Chapitre 2# : Sur le seuil de ton âme

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Lorsqu'ils finirent de manger, le plus vieux prit une inspiration avant de regarder sa moitié.

« Ça t'a plu ?

- Ouais un McDo ça fait toujours plaisir. »

Ils pouffèrent tous deux avant que le brun à coupe à la Justine Biber ne se lève en riant, prenant d'une main leur plateau et de l'autre celle précieuse et délicieusement douce de son joyaux.

« Tant mieux ! Il te faudra des forces pour ce qui va suivre ! »

Un sourire en coin, des yeux brillants d'amusement qui précipitèrent l'autre au bord de l'attaque.

« Ah ouais ? Je suis pressé de voir ça, fais gaffe à n'pas trop me faire rêver ou tu briserais mon pauvre cœur !

- Je te l'ai déjà brisé ! Il brûle d'envie pour moi !

- C'est ça bébé. »

Ils rirent ensemble en sortant mais très vite, leurs mains se rencontrèrent à leur tour. D'abord un léger effleurement pourtant aussi dévastateur qu'un tsunami. Puis les décharges qui ramenèrent un cœur à la vie lorsqu'elles se prirent avec conviction. Leurs cœurs se mirent alors à exploser avant de battre à l'unisson. Sous l'impulsion de leurs mains unies et pensés identiques.

Le plus jeune n'avait aucune idée d'où l'emmenait son ami. Mais pour une fois, il se laissa aller. Pour dire vrai, ça ne le dérangeait pas autant qu'il le pensait de laisser son ami maître de lui. Un maître de son corps et de ses sens, et en son cœur il l'espérait de son avenir également. Même s'il aurait toujours un mot à dire ! Il ne pourra pas s'en empêcher de toute manière.

Ils marchèrent donc l'un près de l'autre, main dans la main. Un sourire aux lèvres et le regard pétillant.

« Euh, tu m'emmènes où comme ça ?

- Quoi t'as peur ?

- De toi ? Non, jamais ! Mais d'un toi qui sourit en coin et silencieux, ouais plutôt.

- T'inquiètes ça passera tout seul.

- C'est pas rassurant ça mec. »

Un rire à nouveau, et deux épaules encore plus proches entre elles.

Leurs pas les menèrent, volontairement pour l'un beaucoup moins pour l'autre, vers un haut immeuble d'appartement. Le plus âgé badgea pour déverrouiller l'entré puis tint la porte à son ami qui pénétra le hall. Il attendit en observant les murs jaunis et les maigres décorations, puis le mur de boîtes aux lettres dont l'une était au nom de son tendre ami.

« Suis moi, je suis au quatrième, alors je te dis pas quand l'ascenseur est en panne j'ai des cuisses parfaites tu verras.

- Ouais bah là j'ai pas trop envie de test les quatre étages donc ascenseur !

- Dis plutôt que tu veux te retrouver à l'étroit rien qu'avec moi. »

Le plus jeune leva les yeux au ciel alors que l'autre déposa stratégiquement une main dans le bas de son dos pour l'accompagner à la cabine. Ils entrèrent tous deux à l'intérieur, leurs corps bien trop proches l'un de l'autre. Gabriel ne cessa pas de regarder, ou plutôt de détailler, celui qui avait emménagé dans son cœur depuis bien trop longtemps. Il appuya sur le bouton mécaniquement en appréciant la nouveauté qui égayait son environnement. Tel un écrou chutant au creux des rouages, les chamboulant entièrement. Le quotidien macabre de ce dernier était retourné par cette présence miraculeuse. Inversant le cours des choses et insultant la nature. Un doux mais sincère petit sourire vint enjoliver ses lèvres. Et son regard se fit d'un doux protecteur aussi touchant qu'un ange qui caresserait de ses plumes divines le visage rêveur d'un nouveau né. Il se mit à penser à toutes ces choses qu'il avait découvertes en lui par la faute de cet intrus qui s'était incrusté jusqu'à sous sa peau. Celui qui lui avait fait comprendre la vérité de son être. Celui qui avait bercé de nouveaux sentiments en lui telle la lune d'argent décroissant pour faire un berceau de lumière aux cœurs malheureux.

Le court voyage dans l'ascenseur fut assez calme et reposant. Ce qui était nécessaire pour le cœur du plus vieux finalement trop sensible. Il laissa passer son invité en premier d'un geste princier et d'un sourire amusé. Une courbette innocente pour observer le dos et plus bas de son ami qui le taquinait. Un peu de rouge vint colorer ses joues en se rendant compte que jusque là tout lui plaisait chez lui. Sa personnalité attirante, son physique désirable. Une complicité nouvelle vite enchantée en amour caché. Tant de nouveaux sentiments et de découvertes qui avaient pourtant un temps plongé le pauvre builder, désarmé et nu face à ces vérités, dans un profond puits entouré d'obsidienne. Il avait tant lutté contre l'eau glacée qui gelait son cœur pour lui faire oublier éternellement ses sentiments. Il s'était presque laissé aller au désarrois à force de combattre de tout son corps pour réussir à escalader ces murs immenses. Par moment, rester prisonnier de lui-même et se renier auraient semblé être des fins heureuses. Des fins heureuses et éphémères, manipulant la vérité, qui auraient fait avancer leur marionnette au fond d'un tunnel peint de jaune et décoré de joyaux. Mais un tunnel tout de même. Un tunnel dont il n'aurait jamais pu sortir, condamné à se mentir et à y affronter ses sentences jusqu'à la mort solitairement. Et il s'en était rendu compte, de ce funeste destin qui allait l'enlacer de mensonge. Il avait donc lutté, il s'était battu de toutes ses forces. Ça avait prit un long temps qui l'avait isolé et affecté. Seulement en sortant de ce puits, le soleil n'avait jamais été aussi resplendissant. Il suivrait ce soleil éblouissant comme son phare pour ne jamais plus se perdre et continuer à s'avouer sa vérité. Il l'avait comprise. Il aimait les hommes, et bien plus celui qui venait de se retourner avec ce sourire assassin pour le narguer.

« Ouais ouais c'est ça, sachez ignorant que c'est juste de l'élégance très cher, remarquez vous ne devez pas connaître, je vous apprendrai si vous me suppliez.

- Rêve toujours ! Allez avance je sais pas où t'habites abruti ! »

La bénédiction des Anges [OC - BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant