𝐋𝐀 𝐏𝐋𝐔𝐌𝐄 𝐕𝐎𝐆𝐔𝐀𝐍𝐓𝐄「 ᵖᵒᵉ́ˢᶦᵉ 」

༄ Dépression

   À peine ai-je fermé la porte de ma chambre que déjà, tu en ouvres une dans mon esprit.
Ta sombre voix par l'embrasure, s'y glisse.
Elle s'y engouffre, s'y infiltre, s'immisce...

   Sournoisement...
Insidieusement...

   Puis tu viens me parler, me faire douter, me rabaisser, me tourmenter.

   Toujours en restant hors de mon champ de vision, hors de portée.

   « Lâche... C'est tout ce que tu es ! »

   Le timbre de ta voix me pénètre comme une lame glacée,

   Tu ajoutes tes diables d'amantes à mes tourments, mes pensées :
Tristesse, Solitude, Peine,
Colère, Rage et Haine.
Les voilà qui s'invitent, me font perdre haleine.

   Je te sens, même si je ne te vois pas,
Tu ne cesses de rôder autour de moi
À la recherche d'un seul signe de faiblesse
Tel un vautour guettant sa proie.
Puis... Tu fonds sur moi, avec adresse.

   Tes serres me griffent, m'entourent, m'étouffent.
Ton bec m'écorche, me pique.

   Ton étau se resserre
Sur mon coeur, mon cerveau.
Je ne compte plus mes maux...

   Je me sens oppressée,
J'ai du mal à respirer.
Je tousse, je suffoque...

   Tu ne cesses d'ajouter à mon supplice,
Tes mots, pleins de malice.

   Tu aimes me voir souffrir,
Me voir dépérir...

   Ça te fait rire !
Ça te fait jouir !

   Je sens déjà la morsure de la faux de la mort me percer les entrailles
Fouaillant dans mon poitrail,

   Dans mon coeur,
Dans tout mon intérieur,

   S'enfonçant, transperçant, taillant, coupant, hachant, arrachant, déchirant...

   Je tente de te repousser,
Mais il en faut plus pour t'arrêter.

   Te voilà, tu reviens,
Main tendue ? Leurre ! Tu me maintiens...

   Pour m'entraîner,
Pour me tirer
Dans un gouffre noir, un puits, sans fond.
Dans les ténèbres, les abîmes où mon âme se perd, se noie.
Engloutie par les eaux glacées d'un océan de chagrin.

   Tu as peut être gagné pour cette fois,
Mais jamais plus je ne perdrai un autre combat !

   M'entends-tu ?
Comprends-tu ?

   Toi, mon pire démon !
Je te hais... Dépression !

D.W ࿐