Chapitre 2

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Ce jour, il reprit conscience à plusieurs reprises, il sentit d'abord la chaleur d'un feu proche de lui, comprenant qu'il avait été récupéré par quelqu'un et été vulnérable. Peu importe la force et la volonté qu'il y mettait il n'arriva pas à se lever et sombra à nouveau. Il recouvra ensuite l'odorat sentant un mélange d'alcool, de myrte et d'aconit, il semblait que cette personne soit en train de concocté une potion de pleine lune avancée, ce qui permettrait à notre sorceleur d'être remis rapidement sur pied. Il fut rassuré que dans son malheur, il trouva une personne compétente pour panser ses plaies et se laissa sombrer à nouveau. Il est bon de savoir que le corps d'un sorceleur est bien plus résistant et nécessite bien moins de soins qu'un humain lambda, en revanche dut à leur métier peu conventionnel et à l'ingestion de breuvages en tous genres, l'entretien de leurs corps doit se faire de manière plus approfondie, l'hôte sembler en savoir long sur les sorceleurs car ses gestes étaient précis et la posologie de ses potions parfaitement adaptées ce qui soulagea Geralt.

Au fur et à mesure que le sorceleur émergeait il comprit rapidement qu'il s'était retrouvé chez une guérisseuse ou au moins une herboriste, il savait que c'était une femme à l'odeur qu'elle émettait mais également car il l'avait entendu jurer contre lui et parfois l'apaiser dans ses moments de trouble. Il la savait douée à la manière dont elle avait recousu ses plaies à l'épaule mais aussi grâce à l'effet des soins qu'il pouvait ressentir. Il ne l'admettra pas, mais après tant d'années sur les routes et dans les montagnes humides de Kaer Morhen, cet endroit chaleureux lui semblait surréaliste presque sortit d'un rêve lucide.

Geralt puisa dans ses ressources pour sonder l'habitation dans laquelle il avait atterrit, il observa une maison simple faîte en bois, elle avait été réalisée sur deux étages, les chambres au premier et une grande pièce de vie au rez-de-chaussée, le sorceleur n'en fut pas certain à ce moment mais il lui semblait percevoir un magasin à cet endroit. Il se concentra sur ce qui l'entourait et perçu un petit poêlon dans un coin de la pièce, une commode se dressait sur sa droite, supportant une carafe d'eau et de la lavande. Il avait été installé sur un lit fait de bois dur. Le matelas, sur lequel il était allongé, se composait de paille et de foin frottés dans du tissus et maintenu en un bloc par un tissus de coton très épais. Nous étions loin des meubles des grandes villes mais ce lit, tout comme le reste des meubles de la pièce, était le résultat d'une bonne manufacture, bien au-delà des lits de taverne dont il avait l'habitude.

Geralt prit sa première grande bouffée d'air alors que son hôte entrait dans la pièce, il y sentit une légère humidité dans le bois causée par l'âge, le parfum de vapeur de verveine et de myrte blanc ainsi qu'une odeur de bois brulant dans le poêle. La femme s'approcha du lit et posa sa main sur son front, sa joue et son cou sans frôler ses bandages.

« Tu sembles être réveillé, est-ce que tu m'entends ? » a-t-elle dit, doucement pour ne pas brusquer le rescapé. Ce à quoi Geralt répondit par un simple grognement de désapprobation, déçu de revenir si rapidement à la réalité, il ouvrit alors les yeux et observa ses alentours, il faisait nuit noire dehors, sans une lune en vue, il devait probablement avoir dormis deux à trois jours. La maison ressemblait à ce qu'il avait ressenti et imaginé, pittoresque mais charmante, dans le standard de la classe moyenne des habitants de la région. Une main agrippa sa joue et tourna sa tête pour qu'il fasse face à son hôte.

Chers amis, Geralt ne m'avoua jamais à quoi ressemblait cette femme, tout du moins jamais sciemment. J'appris dans le fil de la discussion qu'elle était assez grande et jeune, qu'elle n'avait pas plus de la moitié de son âge et que la caractéristique qui le retint au premier regard fut la cicatrice pourpre cloquée de blanc, de quelques centimètres, qui naissait dans son cou et remontait légèrement à sa mâchoire ; le résultat d'une brûlure à l'acide qui s'était étirée avec la croissance de la jeune femme.

The Witcher : La Dernière HistoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant