Le train roulait maintenant en pleine campagne, après avoir quitté sa petite ville natale. Laurelaï, la tête retenue par la vitre et le regard dans le vide, paraissait à la fois excitée et nostalgique. Les adultes qui l'entouraient semblaient comprendre qu'elle devenait enfin grande et qu'elle quittait son monde habituel. C'était une sensation que beaucoup avait ressenti lors de leurs dix-huit ans. Le départ du foyer familial vers une des dix Université réparties sur le territoire...
La campagne normande défilait devant elle, avec son lot d'animaux et de champs. Laurelaï avait l'impression qu'à chaque fois qu'elle passait ici, ils étaient de moins en moins nombreux... La vie sauvage commençait à être peu à peu remplacer et, à la place des champs qu'elle connaissait depuis petite, on trouvait maintenant des grandes infrastructures qui nourrissaient la population... C'était quelque chose qui la rendait triste... Elle adorait parler avec ses grands-parents de la vie d'avant, celle d'avant l'épidémie. Ils ne l'avaient pas connue directement, mais leurs parents si... Leurs versions de la vie étaient si différentes comparées à ce qu'elle apprenait à l'école. C'était comme si on avait voulu que le monde d'avant soit si chaotique que personne ne désirerait y retourner. Et cela semblait porter ses fruits, car, malgré de nombreuses volontés de changement de la part d'individus différents, rien n'était jamais entreprit contre le gouvernement. La place dans la société était trop précieuse contrairement à une possible liberté plus qu'incertaine...
Laurelaï préférait ne pas penser à ça. Première durant toute sa scolarité, elle avait de grande chance d'intégrer le haut de la société. Et cela commençait maintenant, en déménager à l'autre bout du pays, dans le sud, à la capitale, Marseille. Elle avait appris que l'ancienne capitale s'appelait Paris, mais celle-ci n'était plus « utilisable »... Laurelaï ne se souvenait pas pourquoi. Elle se souvenait avoir lu un vieux livre dans la bibliothèque de son arrière-grand-mère, juste avant que celle-ci décède mystérieusement, et que tous ses livres furent brûlés dans un incendie qui dévasta sa maison. Ce livre mentionnait Paris et tout une partie du territoire de la France qu'elle ne connaissait pas... Il semblait à la jeune fille qu'elle avait obtenu des réponses à ses interrogations, mais c'est comme-ci on lui avait effacé de la tête...
Quoiqu'il en soit, elle allait intégrer la meilleure des dix Université du pays. C'était une chance dont elle avait parfaitement conscience. Elle fessait désormais partie de l'Élites, ce qui la situait socialement au-dessus de ses parents, simple enseignant tout deux. Elle regardait à nouveau par la fenêtre, profitant du reste de nature. Elle savait que bientôt, elle ne pourrait plus la voir. Elle allait vivre dans une grande ville bétonnée, où chaque coin vert était artificiel... Le seul espace de liberté qu'il y avait était la mer, mais même ici, il y avait des limites... Comme si le gouvernement ne voulait vraiment pas qu'ils sortent du territoire...
Au moment où cette pensée atterrit dans son esprit, Laurelaï s'endormit aussitôt. À son réveil, quelques heures plus tard, elle ne gardait qu'un vague souvenir de ses dernières pensées... Ses lunettes carrées étaient tombées au sol, mais heureusement cette fois-ci, elles n'avaient pas cassés... Elle n'aurait pas pu avoir une nouvelle paire. Elle regardait l'extérieur, qui avait radicalement changé. C'était désormais du béton, partout. Au loin, une étendue bleue qui faisait penser à la mer. Mais aucune verdure ne semblait présente, hormis les parcs dans la ville entourée de béton...
Il était l'heure. L'heure de sortir du train et de commencer sa nouvelle vie... Le cerveau encore endormi, la jeune fille due faire très attention pour que sa maladresse ne cause pas trop de dommage. Un coup de coude à une personne âgée et un fauteuil dans le genou plus tard, elle avait réussi à sortir, elle et sa valise, entière. C'était pour elle un exploit, alors que d'ordinaire elle causait des dommages partout où elle passait...
La vue était éblouissante... Certes, elle avait suivi ses études dans une grande ville normande, Caen. Mais celle-ci n'avait rien à voir avec la capitale. Ici, tout était rangé et organisé. Il n'y avait absolument rien par terre, comme si la propreté et l'organisation était la base de la vie ici... C'était même peut-être un peu trop pour certains, cela manquait de vie. Mais Laurelaï, avec son esprit organisé et avant tout pratique, était ébloui. C'était, pour elle, le paradis... Elle s'avança, un pied après l'autre, avec la sensation d'être enfin à sa place, enfin là où elle doit être. C'était nouveau pour elle, et très plaisant.
Quelques minutes plus tard, elle se rendit compte qu'elle était déjà perdue. Elle souffla de colère : cela lui arrivait bien trop souvent. Elle oubliait tellement de choses que c'était même terrifiant. Elle prit son téléphone et constata que sa mère l'avait bombardé de message et d'appel. Elle la rassura donc, mais, avant qu'elle puisse ouvrir un GPS pour retrouver son chemin, son téléphone se coupa. C'était régulier pour elle, elle oubliait souvent de le recharger... Pour beaucoup, c'était étrange. Le monde entièrement technologique ne supportait pas que quelqu'un « oublie » la technologie. Pire même, il ne la comprenait pas. Elle allait encore devoir demander son chemin et subir les regards étranges des autres passants... Enfin si elle arrivait à en faire arrêter un.
Après quelques minutes de recherche, elle trouva un jeune homme à peu près de son âge traînant également une valise. Il levait régulièrement les yeux de son téléphone, comme pour se repérer... C'était la seule chance de Laurelaï. Elle se mit donc à courir derrière lui, ce qui provoqua des regards d'indignation des autres passants. Ici, on ne courrait que dans les gymnases et les parcs uniquement. Elle se remit donc à marcher, mais à pas rapide, l'étranger commençant déjà à s'éloigner. Il avait de trop grandes jambes, comment allait-elle faire ?
Elle réussit pourtant à atteindre son niveau, par un drôle de miracle avec ses petites jambes. Le jeune homme fessait un bon mètre quatre-vingts et marchait vite, la tête baissée. Elle arqua le sourcil. Cela lui paraissait étrange : peu de personne marchait ainsi ici... Elle le fixa une fois arrivée à sa hauteur et remarqua ses yeux bleue et ses cheveux d'un brun scintillant. Elle n'osa pas lui parler, maintenant arriver. Sa timidité reprenait le dessus...« Calme toi Laurelaï, il ne peut pas être méchant avec toi... Il ne te veut sûrement aucun mal. Tu peux lui parler, il n'y a aucun souci... »
Pourtant, la peur l'empêchait d'ouvrir la bouche. Peut-être qu'en le suivant elle arriverait au bon endroit ? Elle espérait en tout cas...
Il prit d'un coup un virage à droite, s'éloignant ainsi de la foule. Laurelaï hésita une seconde, mais c'était son seul espoir de retrouver son chemin. Elle le suivit donc. L'étranger continuait de cheminer dans les rues de la capitale à toute vitesse, empruntant un maximum de petits chemins perdus dans la ville. Les rues devinrent de plus en plus étroite et sombre, malgré l'imposant soleil de septembre. La jeune fille commençait à prendre peur... Où allait-elle ? S'éloigner de la foule n'était pas une très bonne idée dans cette grande ville inconnue. Pourtant, il était trop tard pour faire demi-tour. Elle ne pouvait déjà plus se repérer ni retrouver son chemin...
Cela dura pendant une dizaine de minutes. Il semblait chercher à semer quelqu'un. Laurelaï se retourna, mais personne d'autre se trouvait derrière eux. Elle aurait dû l'interroger avant, quand une foule entière pouvait les entendre. Désormais, elle craignait de s'être engouffrée dans une embuscade.
À la vitesse d'un éclair, le jeune homme se retourna et fonça sur Laurelaï. Avant qu'elle est pu dire quoique ce soit, elle se retrouva plaquait contre un mur, la main du jeune homme serrant son cou, dans un cul-de-sac où personne, absolument personne, ne pourrait les trouver...
« Qui es-tu et que me veux-tu ? »
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Bonjour à tous!
Je suis assez contente de ce chapitre, je pense trouver de bonnes idées pour l'histoire ( enfin j'espère! ).
Je voulais vous prévenir qu'il y a en effet sûrement encore des fautes dans les textes ( mes professeurs me soupçonne une dislexie surtout que j'en ai beaucoup dans ma famille donc bon... ) mais je fais mon maximum malgré tout...
Je suis contente si jamais l'histoire vous plaît, n'hésitez pas à me donner votre avis !
Que pensez-vous de Laurelaï ( mon chéri à choisi le prénom et je dois dire que j'aime beaucoup ! ), notre personnage principal pour cette histoire?
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Coronalove
Science Fiction94 années après la séparation du territoire en deux clans, les verts et les rouges, Laurelaï rentre à l'université. Elle se sépare enfin de sa famille pour intégrer une prestigieuse université. Mais celle-ci ne savait pas qu'une fois là-bas, elle re...