Chapitre 9

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Aussitôt après leur discussion, à notre grand étonnement, le chauffeur vint ouvrir la porte de la voiture. Je ne m'attendais pas à être si bien traitée.

Je vis Monsieur Peter non loin de là, me faisant un petit sourire, lorsque Joseph se précipite pour descendre les affaires de la voiture, il coupe la vision que j'ai du visage de Monsieur.

"-Monsieur, veuillez me donner vos affaires..."

Je regardais patiemment mon frère, peiné par le nombre de valises que Monsieur avait apporté avec lui. Pendant ce temps, je descendis les notre de la voiture. Ce n'était pas la même affaire: nos deux valises étaient de petite taille.

Nous nous rendions tous sur le quai pour attendre le train qui ne devait pas tarder à arriver. Notre équipe de voyageurs était composé de mon frère Joseph; la cuisinière Violette; Monsieur Woodler et moi. Une partie du personnel de la gare nous aida à transporter toutes les affaires dans des chariots jusqu'au quai.

Soudain, nous nous mirent à entendre la locomotive, le train arrivait! J'étais à la fois chamboulée de quitter, pour quelques temps, l'Hotel qui avait été ma maison depuis toujours, moi qui n'était pas aller plus loin que ne pouvais m'emmener ma bicyclette.

Le train était impressionnant, j'en avais déjà vu, mais pas de si près, et pas un dans lequel j'allais monter.

Un des membres du personnel nous montra l'entrée de notre wagon. Monsieur Woodler me fit signe de monter en premier. Je pose donc mes valises, franchis les marches, et monte dans le wagon. Je ne crois pas à ce que je vois: nous sommes dans un wagon magnifique, très luxueux. Les assises étaient certainement plus confortable qu'en 3 ème classe, ce n'était pas moins que des canapés soyeux, de couleur rose poudré, à motif fleuri. Les lustres étaient eux aussi somptueux, avec leur détails magnifique qui reflétaient la luxure du lieu.

Monsieur avance vers moi et précise:

"- Je voulais absolument que vous voyagiez avec moi dans le wagon de 1 ère classe, j'ai du longuement négocier avec père pour cela..."

Impressionnée, je lui adresse un sourire comme pour le remercier de son geste, puis, me retourne pour apprécier la réaction des autres lorsqu'ils découvriront l'intérieur du wagon. Surprise, je ne les vois plus. Les autres passagers de 1ère classe montent ensuite au compte goutte.

"- Où sont les autres? demandai - je à Monsieur Woodler, confuse

- Mes excuses Jeanne, mon père ne voulant pas que les domestiques voyagent avec nous j'ai du énormément insister pour qu'il accepte.

- Et que me vaut cet honneur? Pourquoi moi et pas les autres domestiques?

- Ces derniers jours Jeanne, j'ai vu en vous une âme sensible et profondément altruiste. J'ai été très touchée par votre présence. Vous avez été comme mon ange gardien... Il me tenait vraiment à cur de vous remercier."

Ne sachant quoi dire, je ne dis mot, et avança vers l'avant du train, là où la horde de passagers nous menait.
Je ne cessais de penser à ce que m'avait dit Monsieur... Je l'avais aidé certe, mais ce n'était que mon travail après tout ! Je me questionne...
Ai je une âme si charitable et angélique? L'aurai - je aidé s'il n'avait pas été le fils des propriétaires ? Je l'ignore. Je reconnais avoir malgré tout un attachement pour cet homme égaré. Son somnambulisme était un mystère qui éveillait en moins une certaine fascination.

Je suivi Monsieur jusqu'à une banquette moelleuse où nous nous asseyames. J'étais silencieuse. Je n'osais toujours pas lui parler.
Monsieur se trouvait près de la fenêtre. Il regardait le paysage, pensif.
Mon absence de réponse l'avait il troublé ?
Dans un élan, je décide d'entamer une conversation pour briser cet gêne qui s'était installée entre nous.

"- Avez vous déjà visité Paris ?"

Monsieur sembla surpris de me voir reprendre la discussion. Je passais certe du coq à l'âne, mais je n'avais pas envie de reparler de cette histoire angélique qui me troublait tant. Monsieur avait donc connu des personnes si horribles que dès lors qu'il en rencontre une qui le traite avec égard, il pense que c'est ange ?

"- Biensur, je m'y suis rendu plusieurs fois, pour diverses raisons... Ma fiancée Méredith y habitait jadis."

Ce nom fut tout de suite eco, je l'avais entendu quelque part...
Oui! Cela me revient... C'est le nom que Monsieur a vociferé pendant sa crise !

"- Méredith était donc votre fiancée...

- Avez vous déjà entendu parler d'elle?

- En quelque sorte oui, lors de votre moment d'égarement, lorsque vous avez failli sauter par la fenêtre... Vous avez crié son nom..."

Monsieur reparti dans ses pensées. Il semblait perturbé.

"- Moi qui pensait que cette histoire était derrière moi...

- Si cela ne vous semble pas trop indiscret, pouvez vous me dire de quelle histoire vous parlez Monsieur?

- Méredith... Ma fiancée. Ne l'est en fait plus.

- Que s'est il passé?

- Elle est au paradis... dit - il avec un regard déchirant"

Ces quelques mots me coupèrent le souffle. D'abord, j'avais appris qu'il avait été fiancée, ce qui m'avait vraiment bouleversé... Et maintenant j'apprends que la fiancée en question n'est plus en vie. Les mots me manquent. Je ne sais quoi dire à part:

"- Désolé..."

Monsieur ne répond rien, il est de nouveau le regard tourné vers l'extérieur.

Quelques temps plus tard, je vois les voyageurs qui s'activent en regardant dehors. Je le fais à mon tour, et remarque que nous arrivons à la gare. La belle et fameuse Gare de Lyon.
Je jette un regard vers Monsieur, qui n'a pas changé d'occupation, puis rassemble mes affaires afin de me préparer à descendre.

Le train arrive en gare. Tout le monde s'active pour descendre. Les voyageurs sont si pressés!
Sur le quai je retrouve Joseph à qui je ne manque pas de raconter à quel point l'endroit où j'ai voyagé était magnifique. Biensur je ne raconte pas la bribe de confidence que Monsieur m'a fait. Je ne sais pas si cette histoire est de notoriété publique, mais dans tous les cas je préfère ne rien dire!

Je vois Monsieur arriver vers moi.
Il me prend à part et me chuchote:

"- Jeanne, il y a une chose que j'ai omis de vous révéler. Je suis certe venu pour travailler, mais je suis également venu pour tenter de rendre mes nuits moins agitées... "

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