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"Ne sois pas triste".
Assis sur le bitume du pont Mapo je peux lire cette phrase réconfortante inscrite sur la barrière.
Elle est censée réconforter les âmes perdues ayant l'envie de faire un dernier saut.

Cette phrase me rappelle mon adorable grande sœur. Je peux encore entendre mes cris lorsqu'elle venait m'embêter. Elle m'aimait tellement. Je peux encore entendre nos rires joyeux qui marquait mon enfance paisible. Elle était comme ma deuxième mère. Me réconfortait lorsque je suis tombé sur le carrelage de ma maison, m'aidait à m'endormir, me rassurait lorsque j'avais peur.

Maintenant l'école m'empêche de voir ma famille. Car je suis en dernière année et la meilleure solution à été de me placer à l'internat. Afin de me consacrer pleinement au travail.

Tous les jours se ressemblent. Ma vie est une routine infernale. Si je devais me comparer à quelque chose...
Je dirais que je suis tel un zombie. Qui passe sa vie à travailler sans réfléchir, sans penser, sans me reposer un seul instant.

Voici ce que j'endure tous les jours comme la plupart des coréens en dernière année:
Levé à 6h30 et travail jusqu'à 2h du matin. Et c'est la même chose tous les jours. Tout cet effort c'est pour accéder à la meilleure université. Avoir les meilleures notes. Être exemplaire. Graver les échelons de la société. Car plus je serais dans la meilleure université plus ma vie sera belle.

Parfois je me demande si je suis bon qu'à avoir des bonnes notes ?

Suis-je un esclave de l'éducation coréenne ?

Suis-je un pantin qui suit bêtement ce qu'on lui dit de faire ?

Pourtant nous n'avons pas le choix. Car si nous échouons alors notre vie n'aurait plus aucun sens.

En tout cas je le pense comme cela.

Et on nous a toujours appris que nous n'avons pas le temps de bavarder, de rêvasser ou de rire avec les amis.

Le plus important c'est d'avoir les meilleures notes possibles.

Mon père est le directeur d'une grande entreprise de téléphones en Corée. Et il m'a toujours dit cette phrase:

"Je serais fier de toi mon fils si tu atteins le même sommet que j'ai emprunté."

Cette phrase me rappelle à quel point l'échec n'est pas envisageable.

Je dois travailler encore plus.

Plus encore...

Mais parfois je me dis que...

Si j'échoue mériterais-je de vivre ?

Si j'échoue ma famille sera déçue et aura honte de moi.

Si j'échoue je n'aurais plus de raisons de vivre...

Parfois je pense à mon échec.

Et je vais me promener sur le pont Mapo durant le week-end.

Peut-être pour lire ces mots afin de me réconforter.

Peut-être pour admirer ce beau fleuve qui ne cesse de s'agiter.

Ou peut-être pour m'habituer à ce qui risque de m'arriver.

J'aimerais juste tout arrêter.

Changer de pays afin d'être plus libre.

Je ne veux plus être cette machine qui ne vie que pour travailler.

Que ce serait-il passé si j'étais né dans un autre pays ?

Que se passerait-il si je franchissais cette barrière ?

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⏰ Dernière mise à jour : May 19, 2020 ⏰

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Il s'appelait Park Jo Sun. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant