Chapitre I : « C'était un rêve ? - non, frérot c'était réel. »

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On m'a bandé les yeux et foutu dans une fourgonnette.

Les deux types déboulèrent dans mon HLM sans permission, sans sonner ni toquer.

Mais en avait-il besoin de permission ces types là? Car, jusqu'à preuve du contraire, ils ne m'ont pas demandé mon avis.

Ils n'ont même pas pris la peine de cacher leurs visages.

Je ne constituais pas un danger suffisant et puis, le temps pressait semblait-il me communiquer par leur posture rigide et raide comme deux piquets.

Ils restèrent comme ça sans bouger, pour me jauger. Apparement, j'avais une tête qui leur revenait.

L'un d'eux tira une photo de sa poche, la regarda longuement et émis un grognement d'approbation.

« C'est bien lui, sans l'ombre d'un doute. Attrapes le ! » finit-il par dire.

L'autre homme me fit face, en position d'attaque.

Sous la panique, je tentais de m'échapper, mais il n'y avait pas d'issues.

On était au vingt-ème étage d'un immense immeuble en mauvais état.

Les voisins n'intervenaient jamais. La plupart du temps, ils se disaient que c'étaient encore une descente de flic pour dénicher des barrettes de shit chez un de ces éternels dealers de drogue. Donc, personne n'aurait l'idée d'ouvrir sa porte pour regarder ce qu'il se passait.

D'un, ça n'avait rien de nouveau.

De deux, c'était dangereux.

Et On ne sait jamais. La sûreté n'existe pas.  Les voisins le savaient. Quand on a le choix, il faut éviter si un de ces psychopathes de gangster ou tout simplement un drogué en manque capable de tout.

Bref, la merde des autres ne concernait que les autres.

Du coup, il y avait peu de chance de m'en sortir. J'étais foutu et d'autant plus foutu, que j'ai eu l'impression, subtile mais réelle, que Sabrina se cachait dans son armoire ou sous son lit. Elle a toujours été peureuse celle là.

Le petit homme trapu alla voir dans la chambre à coucher et revint sans dire un mot. J'en déduisis qu'il n'avait rien trouvé. Ou du moins, qu'il ne s'était pas donné la peine de chercher.

Tel un éclair qui s'abat sur vous, le grand type m'attrapa et me plaqua contre le sol.

Il pesait carrément une tonne ce salopard.

Et il n'eut pas de mal à me maitriser. J'étais complètement dominé.

Mes pauvres tentatives se soldait par des gifles à l'arrière de ma tête.
On aurait dit qu'il y prenait du plaisir, ce trou du cul.

L'autre regardait sa montre comme si de rien était. Ils avaient sûrement l'habitude de kidnapper et de tabasser, ces deux-là.

J'ai tenté de protester, de faire entendre raison. J'ai insisté avec désespoir qu'ils se trompaient de personne.
Que ce n'était pas moi sur la photo.

Que nous les arabes, on a toujours des cousins, on croirait des jumeaux tellement on se ressemblent.

Enfin, épuisé par mes propres tentatives de justification, j'ai voulu crier.
Pas un seul son assez puissant n'est sorti de ma bouche.

Tel un cauchemar, je voyais ces lourdes mains m'agripper, m'encercler dans une étreinte diabolique et violente. Je ne réussis ni à me débattre, ni à m'écarter d'eux ; ils étaient tout simplement redoutables. Des vrais dures, incapables de réagir autrement que par la brutalité.

Coco et la princesse GivenchyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant