La bénédiction des Anges [OC - BxB]

Chapitre 1# Le rendez-vous d'une vie

Un jeune homme, enveloppé dans une grosse écharpe rouge dont la brise glaciale rougissait les joues, regarda rapidement son téléphone. Sa main moite serra doucement l'arme qui avait causé mille douleurs à son cœur. Son doigt glissa sur le bouton pour allumer l'écran et son cœur s'arrêta net à la vue de cette notification qu'il chérira longtemps encore.

« Yo mec, je suis là. Tout au fond :) »

Un sourire illumina son visage glacé par le froid de l'hiver, et son cœur s'accélérant à chaque nouvelle inspiration réchauffa le reste de son corps. Très vite ses pas se pressaient à l'intérieur du fast food. N'importe quel étranger y verrait un jeune homme se dépêchant de se réfugier à l'abri du froid, mais ces yeux qui l'ont repéré depuis cette table espéraient y voir autre chose. L'espoir d'un homme ravit de le rencontrer enfin. Dans le fond de son corps, il espérait voir briller d'amour les yeux de son magnifique brun. Il rêvait de voir se dessiner un merveilleux sourire sur son visage à la simple pensé de sa personne. Il voulait s'accrocher à cette perle d'espérance. Il s'y accrochait toujours. Il s'était surpris à désirer son amour, à fantasmer ses yeux mourant d'envie pour lui sur son corps. Il en rêvait chaque nuit. Il y pensait chaque jour.

Et l'homme qui le rejoignit à table avec un immense sourire lumineux n'en croyait pas moins. La nuit, leurs pensés se retrouvaient pour s'unir. Elles mélangeaient leurs désirs. Elles se murmuraient leurs secrets. Elles s'apprivoisaient. Pour qu'aujourd'hui, elles ne prient plus que pour la même chose : avoir l'autre rien que pour elles.

Le dénommé Raphaël s'assit en face de l'homme qui tourmentait ses rêves. Mais pour une fois, ses mots d'ordinaire sans limite ne voulurent pas sortir d'entre ses lèvres. Il s'était figé, incapable de trouver de bons mots. Incapable de savoir quoi dire et comment.

« T'as avalé ta langue ? »

Ce rire de son ami lui colora ses joues. Il exagéra son rire en emprisonnant la paille de sa boisson. Il baissa les yeux et ne put empêcher un sourire de fleurir d'être si proche de lui. Leurs genoux pouvaient s'effleurer, lui provoquant des centaines de frissons. L'électricité les choqua tous deux. Gabriel releva lentement ses deux iris sur son ami et le fixa longuement. Il se perdit sur cette paire de lèvres légèrement humide de ce coca qui pétillait et gonflait ses lèvres. Il se mit alors à rêver d'y déposer ses lèvres avec tendresse et amour, et d'y laisser s'y promener sa langue dans l'envie de danser avec sa semblable. Il fit alors un geste qu'il aurait préféré retenir. Il caressa cette lèvre pour y récupérer la goutte qui s'y mourait. Puis il l'amena aux siennes sans quitter les merveilleuses qui l'ensorcellaient. Un fin sourire qu'il tenta de déguiser en amusement apparut sur ses lèvres.

« Tu pourrais boire proprement. Ou alors tu voulais que je le fasse ? »

Il se força à rire alors que Raphaël se décomposa surpris. Son ami était tant déstabilisé qu'il ne parlait plus, c'était si drôle ! Et mignon, ces joues étaient-elles rouges non par le froid de décembre mais par plaisir de son geste ? Est-ce un bon signe ?

« Allez mange abruti ! »

Le McDo s'avala rapidement, sous les échanges de regards complices, amoureux en secrets, et les sourires prometteurs d'avenir ensoleillé.