Os

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 Noir, tout était noir. Chaud. Elle avait tellement chaud. Douleur. Elle avait mal, si mal. Peur. Elle avait si peur... Tout tournait dans sa tête, tout résonnait, encore, encore, encore...

Une voix, elle entendait une voix. Cette voix lui était une familière, mais elle n'arrivait pas à mettre un nom ou un visage dessus. On lui parlait, mais qu'est-ce qu'on lui disait ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus... Son corps bougeait.. On la secouait ? Non...c'était plus du doux... Quelqu'un la soutenait... Peut-être que la voix lui appartenait ? Oui... ou peut-être pas ? Elle devait savoir. Péniblement, elle ouvrit les yeux. Douleur. La lumière des flammes lui brûla les yeux. Elle gémit. Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Avec beaucoup d'efforts elle rouvrit les yeux. Un bâtiment en ruine et en train de brûler...Ah oui...il y avait eu un combat... Une barre métallique la traversait, son sang s'écoulait de ses plaies... Une explosion... Un visage flou... Celui qui la soutenait... Qui était-ce déjà ? Des yeux verts, des cheveux ébouriffés... Izuku, son fiancé... Il parlait, mais que disait-il ?... Il devait l'appeler sûrement... Maintenant elle se souvenait, elle était entré dans le bâtiment pour capturer l'homme qui s'y cachait pendant que lui s'occupait de ceux à l'extérieur... Mais il y avait une bombe de cachée...

Fatigue. Oui...elle était si fatiguée... Son esprit se brouillait, elle ne ressentait plus rien... Plus de chaleur, plus de douleur, plus de peur... C'était la fin, hein ? Elle allait mourir ici... Dans les bras de son amant en larmes qui la suppliait de rester avec lui... Avec ses dernières forces, elle essuya les larmes de son héro et lui fit un dernier sourire.

Un mois. Deux mois. Trois mois. Et toujours pas de changement. Ou si plutôt, beaucoup trop. Chaque jour il s'enfonçait davantage dans ce bourbier. Chaque jour il sombrait. Chaque jour il y avait toujours plus de cadavres de bouteilles aux pieds de son canapé. Son image le hantait. ELLE le hantait. Et elle lui manquait... Affreusement, horriblement, atrocement... Izuku n'était plus qu'une coquille vide, un pantin désarticulé, une poupée de chiffon que l'on manipule avant de jeter. Il ne vivait plus, il survivait juste, et encore... Le jour il se noyait dans le travail pour ne pas penser, le soir il buvait pour oublier. Mais ça ne suffisait pas, toutes les nuits il revoyait la scène : l'explosion, les flammes, la chaleur étouffante, la fumée suffocante, et elle... Elle étendue au milieu des langues de feu, des débris sur son corps, et cette maudite barre la transperçant, ces maudites pierres lui broyant les jambes. La panique qu'il avait ressenti en la voyant ainsi, l'horreur de son état. Voir la vie déserter peu à peu le corps de celle qu'il aimait, sans rien pouvoir faire...

Il reprit une gorgée de il ne savait plus quel alcool. Surtout ne pas y penser ou il allait s'effondrer en larmes. Izuku ferma les yeux. Demain il se réveillerait encore avec la gueule de bois, mais tant pis... Shouto et Anastasia lui avaient conseillé de sortir voir du monde, mais à quoi bon ? Tenya lui avait proposé de prendre rendez-vous chez un psy, mais ça n'avait pas marché. Katsuki avaient essayé de le faire bouger, mais il n'en avait plus la force. Et Mineta et Denki...alors eux... Ils lui avaient dit de rencontrer quelqu'un ! C'était facile à dire ça, ils ne savaient pas ce que ça faisait de perdre la femme qu'ils aiment !

Un bruit de verre, une légère douleur. Ce souvenir l'avait trop énervé, il avait brisé son verre. Peu importe... Izuku s'en moquait, il se fichait de tout à dire vrai. Le vert avait perdu goût à la vie, mais il était trop lâche pour en finir...ou trop fort pour céder davantage à la facilité ? Oui peut-être... Elle n'aimerait pas le voir la rejoindre aussi vite. Mais elle n'aimerait sûrement pas le voir comme ça non plus... Et une gorgée de plus de son verre, une bouteille de plus par terre. Puis une autre, et une autre, et encore une... Jusqu'à ce que le jeune homme s'écroule de fatigue, le poids de la culpabilité écrasant son corps, la tristesse et la peine comprimant son cœur.

L'ange prisonnier des ténèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant