Le Jour Où Les Livres Se Sont Tus

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Le lendemain, on était dimanche, Solenn passa donc la journée avec ses parents, pour une fois. Elle hésita à leur parler du mystérieux travail offert par le bibliothécaire, mais se garda finalement de leur dire quoi que ce soit, craignant leur réaction. Elle les entendait déjà : «Mais enfin Solenn, tu es inconsciente, tu le connais à peine ! Solenn bon sang, grandis un peu, tu ne peux pas faire confiance à un inconnu! Je t'interdis, tu m'entends Solenn, je t'interdis d'y aller!» Mais le vieil homme était tellement gentil habituellement qu'elle ne pouvait pas penser qu'il lui veuille du mal. Il ne ferait pas de mal à une mouche ! Enfin, elle l'espérait.

Bien sûr à certains moments, la jeune fille redoutait un peu d'y aller, mais qui ne l'aurait pas fait? Elle avait si peu de précisions! Seulement, c'était justement cela qui était follement excitant : des livres et du mystère. Les deux meilleurs ingrédients pour s'amuser ! Que pourrait-il bien lui arriver après tout? Elle voyait mal un vieillard qui avait déjà du mal à marcher la frapper ou tenter de l'enlever !

Le soir, elle était toujours plongée dans ses réflexions, allongée sur son lit, en grand débat avec elle-même, lorsqu'elle s'aperçut qu'il était déjà presque minuit. Il fallait vraiment qu'elle dorme, sans quoi elle serait épuisée le lendemain. Après tout, elle aurait encore toute la journée pour réfléchir à ce qu'elle ferait et la priorité pour le moment était de se reposer.

1h30. Solenn ne dormait toujours pas. Il fallait cependant qu'elle y parvienne, faire une nuit blanche ne l'aiderait absolument pas. Se retournant encore et encore dans son lit, elle n'arrivait pourtant pas à penser à autre chose qu'au rendez vous qu'elle avait le lendemain. Bien sûr c'était terriblement angoissant, elle ne connaissait pas bien cet homme, mais elle brûlait également d'envie de savoir ce qu'était ce mystérieux travail, et cette envie était plus forte. Elle irait donc.

2h30. La jeune fille n'avait toujours pas trouvé le sommeil. Elle imaginait à présent différents scénarios farfelus sur le bibliothécaire, tous plus improbables les uns que les autres, mais qui avaient un point commun: ils se terminaient mal. Prenant une grande inspiration, Solenn essaya de relativiser et de se dire que ces pensées étaient normales, la nuit étant propice aux inquiétudes inutiles. Mais cela ne suffit pas à la calmer, et elle finit par prendre la résolution de demander à Louise, sa meilleure amie, de rester en contact par messages avec elle, pour appeler des secours au cas où cela tournerait mal. Finalement, après cette décision qui la tranquilisa un peu, Solenn finit par plonger dans le sommeil.