Chapitre 1

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-Caro !!! Tu m'as trop manqué ! J'ai juste un million de trucs à te raconter !! cria Elizabeth en me serrant dans ses bras.

 Ca faisait deux mois que je ne l'avais plus vue et j'avais presque oublié à quel point elle pouvait être bavarde. Elle savait ce que je venais d'endurer, elle savait qu'a tout moment je pouvais craquer, mais elle a fait comme si de rien n'était. Elle agissait comme ca pour être gentille, elle avait deviné que j'en parlerais quand je serai prête. C'est pourquoi je répondis le plus sincèrement possible :

 -Tu m'as manqué aussi Eli. Et tu sais bien que je suis impatiente d'entendre tes histoires dans les moindres détails. Ajoutais-je un peu ironiquement.

-Parfait alors tu vois j'étais a cette soirée chez Julie...

Et voila comment je me suis retrouvée, assise deux longues heures, à écouter les récits de vacances de ma meilleure amie. J'étais heureuse de la revoir, vraiment, mais je ne voulais pas rater les premières heures de cours de l'année. On s'est donc mis en route vers le gymnase ou le directeur annonçait comme chaque année la composition des classes.

 Dieu si tu existes fais que je ne sois pas dans la classe de cette grosse miss-je-sais-tout-parce-que-mes-parents-sont-riches j'ai nommé Mary Ridsard, pitié pitié pitié  pensais je,  je ne pouvais pas blairer cette fille ! Elle se prenait pour je ne sais trop qui et ca m'insupportais au plus haut point ! Elizabeth de son coté devait être en train d'espérer  tomber dans la classe de François. Elle le considérait comme un dieu depuis la rentrée de première et n'avait pas osé lui adresser la parole durant les 4 années qui ont suivi.  Je ne lui avais jamais avoué mais je trouvais ca vraiment drôle à quel point Elizabeth fantasmait sur ce type.

 -Chers élèves voici le moment que vous attendez tous... commença le directeur.

 Mon cœur battait à mille à l'heure. Question classe pourrie j'avais déjà donné, je méritais une classe parfaite. Ok la je rêvais mais bon l'espoir fait vivre n'est ce pas ?

 -... la rentrée. Dit-il pour achever sa phrase.

 Oui parce que notre directeur avait le dont d'essayer d'être drôle sans jamais y arriver.

 -Plus sérieusement, continua-t-il, je vais maintenant appeler classe par classe les élèves qui vont passer une année ensemble sans accrochage, ...

-juste dans le plaisir d'apprendre, ajoutais-je en prenant un air pincé, ce qui fit rire ma voisine.

Chaque 1er septembre il nous ressortait le même discours, mot pour mot. A force, on commençait à le connaitre mieux que lui. Elizabeth avait un rire loin d'être discret, c'est pourquoi les élèves qui se trouvaient autour de nous, s'étaient tous mis à la fixer.

Commencèrent alors de longues minutes d'énumération de noms qui me semblaient tous inconnus. Je n'étais pas quelqu'un de très sociable. Je connaissais les gens qui avaient été dans ma classe et c'était tout. Notre année comptait deux bonnes centaines d'élèves, et un rapide calcul me fit remarquer que j'en connaissais maximum la moitié. 

 J'étais sur le point de m'endormir quand un nom attira mon attention : ELIZABETH MARSHALL. Mon tour devrait arriver, Eli et moi n'avions jamais été séparées, ça n'allait pas commencer aujourd'hui.  Et effectivement quelques secondes plus tard : CAROLINE WATSON. Oui comme l'actrice d'Harry Potter, et non je n'ai malheureusement aucun lien de parenté avec elle. J'ai regardé les gens se lever petit à petit, j'en connaissais quelques uns de vues mais pas de catastrophe... enfin c'est ce que je croyais.

 -  Attendez moiiiiii ! Mary  Ridsard venait de me transpercer les tympans avec sa voix insupportable.

 Dites moi que je rêve pensais je mais hélas je ne rêvais pas : un grand sourire de dents parfaites, des yeux bleus qui en avaient fait tomber plus d'un, et des cheveux blonds lisses « naturellement » que je connaissais beaucoup trop bien se dirigeaient vers mon professeur de référence. Qu'est ce que j'ai fais ? Pourquoi moi ? C'était la troisième année consécutive que je devais supporter la (trop) parfaite jeune fille dans ma classe. Elizabeth me regarda avec une grimace qui montrait qu'elle partageait mon avis sur Mary. C'était parti pour une année de plus, une année que je pensais comme les autres...  si seulement j'avais su.

The last song.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant