur en la matière):contrôler vos regards pour ne pas les jeter sur un interdit, répondre au salut adressé par les autres et recommander le bien et condamner le mal." (Rapporté par Mouslim.)

Ils étaient donc contraints de s'y asseoir, mais pour quelle raison? Pour évoquer l'au-delà, étudier la science et se renseigner.

Mais une fois que leurs discussions bifurquent sur un sujet incompatible ou requérant certaines connaissances qu'ils ne maîtrisent que passablement, les voilà vite rappelés à l'ordre par un hadith du Prophète ( ).

Ainsi Abou Hourayra à rapporté ce qui suit :

"Le Messager d'Allah ( ) nous a retrouvés un jour en pleine discussion au sujet de la Destinée. Il entra dans une telle colère que son visage en est devenu rouge comme si on y avait écrasé dessus une grenade. Il lança (menaçant) :"Est ce que c'est ce qu’on vous a commandé de faire, ou est ce que c'est l'objet du Message que je vous ai apporté? Ceux qui vous ont précédé n'ont péri qu'en raison de ce genre de discussions. Je vous engage à ne plus y revenir." (Rapporté par Al -Tirmidhi et déclaré authentique par Al Albani)

S'engager dans une discussion au sujet de la destinée, quand on sait véritablement de quoi on parle, n'est pas condamné, ce qui l'est et à juste titre d'ailleurs c'est d'en débattre sans connaissance et surtout sans argument à l'appui. Ainsi il arrive aux compagnons du Prophète ( ) de se plaindre des revirements de la fortune. Abou Darda raconte que "le Messager d'Allah ( ) nous a surpris un jour alors que nous parlions, non sans appréhension, de la pauvreté. Selon une autre version " nous discutions de la vie et de ses hauts et de ses bas dont la pauvreté que nous redoutions. Le Prophète ( ) nous dit alors : «Est-ce la pauvreté que vous craignez? Je jure par Celui qui détient mon âme dans Sa Main que les richesses de ce bas monde seront abondamment déversées sur vous au point que la moindre déviation du cœur de l'un de vous en aura celles-ci pour origine. Je jure par Allah que je vous ai montré un chemin clair de jour come de nuit." (Rapporté par Ibn Majah, et déclaré authentique par Al Albani).

Il y a dans ceci une bonne nouvelle donnée par le Prophète ( ) à la nation musulmane qu'Allah la rendra riche, bonne nouvelle certes mais assortie d'une mise en garde contre la tentation liée à la richesse, car la convoitise des biens de ce monde risque de faire dévier les cœurs qui étaient sur la bonne voie pour les faire égarer du droit chemin. C'est ainsi que la tentation se répandra. C'est pourquoi le Prophète ( ) ne craignait guère de voir ses compagnons croupir dans la misère, mais plutôt sérieusement ébranlés par la tentation de la richesse.

Ibn qayyim ajawzi à dit l’ami peut être de trois sortes différentes :

1) l’ami pour dont nous avons besoin de fréquenté comme nous avons besoin de la nourriture journalière pour maintenir la santé de notre corps, c’est l’ami indispensable.

2) l’ami qui est à l’égal d’un médicament, dont on besoin à des moments précis pour des situations particulières.

3) l’ami qui est comme une maladie, qui nous apporte aucun profit, mais que de la tristesse et de la fièvre.

Quelles est le bon ami ?

Les savants nous disent :1) celui qui te dirige vers Allah, exalté soit-Il, à travers ses paroles ou ses actes, car il est véridique                                   

2) celui qui te rappel à la moindre erreur, et ceci avec douceur, ton éloignement d’Allah, exalté soit-Il.

3) celui qui lorsque tu le vois ta poitrine s’élargi ton cœur s’apaise, et le sourire s’étend sur ton visage, et tu te s’en sécurité !

4) qui t’aides quand tu es dans le besoin, qui te rencontre avec un visage souriant, et qui t’inspire le bien.

Et Allah, exalté soit-Il, est le plus savant.

Hygiène de Vie d'un MusulmanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant