Bloody past

Un début comme un autre

À la fin de sa journée, Drago se rendit sans attendre chez son parrain. Il n'était jamais descendu aussi vite dans le bureau de son professeur. Il pensa que la vie avait vraiment de l'ironie : jamais il n'aurais pensé faire cela pour Potter.

Dans sa précipitation, il failli oublier de toquer. Il s'arrêta alors qu'il allait tourner la poignée : malheur à quiconque avait l'imprudence d'entrer sans toquer chez Severus Rogue. Drago ne put s'empêcher de ricaner en pensant qu'il n'y avait certainement personne, à part lui, qui serait pressé de se rendre dans le bureau du terrifiant maître des potions. Le jeune homme, après avoir repris un air sérieux, frappa à la porte du professeur. Un grognement lui répondit, et après une seconde de réflexion, décida que cela correspondait à "Entrez". Il entra donc.

Severus Rogue releva la tête de son chaudron dès que son filleul passa la porte.

"Tu es à l'heure, pour une fois, murmura-t-il.
- Le sujet me paraît trop important.
- À ce propos, Drago, quel est ce sujet mystérieux qui me vaut ta visite ce soir ?
- Harry Potter.
- Allons bon... Que s'est-il encore passé ? Ce début d'année est pourtant tranquille... Pour une fois...
- Et à raison. Ce n'est pas à propos d'une dispute que je viens. Je viens te parler de quelque chose que je pense avoir vu.
- Tiens donc.
-Potter ne va pas bien. Hier, je l'ai croisé dans un couloir alors que j'allais descendre vers les dortoirs pour aller chercher un livre et on s'est regardés, sans rien dire pour une fois. Potter a relevé très légèrement sa manche et j'ai cru voir... Des marques régulières sur son bras."

Severus leva un sourcil interrogateur.

"Et tu en as déduit que... ?
- J'en ai déduit que Potter se mutile probablement. Il n'a pas l'air heureux, tu sais. Oh, bien sûr, il est souriant et rieur. Mais ce n'est qu'un masque, il n'y a qu'à voir l'ombre dans ses yeux pour le savoir.
- Et ses amis ? Tu y as pensé ? Il l'aurait vu avant toi.
- Parfois, il faut un point de vue extérieur pour se rendre compte de certaines choses. Prendre du recul. Avoir un autre point de vue.
- Je vois. Pourquoi es-tu venu me le dire ? Tu sais très bien que je ne le supporte pas.
- Allons, Severus, je te connais assez pour dire que tu n'as jamais laissé Potter dans une situation dangereuse, et que tu ne le fera jamais. Je t'en ai parlé parce que je te fais confiance.
- Je suppose que je dois faire quelque chose pour toi.
- Tu n'y es pas obligé, bien sûr. Mais j'aimerais que tu sois moins rude avec lui. Histoire qu'il soit en paix."

Severus soupira avant de grogner son accord et de congédier son filleul.

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Le lendemain, Harry commença sa journée par une convocation dans le bureau de Dumbledore. Le jeune homme grommela, pensant qu'avec tous les devoirs qu'ils avaient déjà à faire, la convocation dans le bureau directorial était assez mal venue. Il irait quand même, au moins par politesse.

Le soir arriva vite et il se rendit directement chez le directeur. Il frappa délicatement à la porte et après avoir reçu l'autorisation de Dumbledore, il entra.

Il fut surpris de voir Rogue, apparemment de très mauvaise humeur. Dumbledore, en revanche, le regardait avec son sourire habituel.

"Ah, Harry, bonsoir !
- Bonsoir messieurs.
- 'Soir, grogna Rogue.
- Bien, je suppose que nous pouvons commencer. Harry, nous le savons tout les trois, Voldemort est de retour. Il se trouve que, grâce à notre cher Severus Rogue, j'ai pu résoudre le mystère de sa résurrection. Voldemort a créé des horcruxes.
- Qu'est-ce que c'est, professeur ?
- J'allais te l'expliquer. Lorsque que quelqu'un créé un horcruxe, il loge une partie de son âme dans un objet choisi par ses soins. Il déchire son âme. Pour pouvoir créer un horcruxe, il faut commettre un meurtre. Je pense cependant que Voldemort n'a pas créé qu'un seul horcruxe. Il a toujours voulu l'immortalité, et en séparant son âme de cette manière, tant que le réceptacle n'est pas détruit, il peut toujours revenir à la vie.
- Combien d'horcruxes pensez-vous qu'il a créé ?
- Je dirai 6. Peut-être plus. Mais pas moins.
- Et qu'attendez-vous de moi ?
- Je t'expliquerai une prochaine fois. Il se fait tard, Harry.
- Dans ce cas, bonne nuit Professeur Dumbledore. À vous aussi, Professeur Rogue.
- Ne vous en allez pas comme ça, Monsieur Potter. Je vous raccompagne. Il n'est pas très prudent de se balader seul en ce moment, n'est-ce pas ?" lui dit Rogue avec un léger sourire, ce qui inquiétait Harry plus qu'autre chose.