On s'était dit : pour la vie...

17 4 4
                                    


Bonjour ! Je suis Claire Mazard. 

C'est lors du premier jour de ma première année au lycée que je fis connaissance avec mon petit clafoutis. Alors ça peut vous sembler étrange que je fasse connaissance avec un clafoutis mais c'est comme ça que, Isabelle Vallès, ma meilleure amie c'était appelé.

 Nous avions plein de point communs et le plus gros : la littérature. Nous étions d'accord que les maths c'était nul mais que au contraire, le français c'était génial. Je me souviens que, toujours le premier jour, l'une des premières choses qu'elle m'avait dites était que ce qu'elle aimait quand elle lisait était manger en même temps. Nous nous étions ensuite étalées pendant un bon bout de temps sur le sujet. On se conseillait de grands ouvrages littéraires très connu avec des aliments absolument excellents. Par exemple elle m'avait dit ... ah ça y est je me souviens, elle m'avait demandé si j'avais goûté aux nouvelles de Maupassant avec du saucisson. Elle m'avait fait sourire alors que ça ne faisait que 1h qu'on se connaissait. Malgré cela je l'aimais déjà.

A la fin de notre discussion, elle m'avait demandé où j'habitais, je lui répondis que je vivais à 20 km de Montpellier, où se situait notre lycée. Elle me raconta qu'elle vivait chez sa grand-mère depuis que son grand-père était mort, pour lui tenir compagnie. Elle me dit qu'elle adorait sa famille et que tout le monde était génial avec elle. 

Puis elle me posa la fameuse question : « Et toi ta famille ? »

 J'avale ma salive. Certaines amitiés naissent lentement. D'autre s'enflamment. La nôtre. Moi qui suis toujours sur la défensive, « petit animal sauvage » diras-tu, « inapprivoisable », dès ce premier jour, avec toi, je me sens en totale confiance. Tu es gaie, souriante. Toute la classe t'appréciera, même Claudy. Tes yeux ronds me fixent. Et je plonge. A toi- dont je sais seulement que tu aimes lire en mangeant- je raconte tout. Presque tout. Le racontable. L'avouable. Mon père. Ma mère surtout. Le manque d'amour dont je souffre depuis toujours. Mon enfer. J'ai mal et tu le vois. Tu me souris, tu ressembles à l'actrice Sandrine Bonnaire. Mêmes fossettes. Mêmes yeux pétillants. Tu as aussi ses éclats de rire. Jeunes. Ensemble, nous verrons Sans toit ni loi, film dans lequel elle joue le rôle d'une jeune fille refusant la société, n'acceptant aucune concession.

 Adolescente, tu ressembles, je crois, à ce personnage qui se veut libre. Tu m'invite, m'incite à parler. Ça me fait du bien. Je n'arrête plus. Trop à dire. Trop de chose sur le cœur. Jamais confiées. Bruit strident. Tu t'exclames : « La sonnerie, déjà ! » Tu te lèves. « En tous cas, Claire, tu as tort de ne pas avoir confiance en toi. Avec tes taches de rousseur, tes petits cheveux bruns, et ton regard bleu, moi je te trouve adorable. Tu es adorable ! »Au cours suivant, tu me glisses une feuille de papier. Papillon que je déplie. « Maintenant, Claire, je suis là. Ton Clafoutis. ». 

Tous les soirs, elle venait avec moi jusqu'à la gare, pour que je rentre chez moi, j'étais très triste mais je me réjouissais à l'idée de la retrouver le lendemain. Nous étions inséparables. Un jour, elle écrivit un mot dans mon carnet en se faisant passer pour notre prof de théâtre, elle avait eu le rôle principal et avait donné l'idée à notre professeur que je sois régisseur, tu avais fait cela pour que je puisse être avec toi le mercredi, même quand il n'y avait pas de répétitions, Simplement, j'avais peur que mes parents n'acceptent pas ou découvrent la supercherie. Tu n'as pas fait attention à mes appréhensions et tu as écrit le mot et signé d'une manière tellement réaliste que même mes parents n'y ont vu que du feu. 

 Nous nous retrouvions donc un mercredi sur deux chez ta grand-mère, elle était tellement gentille. 

Toutes notre année de seconde, fut rythmée par les répétitions, les mercredi après-midi en ville, nos escapades nocturnes... Je ne sais pas si tu t'en souviens, là où tu es tu as peut-être dut oublier tout cela... 

Un jour, nos études étaient terminées, nous nous éloignions et ça me faisait mal, on ne s'écrivait presque plus, on se parlait à peine, nous nous éloignons... Tu me manquais et tu me manques toujours, mais dans le lieu où tu te trouves, nous n'avons pas le droit de te voir, nous t'avons dit au revoir,ce lundi 24 Avril avec tes parents, tes frères et sœurs, ta grand-mère était là aussi, je ne voulais pas venir, pas te voir comme ça, toi qui avait toujours voulu avoir des enfants, être libre, tu ne peux plus être libre maintenant et tu ne le deviendras sans doutes jamais. Tu ne peux plus lire du Maupassant en mangeant du saucisson et des cornichons. Les seuls livres que tu peux lire sont des livres religieux, la bible par exemple tu passes tes journées à prier, j'ai toujours su que tu étais croyante, mais de là à ce que tu deviennes religieuse, lorsque j'ai reçu le coup de téléphone qui m'annonçait la nouvelle, j'étais abasourdi, je n'y croyais pas... Tu me manques... On s'était dit : pour la vie...


Et voilà! Un nouveau chapitre pour ce soir ! Alors pour vous expliquer en fait on a dut lire un livre et faire une vidéo où on se mettait à la place de l'écrivain du livre. Et se texte c'est le texte que je dis dans ma vidéo.

D'ailleurs je vous conseille le livre, c'est "On c'était dit : pour la vie" de Claire MAZARD 

J'espère qu'il vous a plu ! 

Marie 😘

Mes petites HistoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant