Une histoire de pardon

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Demeure de Robert Lewandowski, Munich

Robert Lewandowski

J'avais passé une sale journée. Le coach n'avait pas cessé de me faire des reproches à l'entrainement, et mes très chères sœurs n'avaient pas donné signe de vie. De mort. Le pire, c'était la douleur incessante qui me vrillait le cœur depuis deux mois. Depuis que Marco et Mario, mes deux amours, mes deux Aryarïsa, avaient fait leur valises. Sans manquer de me cracher tout leur dégoût à la figure, et de me signifier toute leur haine. J'étais resté sans broncher face à ce déferlement de violence, mais j'avais été tout de même été désemparé. Je leur avais raconté mon histoire, je leur avais ouvert mon cœur et ils m'avaient tourné le dos. Nos cinq ans de trouple n'étaient pas entrés en ligne de compte.

J'en avais été déçu, mais comment aurait-il pu en être autrement ? Qui pourrait aimer un assassin, un vampire, et par dessus tout le créateur de la plus grande mafia de tous les temps ? Qui pourrait m'aimer, mis à part les déjantés qui me servaient de famille ? Malgré le rejet de Marco et Mario, je devais faire comme si de rien n'était pour toute personne extérieure. Comme si je ne venais pas de me faire lâcher, comme si je n'allais pas mourir dans quelques mois... Toni et Mesut ne croyaient pas en cette hypothèse. Non, eux pensaient que mes deux Aryarïsa reviendraient sur leur décision. Parfois, j'avais l'impression qu'ils voyaient la vie au travers de lunettes roses (appelées Julian pour l'un et Joshua pour l'autre).

J'ouvris la porte et le parfum caractéristique de mes deux amants (ex-amants) me fit tourner la tête. Étonnamment, l'odeur était forte. Les larmes aux yeux, je décidais de m'installer dans mon salon pour digérer les souvenirs qui remontaient. Après avoir passé tant de temps à les faire disparaître, ils revenaient me hanter.

Lorsque je pénétrais dans le salon, j'eus l'immense surprise de trouver Marco et Mario. Agenouillés, le visage face au sol, et - Par tous les dieux ! - nus ! Grâce aux histoires que ma famille et moi partagions, je savais que c'était la posture d'un oméga en faute. D'un oméga en faute qui demandait pardon à son maître. Pourtant, malgré tout ce que j'avais dévoilé sur mon ordre, jamais je ne leur avais parlé de ce rituel. Je restais interdit.

- Je... Marco ? Mario ? Mais qu'est-ce que vous faites là ?

Je les relevais avec douceur. Ils gardaient les yeux obstinément baissés vers le sol. Où était passé le sang chaud de Marco ? La fougue de Mario ? J'en restais muet de stupeur. Reprenant mes esprits, je nous guidais vers le canapé.  Mes deux Aryarïsa se blottirent contre moi, paraissant chercher la chaleur de mon corps. Cette réaction me surprit. Ils m'avaient dit tout leur dégoût, et maintenant ils venaient se coller contre moi ? Qu'est-ce qui avait bien pu les changer ainsi ? J'attrapais un plaid pour nous couvrir.

- Vous pouvez me parler, vous savez ?

Pas de réponse. Je n'ai pas de mode d'emploi spécial omégas silencieux, moi ! Comment je fais ? Soudain, Marco prit la parole.

- Maître... Pardonnez -nous Maître s'il vous plaît, me supplia-t-il.

- Que... Vous pardonner pourquoi ? Tu n'es pas obligé de m'appeler Maître, tu sais ?

- On a été méchants Maître, intervint Mario. On vous a rejeté.

Ils baissèrent la tête.

- Mais... Je ne vous en veux pas pour ça ! C'est une réaction normale !

Silence. Bon sang... Je les pris dans mes bras, leur caressant le dos. Je leur chuchotais à l'oreille.

- Ce n'est pas votre faute. Je ne vous en veux pas.

Marco leva timidement la tête.

- C'e... C'est vrai Maître ?

- Bien sûr ! Je suis incapable de vous en vouloir... Dites-moi comment vous êtes arrivés ici s'il vous plaît, je suis curieux.

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